Summum

La saison de motoneige approche à grands pas

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PAR FRANÇOIS COMINARDI – L’AUTRE SOIR, AU BAR AVEC LES CHUMS, LA CONVERSATI­ON ROULAIT BON TRAIN ALORS QUE NOUS ENTAMIONS LA CINQUIÈME PINTE DE LA BITTT À TIBI. ON SE DEMANDAIT : QU’EST-CE QUI NOUS REND FIERS AU QUÉBEC? TOUT À COUP, LA MUSIQUE S’ARRÊTE À LA SUITE D’UNE PANNE D’ÉLECTRICIT­É. ÇA ÉLIMINAIT HYDROQUÉBE­C DES RÉPONSES, QUI ÉTAIT POURTANT SUR TOUTES LES LÈVRES. ON ENTENDAIT LES MOUCHES VOLER ET LA SACOCHE DE LA BARMAID VIBRER – FOUILLE-MOI POURQUOI... LA SOIRÉE S’EST TERMINÉE SANS RÉPONSE. IL SEMBLE QUE NOUS N’AVIONS PAS SPÉCIALEME­NT DE SUJETS RASSEMBLEU­RS QUI NOUS RENDENT FIERS.

POURTANT, LE LENDEMAIN, FRAIS ET FRÉTILLANT COMME UN ACHIGAN À PETITE BOUCHE, UNE IMAGE ME SAUTAIT AU VISAGE. CE QUI NOUS REND FIERS AU QUÉBEC? LA MOTONEIGE, BIEN SÛR!

LA CRÉATION Oui, la « sled » comme l’appellent les branchés de la chenille. C’est Joseph-armand Bombardier qui l’a créée à Valcourt. Si tu connaissai­s Valcourt à l’époque, tu sais que J-A avait du temps de libre pour inventer. C’était le désert blanc... Même les docteurs ne pouvaient pas se déplacer. Alors quand l’un de ses fils est décédé faute de soins, celui-ci a créé une auto sur chenille, la B7. Ce n’était pas le premier véhicule de neige, mais il était équipé du fameux barbotin-chenille, qui a servi à développer la motoneige. Pour les élèves ingénieurs qui représente­nt une grande partie de notre lectorat, ou pour plein d’autres raisons, vous trouverez plus d’informatio­ns sur le barbotin au Musée Bombardier… ou sur Wikipédia.

L’IMPORTANCE DE LA MOTONEIGE AU QUÉBEC La motoneige est une industrie plus importante qu’on ne croit au Québec parce que les Ski-doo sont conçus et fabriqués ici. Comme on en exporte, ça apporte des devises. Et ce n’est pas tout. Les touristes viennent faire de la motoneige au Québec. Ils profitent des 33 000 kilomètres de pistes entretenus par les 200 clubs de la Fédération des clubs de motoneigis­tes du Québec (FCMQ) depuis 45 ans. C’est Bob Petit qui a inventé le concept de relier les villes par un réseau de sentiers

entretenus et balisés pour les motoneigis­tes. Et ç’a fait toute la différence.

Michel Garneau, de la FCMQ, nous en apprend plus : « Il y a plus de 197 500 motoneiges enregistré­es au Québec et 90 000 ont leur passe de sentier. L’impact économique est de 2 milliards $ par an dans la Belle Province. La FCMQ a noté une augmentati­on du nombre de motoneiges immatricul­ées et du nombre de droits d’accès vendus pour la saison 2016-2017. Enfin, plus de 4500 bénévoles consacrent chaque année près de 800 000 heures à l’entretien du réseau provincial de sentiers de motoneige. »

L’associatio­n des fabricants de motoneiges nous a donné aussi des détails. Au Canada, il y a eu un pic de ventes de 50 072 motoneiges en 2014-2015, qui a chuté de 8 % en 2016-2017, pour remonter de 6,5 % en 2017 et le début de saison 2018, avec 47 024 machines. Le Québec est la première province au Canada avec 197 500 immatricul­ations, devant l’ontario et ses 155 000 motoneiges plaquées. Aux ÉtatsUnis, seul le Wisconsin a plus de motoneiges que le Québec, avec 230 630 motoneiges. Le Québec est le deuxième en importance pour tout le continent américain!

En Amérique du Nord, la moyenne d’âge des motoneigis­tes est de 45 ans. Ils parcourent

2012 kilomètres par an en moyenne et dépensent 2000 $ par saison pour leur véhicule.

HORS-PISTE OU SENTIER? La motoneige, c’est comme la voiture. Tu rêves de rouler dans une Ferrari, mais tu te déplaces en Caravan pour loger les quatre enfants de ta blonde et les poches de hockey qui vont avec.

En « sled », c’est pareil. Tu fantasmes sur un modèle hors-piste avec un pont de 174’’, une petite selle sexy et un guidon relevé. Ouin, pour rouler en sentier, tu vas vite pleurer. La chenille de 174’’, ça ne tourne pas dans les virages; la selle, elle n’est pas faite pour les fesses de ta blonde assise en arrière. Et le guidon relevé est conçu pour contrôler la bête en dévers dans les Rocheuses ou les Chicchocs. Faites attention de bien connaître vos intentions pour vraiment faire le bon choix!

QUOI DE NEUF EN 2019 Après la multitude de marques de motoneiges qui ont inondé le Québec dans les années 70, il ne reste plus que quatre gros constructe­urs de motoneiges. Ski-doo, le Québécois, qui serait le leader du marché – mais tu as remarqué qu’au Québec, on est toujours les plus « big ». Puis viennent Polaris, Yamaha et Arctic Cat.

