UNE TECHNOLOGIE À DEUX TRANCHANTS
Dans la foulée de l’engouement pour tout ce qui touchait à l’énergie atomique au début des années 50, les mégaprojets de centrales nucléaires ont poussé comme des champignons dans la plupart des pays où les chantres de la reconstruction de l’après Deuxième Guerre mondiale en vantaient l’efficacité ainsi que la sécurité. La première de ces centrales fut mise en service le 27 juin 1954 à Obninsk, en URSS. Le Royaume-uni, les États-unis et la France emboîtèrent le pas. Même le Japon, qui fut pourtant la seule nation à être victime de l’arme atomique, monte finalement de plain-pied à bord de ce train technologique à la fin des années 60 avec la construction du Tsuruga-1. Le réacteur électronucléaire est raccordé au réseau électrique nippon en 1969, puis officiellement mis en service l’année suivante. Fukushima Daiichi-1 suivra en 1971. Le Japon construira par la suite 54 réacteurs répartis dans 18 centrales sur une période de 38 ans. Le dernier à entrer en fonction est le Tomari-3 (2009).
La sécurité de ces centrales, que les lobbyistes de l’époque s’évertuaient à mettre de l’avant, semblait évidente sur le papier ou dans un contexte théorique présenté de manière alléchante, mais celleci s’est finalement avérée moins solide que ce qui avait été promis lorsqu’elle fut placée dans des conditions réelles face au caractère imprévisible de l’environnement terrestre. Les garanties qui étaient offertes reposaient sur cette propension erronée de l’homme qui le porte à croire qu’il domine les forces de la nature par la puissance de son intellect. Or, comme le stipule la loi de Murphy : « Si quelque chose peut aller mal, soyez assuré que cette chose ira obligatoirement mal… » Et c’est exactement ce qui s’est produit à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011.