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L’EXPLOSION DE LA CARRIÈRE DE RAG’N’BONE MAN

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Par Jean-françois Cyr – Le chanteur britanniqu­e Rory Graham, alias Rag’n’bone Man, a fait paraître à la fin de l’hiver son premier « long-jeu » intitulé Human. L’artiste de 32 ans s’est fait connaître dans le monde entier grâce à la diffusion de la chanson-titre de l’album, à l’été 2016, qui mélange le soul et le blues. Celui qui nage aussi dans les eaux du hip-hop connaît un succès remarquabl­e. Au Canada, notamment, il est devenu un artiste fort populaire.

Human est arrivé lors de mon anniversai­re de 21 ans. Mon père et moi allions dans des soirées d’improvisat­ion (jam) au pub. N’importe qui pouvait prendre le micro. Durant longtemps, j’ai été malheureus­ement mort de peur à l’idée de chanter devant des gens. Cette fois-là, j’avais bu un peu et j’ai fini par plonger. C’était mon anniversai­re après tout. Les personnes présentes dans la salle m’ont alors dit que j’avais une excellente voix.

ET LA GUITARE?

Mon père jouait de la guitare, donc l’instrument a toujours eu un effet particulie­r sur moi. Et j’ai appris. Depuis quelques années, par contre, j’ai décidé de me concentrer sur ma voix. Sur scène, il est quand même possible de me voir prendre la guitare. Mais, c’est assez spontané et court. Cela dit, je pense à m’y remettre davantage…

TU AS UNE VOIX PUISSANTE, GRAVE ET JUSTE. AS-TU DÉJÀ SUIVI DES FORMATIONS DE CHANT AVEC UN PROFESSION­NEL?

Non. Je n’ai jamais eu d’encadremen­t spécifique pour ma voix. Ma mère, qui chantait, a toujours voulu m’envoyer dans une école de chant, mais les moyens financiers de mes parents étaient limités. Je me suis débrouillé à ma façon. Mais, je n’ai pas la connaissan­ce technique des chanteurs qui ont reçu une formation adéquate. C’est peut-être pour cette raison que j’ai délaissé un peu la guitare. Je tenais à parfaire mon chant. J’ai d’ailleurs découvert que je pouvais maîtriser les aigus (high range), malgré ma voix grave naturelle.

ÇA FAIT ENVIRON CINQ ANS QUE TA CARRIÈRE A COMMENCÉ SOUS LE NOM DE RAG’N’BONE MAN. TU AS AUSSI JOUÉ DANS D’AUTRES PROJETS…

À 15 ans, j’ai formé un groupe de drum’n’bass qui s’appelait Rag’n’bonez. En parallèle, on avait lancé notre station credit sony music de radio pirate. Après un déménageme­nt à Brighton, je me suis familiaris­é avec le hip-hop. J’allais dans des soirées consacrées au hip-hop, auxquelles je participai­s. J’ai rencontré deux autres musiciens (Gizmo et DJ Direct) avec qui j’ai formé le groupe The Rum Committee.

THE RUM COMMITTEE EXISTE ENCORE?

Oui. D’ailleurs, on travaille sur un album de hip-hop.

C’EST DONC PLUS TARD QU’EST ARRIVÉ RAG’N’BONE MAN DANS LE PAYSAGE?

C’est bien ça. J’ai commencé par sortir le EP Bluestown (en 2012), sur lequel je chante. Ensuite, j’ai commencé à livrer des concerts. Il y a eu d’autres mini-albums, dont Wolves (2014). Six mois plus tard, j’ai eu la chance de signer avec Columbia Records (Sony Music). Puis, j’ai fait une belle tournée en Europe.

L’ANNÉE SUIVANTE, L’EXTRAIT EXPLOSÉ. SURPRIS? HUMAN QU’EST-CE QUI A INSPIRÉ HUMAN? EST PARU ET TOUT A

Absolument. C’est fou. Je ne m’attendais pas du tout à un tel engouement du public. Je pensais que Human serait un apéro. Cette chanson devait préparer le terrain pour la sortie de mon premier « long-jeu ». La chanson a beaucoup marché à la radio et sur Internet. Je suis extrêmemen­t reconnaiss­ant de ce qui m’arrive.

Un jour, un ami m’a posé une question à laquelle je ne pouvais pas vraiment répondre. Je me demandais pourquoi moi. De là sont nées les lignes « Don’t put your blame on me / I’m no prophet or messiah / I’m only human after all »…

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