UNE QUESTION DE FOI
En raison de sa nature religieuse, le sujet de la lance de la destinée s’inscrit dans la controverse en cet âge de cynisme où la croyance au sacré se marginalise de plus en plus et porte au ridicule. Dans le cadre de cette chronique, il serait hors de propos de se prononcer sur le bien-fondé d’évènements (la crucifixion de Jésus) qui relèvent avant tout de la foi et interpellent chacun de nous d’une manière différente. Que l’on soit croyant, athée, agnostique, on ne peut pas nier que cet objet a été le centre d’une vénération intense et prolongée, qui s’est traduite par un impact réel sur le cours de l’histoire de l’occident chrétien. Ceci étant dit, force est de constater qu’à travers le passage des siècles, la Sainte lance s’est taillé une place de choix dans l’échafaudage de la mystique religieuse entourant les fondements du pouvoir séculier. Nombre de rois, d’empereurs et de despotes ont cherché à asseoir leur puissance en s’entourant d’objets réputés sacrés dans le but de légitimer devant le peuple, déjà bien endoctriné par l’église, leur prétention aux plus hautes fonctions de l’état. La lance de la destinée étant réputée avoir percé le flanc du Christ crucifié, on imagine bien à quel point une telle relique pouvait stupéfier les croyants de l’âge des ténèbres et conférer à son possesseur une aura de divinité.