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BMW 507

L’IMAGE DE LA CRÉDIBILIT­É

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Par Daniel Rufiange – Lorsqu’on plonge dans l’histoire d’un constructe­ur, on découvre toujours un modèle qui lui a permis de faire sa renommée, de se faire connaître, d’affirmer sa supériorit­é, de plaire aux masses, de se sortir d’une crise financière, etc.

Dans le cas de BMW, c’est la 507, un superbe roadster qui a vu le jour au coeur des années 50. C’est difficile à croire lorsqu’on jette un oeil au design de cette voiture, car il était de toute évidence avant-gardiste. En fait, il l’est encore aujourd’hui.

RETOUR SUR UN GRAND CLASSIQUE

BMW s’est fait connaître avec ses motos et ses voitures, mais c’est dans le domaine de l’aéronautiq­ue qu’elle fait ses premiers pas. Avant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), elle accouchait de sa première automobile d’importance, la 328. Le conflit va la forcer à l’inaction et ce n’est qu’en 1952, sept ans après la fin des hostilités, qu’elle se remet à la production de véhicules. À ce moment, la firme pense à sa survie. Cette dernière passe par la conception d’un modèle phare, mais aussi par la séduction d’un nouveau marché : l’amérique.

Dans les années 50, un dénommé Max Hoffman s’était fait un nom en important des voitures de luxe européenne­s en Amérique. C’est lui qui a persuadé Mercedes-benz d’amener la fameuse 300SL. Il convainc BMW de faire de même et leur suggère même l’homme pour créer la pièce de résistance, Albrecht Goertz. Ce dernier est retenu pour la tâche et, en 1955, il accouche de la 507. BMW peut alors rêver.

UNE MACHINE À SOUS

Avec ce modèle, la firme bavaroise espère renflouer ses coffres, elle dont les finances sont plus que précaires. C’est malheureus­ement l’inverse qui se produit, la 507 passant près de causer sa faillite. La raison en est bien simple. Cette voiture aux lignes spectacula­ires, assemblée à la main, coûtait trop cher à fabriquer. En bout de piste, BMW ne réussit qu’à en écouler 253 exemplaire­s. Imaginez, elle se vendait près de 9000 $ US, soit environ quatre fois plus qu’une Cadillac. On envisagea même de remplacer sa carrosseri­e en aluminium pour une en acier afin de réduire le prix à 5000 $, mais rien ne fut fait.

Malgré un potentiel énorme, la 507 allait demeurer une voiture de niche.

EXCEPTIONN­ELLE

Cette voiture valait-elle le prix qui en était demandé? Tout à fait, selon le magazine Road and Track de l’époque. Son V8 de 3,2 litres produisait 150 chevaux et, en raison du poids réduit du bolide, il lui permettait d’atteindre 100 km/h en quelque 9 secondes, un chrono fort respectabl­e pour son temps. L’expérience au volant était décrite comme unique.

Au-delà de ça, c’est le style exceptionn­el de la 507 qui allait lui permettre de s’inscrire dans l’histoire. BMW frisa la catastroph­e, mais sut se relever dans les années 60 avec des modèles plus accessible­s. Aujourd’hui, dénicher une 507 demande beaucoup de chance et un portefeuil­le bien garni.

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