OS ET CRÊTES DERMIQUES
J’ai reçu les moulages en février 1995 et je les ai aussitôt remis à Michel Divergilio. La « machine » était en marche. Il a fallu quelques semaines à ce dernier pour effectuer son travail. Puis son verdict est tombé. Les photographies 3D des empreintes ont révélé des éléments anatomiques particulièrement difficiles à reproduire, comme la présence d’os et de crêtes dermiques (les empreintes digitales du pied et des orteils). Avec leur arche écrasée, leur double coussinet plantaire et leurs orteils en éventail, les empreintes étaient tout à fait conformes à ce que les experts étaient en droit de s’attendre pour une créature humanoïde de 300 kilos. Ces moulages correspondaient aussi à ceux de pieds articulés : c’est-à-dire que le talon avait été posé en premier, que le pied avait « roulé » sur son arche et que les orteils avaient été posés en forçant vers l’avant. Un mouvement mécanique tout à fait identique à celui d’un bipède. Pour Michel Divergilio, sans pour autant conclure à l’existence du bigfoot, une telle falsification aurait été extrêmement difficile à reproduire. Mais « difficile à reproduire » ne signifie pas « impossible ».
Ces détails intrigants ne doivent surtout pas nous faire perdre de vue d’autres aspects qui contrebalancent l’enthousiasme des chasseurs de Primo, d’après les écologistes, pour maintenir une population viable, il faudrait une communauté de bigfoots composée de 2 000 à 10 000 individus et cela uniquement pour les régions de l’ouest de l’amérique du Nord (le Pacifique nord-ouest), territoire de prédilection de la créature. Avec une population aussi importante, les observations seraient beaucoup plus nombreuses. Secundo, en tenant compte de cette même population, on aurait trouvé depuis longtemps des carcasses ou des restes biologiques. Enfin, tertio, à ce jour, nous n’avons jamais découvert la moindre preuve d’une occupation présente ou passée (fossile) d’une quelconque race de primate en Amérique du Nord, autre que l’homo sapiens, c’est-à-dire… Nous!