DES OBSTACLES DIFFICILES À FRANCHIR
Comme Spacex et la NASA, Mars One va devoir trouver des réponses à des problèmes très complexes avant de pouvoir prétendre activer son lanceur. Le premier d’entre eux, c’est la distance. Mars se situe à 47 millions de kilomètres de la Terre dans son orbite la plus favorable. C’est-à-dire un voyage qui durera six mois minimum avec les technologies actuelles. Aucune agence spatiale n’a fait voyager des hommes dans l’espace aussi longtemps. Les missions Apollo ralliaient la lune en à peine trois jours. Ce qui veut dire que Mars One devra concevoir, au même titre que ses concurrents, un vaisseau révolutionnaire au top de la technologie capable d’emporter suffisamment de carburant pour parcourir 47 millions de kilomètres, mais aussi suffisamment d’eau et de nourriture pour pouvoir répondre aux besoins d’une équipe de six astronautes pendant toute la durée du voyage. Donc un vaisseau qui sera en grande partie dédié à stocker ces réserves vitales et le carburant nécessaire en ne laissant que peu de place pour l’habitacle dans lequel les astronautes vivront confinés durant tout le trajet. Il faut donc une équipe qui a les nerfs solides, qui est capable de rester unie dans l’adversité, qui est capable de bien s’entendre, quelles que soient les circonstances. C’est en se basant sur ces critères, au-delà de la valeur personnelle de chaque candidat, que Mars One compte former ses équipes. Car ce n’est pas une partie de plaisir qui les attendra. L’espace n’est pas un endroit sympa pour les humains, et les astronautes de Mars One vont être confrontés à de nombreux désagréments. Le plus problématique d’entre eux est le rayonnement solaire qui peut franchir tous les matériaux et qui est très dangereux pour l’homme. Les ingénieurs de Mars One devront intégrer la technologie mise au point par la NASA qui consiste à isoler l’intérieur du vaisseau avec des panneaux remplis d’eau. La microgravitation aura quant à elle un impact très néfaste sur leur santé. Notre espèce est habituée à vivre depuis des millions d’années avec la pesanteur. Nous avons été entièrement modélisés par celle-ci. Sans elle, nos squelettes se décalcifient en perdant 2 % de leur masse osseuse tous les mois et nos muscles s’étiolent inévitablement, car ils n’ont plus d’efforts à fournir. Nous devenons faibles. La seule solution est un entraînement physique intensif pendant le voyage, mais il faudra que les astronautes de Mars One puissent s’assurer qu’ils sont en pleine forme à leur arrivée sous peine de se trouver en situation difficile, incapables de marcher ou de soulever des poids. Et il n’y aura personne sur place pour les prendre en charge. Mais ce ne sera que le début des difficultés.