CHEVROLET APACHE 1960
QUAND L’ESTHÉTISME DICTAIT TOUT
Par Daniel Rufiange – Dans cette page consacrée aux grands classiques de l’auto, nous vous avons présenté des modèles qui sont passés à l’histoire, des super voitures et quelques muscle cars. Voici notre première camionnette, une rareté qui fait tourner les têtes partout où elle passe.
LES CAMIONS CHEVROLET
Après la Deuxième Guerre mondiale, Chevrolet, tout comme Ford, repensait sa façon de concevoir un pick-up. Deux générations de modèles se sont succédé jusqu’en 1959 : la série Advance Design (1947-1954), puis la Task Force (1955-1959). Elles sont toutes deux très recherchées aujourd’hui. Cependant, la cuvée C/K qui a suivi (1960-1966) prend tranquillement sa place sur le marché.
Au moment de sa commercialisation, elle était révolutionnaire. Sa conduite se civilisait grâce à l’arrivée d’une suspension avant indépendante. Ses capacités commençaient à croître et en matière de style, elle mariait à merveille le passé et l’avenir de la marque. En 1960-1961, c’était la démesure. GM avait eu l’audace de greffer au produit un capot doté de grands naseaux. Le résultat est spectaculaire. Quant à la peinture à deux tons, c’était très à la mode et c’est ce qui permet au modèle de se démarquer près de 60 ans plus tard. Du reste, Chevrolet proposait des boîtes longues ainsi que courtes de style Fleetside (flancs plats, intérieur large) ou Stepside (intérieur étroit et passages d’ailes à l’extérieur). Une question de goût, bien franchement.
UN BOURREAU DE TRAVAIL
En 1960, sur le modèle de base Apache 10, il était possible de greffer un V8 de 283 pouces cubes en option, mais c’est d’un 6 cylindres en ligne de 235 pouces cubes dont on profitait d’office. Ce dernier était assorti d’une boîte de vitesses manuelle à trois rap- ports avec un levier fixé à la colonne. Le V8 offrait plus d’options, car en plus d’une boîte mécanique à quatre rapports avec bras au plancher, une transmission automatique à deux vitesses Powerglide était proposée. Ces camionnettes n’étaient pas puissantes, mais étaient capables de travailler.
LA BEAUTÉ AVANT TOUT
Au volant d’une telle camionnette, le plaisir est constant. Le travail aussi, car il faut avoir de bons bras pour manoeuvrer cette chose qui ne possède pas de servodirection. Oubliez également les ceintures de sécurité, un concept encore abstrait à l’époque. Quant au tableau de bord, il est en métal et peut vous fracasser le crâne en cas d’impact. La radio? Bande AM uniquement. L’insonorisation? Inexistante.
Et pourtant, le charme opère dès les premiers tours de roue.
La voiture ancienne, c’est exactement ça. Le coup de foudre n’est jamais loin.