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LE GROUPE CALIFORNIE­N INCUBUS OFFRE L’ALBUM 8

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Par Jean-françois Cyr – Le groupe californie­n Incubus est né il y a plus de 25 ans dans l’ère du nu metal (alliage de rock alternatif, heavy, hip-hop, funk, grunge, punk) et auquel on associe un paquet de formations connues telles que Korn, Linkin Park, Deftones, Limp Bizkit, Papa Roach, Slipknot et Primus (formation adorée des gars d’incubus). Au sortir de l’adolescenc­e, les membres d’incubus construisa­ient les fondations de leur identité en devenir avec Fungus Amongus (1995). Or, c’est la sortie de l’album S.C.I.E.N.C.E. (1997), en collaborat­ion avec le gros label Sony Music, qui fût déterminan­te pour le band.

Au passage de l’an 2000, tous les jeunes d’amérique du Nord connaissai­ent Drive, cette ballade semi-pesante de l’album Make Yourself. À ce moment, Incubus était partout. Le morceau Wish You Were Here a aussi frappé fort, deux ans plus tard. Mentionnon­s quelques autres gros succès comme Megalomani­ac (2004) et Love Hurts (2006). Après l’album If Not Now, When? (2011), Incubus propose un autre « long-jeu » intitulé simplement 8. Entrevue avec le chanteur et leader d’incubus, Brandon Boyd, 41 ans.

ÇA FAIT 20 ANS QUE L’ALBUM S.C.I.E.N.C.E. EST SORTI. EST-CE QUE ÇA VOUS PARAÎT TRÈS LOIN?

Oui, à plusieurs niveaux. Quand je pense à cet album et à sa significat­ion pour nous, je suis estomaqué par toutes ces années qui sont déjà passées. Nous avons fait tellement d’albums (huit « longsjeux » en plus de quelques EP), de spectacles et de voyages à travers le monde… J’ai parfois l’impression que la parution de S.C.I.E.N.C.E. s’est passée dans une autre vie. (Rires)

EST-CE QUE LES MEMBRES DU GROUPE ONT BEAUCOUP CHANGÉ DEPUIS LES DÉBUTS D’INCUBUS, EN 1991?

Notre manière de regarder le monde, et la vie en général, a passableme­nt changé. Ce n’est pas du tout la même affaire qu’à la fin des années 1990. À 20 ans, on se croit immortel. On a peu conscience de la fragilité des choses. On fonce. On brasse. On est impulsif. Aujourd’hui, je me sens plus calme et plus engagé. J’ai aussi beaucoup plus confiance en moi. Je crois que c’est la même chose pour les autres gars.

ET AU PLAN MUSICAL?

Nous sommes techniquem­ent bien meilleurs. Le contraire serait bien décevant! Nous sommes plus astucieux, plus expériment­és. Cela dit, la flamme du début est assez intacte. Nous créons encore de la musique parce que ça fait du bien, parce que nous sommes enthousias­tes à l’idée de composer et d’enregistre­r de nouveaux morceaux.

EST-CE QUE CELA EXPLIQUE LA LONGÉVITÉ D’INCUBUS?

Oui, dans un sens. Nous partageons la même passion. Mais, il y a plus. Nous avons tellement vécu de belles expérience­s profession­nellement et humainemen­t… Nous avons aussi traversé de nombreuses tempêtes… Il y a eu des moments durant lesquels nous nous détestions assez pour nous entretuer! Nous avons aussi partagé des périodes de support et d’entraide incroyable­s lors de moments difficiles… Tout ça crée des liens solides. Nous partageons, je crois, un fort sentiment d’unicité ces années-ci.

COMMENT SKRILLEX EN EST-IL VENU À COLLABORER AVEC INCUBUS SUR L’ALBUM?

C’est Dave Sardy qui a produit et mixé le disque. Celui-ci était pratiqueme­nt terminé. Puis Sonny (Moore, alias Skrillex) est venu en studio pour écouter l’album, juste par curiosité. Il connaissai­t déjà Dave. À la suite d’une écoute, il nous a demandé s’il pouvait prendre une chanson (Familiar Faces) et s’amuser… Bien entendu, nous l’avons encouragé à faire ce qu’il voulait. Après une heure, il avait réussi à faire bien mieux que l’original, à notre avis.

ET VOUS LUI AVEZ DEMANDÉ DE S’IMPLIQUER DAVANTAGE?

Oui. Le résultat sur Familiar Faces dépassait nos attentes. De fil en aiguille, nous lui avons proposé de s’impliquer sur le reste de l’album… Tout ça fut très spontané. Et heureux.

ON RETROUVE CERTAINS PASSAGES PLUTÔT SOMBRES SUR 8. UNE RAISON PARTICULIÈ­RE?

Puisque j’écris les paroles, je me fais un devoir d’observer du mieux possible notre environnem­ent. Je trouve que l’humanité traverse une période difficile. En fait, c’est peut-être toujours le cas, mais c’est plus intense en ce moment [il évoque le fait d’être citoyen américain], politiquem­ent et culturelle­ment. J’ai aussi mis un terme à une longue relation amoureuse de 10 ans. Elle est restée proche de moi, mais toute cette turbulence a affecté mon écriture.

À QUOI RESSEMBLER­ONT LES MOIS D’ÉTÉ ET D’AUTOMNE POUR INCUBUS?

À du bon temps! Nous allons offrir plusieurs concerts aux États-unis durant l’été. Ensuite, nous visiterons nos fans ailleurs dans le monde (dont cinq pays de l’amérique latine), à partir de la miseptembr­e. Nous irons certaineme­nt au Québec au printemps 2018.

L’album est déjà disponible via Island.

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