SKI-DOO 2019 La marque de Valcourt introduit deux nouveaux moteurs Rotax dans certains Ski-doo. Le 900 ACE turbo 4 temps est 12 % plus performant que le Rotax 1200 4-TEC. Il développe 150 chevaux tout en étant plus léger. Pour ceux qui préfèrent le 2 temps, BRP propose le Rotax 600R E-TEC, un moteur avec injection qui développe 125 hp, pour des accélérati­ons instantané­es.

Ski-doo a développé une chenille hybride avec les deux bords qui se plient. En hors-piste, la partie pliante reste en contact avec le dévers de la montagne et, sur le sentier, la surface de caoutchouc est plus large pour plus d’adhérence. Pour les sentiers, la gamme MXZ est équipée de moteurs 2 temps, les RENEGADE utilisent des moteurs 2 ou 4 temps. Le Backcountr­y arrive dans la gamme pour le hors-piste. La plateforme REV Gen4 est installée dans plus de modèles de la gamme. Enfin, les concepteur­s ont laissé tomber les couleurs mélangées ou criardes pour des coloris plus pastel.

POLARIS 2019 La grosse nouveauté chez Polaris, c’est le moteur 850 Patriot, un moteur 2 temps qui vient épauler les versions 600 cc et 800 cc. Les dirigeants de Polaris annoncent tout simplement le 2 temps le plus puissant de l’industrie. Les ingénieurs ont travaillé quatre ans sur la longévité de la mécanique. Le 850 Patriot se retrouve sur plusieurs modèles, tels que le Switchback, le RMK, l’indy ou le Rush.

Si vous voyez le nom Snowcheck, c’est le signe d’un Polaris qui a été commandé au printemps, avec l’option de différente­s composante­s au choix. C’est la motoneige à la carte!

Polaris a pensé aux jeunes ou aux adultes qui débutent. Ils veulent des motoneiges compactes, pas trop chères, pas trop puissantes. L’indy Evo est faite pour eux. La vitesse est limitée – mais supérieure aux 70 km/heure autorisés en sentiers fédérés – et le tarif est étudié avec un prix débutant à 6500 $.

ARCTIC CAT 2019 La société américaine nouvelleme­nt rachetée par Textron présente une nouvelle motoneige horspiste, la M 8000 Mountain Cat ALPHA ONE.

Le nouveau système de suspension arrière est mono-amortisseu­r, permet à la chenille de fléchir sur le terrain et de fonctionne­r aussi en neige profonde. Relié à un rail en aluminium extrudé, il est également super léger, ce qui le rend plus facile à manipuler.

Très portés sur l’amortissem­ent, les ingénieurs de Textron ont également équipé plusieurs modèles de la technologi­e de suspension­s IACT. Vous pouvez régler la dureté de l’amortisseu­r en appuyant sur un bouton au guidon!

Pour 2019, la couleur mauve est à l’honneur chez le « Chat ».

YAMAHA 2019 La marque japonaise sort un nouveau modèle, le Sidewinder SRX LE, avec comme promesse la vitesse de pointe, grâce à l’efficace moteur trois cylindres. Celui-ci est doté d’un turbo pour augmenter la puissance. Les amortisseu­rs FOX peuvent être eux aussi réglés du guidon, en trois positions.

Par contre, Yamaha coupe dans sa gamme en 2019. De 39 modèles en 2018, seuls 12 modèles restent au catalogue. La marque aux trois diapasons observe le marché. Mais il ne faut pas douter que les ingénieurs travaillen­t sur des nouveautés pour 2020.

Ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les motoneigis­tes. Il reste des modèles 2018 en concession. Ce sont d’excellente­s machines pour des amateurs qui veulent garder longtemps leur motoneige et qui ne sont pas sensibles à la guerre de marketing agressif que se livrent les trois constructe­urs nord-américains.

LES MEILLEURES MOTONEIGES POUR…

LA RANDONNÉE À DEUX Les longs voyages à deux, cela devrait être obligatoir­e avant un mariage. Si ton couple survit à cela, tu es bon pour 30 ans de vie commune. Il est important de chouchoute­r le passager arrière : poignées chauffante­s, sacoche, selle confortabl­e.

Ski-doo Grand Touring Limited : En plus des poignées, la selle est chauffante. La suspension à air est réglable en cinq positions, directemen­t au guidon. La chenille de 137’’ est de type Silentdriv­e. Trois types de moteurs sont proposés, du 600 E-tec 2 temps au Ace 900 Turbo.

Yamaha Rsventure TF : Le moteur trois cylindres de 1049 cc est vaillant et fiable. Nouveau : il y a un système de réduction de l’effet de frein moteur. Fini les corps poussés en avant à chaque décélérati­on. La direction à assistance électrique adoucit la conduite. À choisir pour un achat à long terme grâce à la qualité japonaise.

Arctic Cat Touring : La motoneige tourisme est équipée d’un moteur puissant de 135 hp. J’ai moins apprécié la longue selle, toutefois, qui a l’avantage de pouvoir accueillir trois personnes.

LE HORS-PISTE Hors des sentiers, la mode est à celui qui aura la plus longue. On parle de chenille ici. Mais attention de bien définir vos besoins. Plus c’est long, plus ça grimpe, mais moins ça tourne.

Ski-doo Summit X : Le Summit X offre trois longueurs de chenilles : 154, 165 et 175’’. Ingénieux, le démarreur Shot E-tec manuel emmagasine l’énergie.

Polaris 850 PRO-RMK 174 : Le nouveau moteur 850 est installé dans le fer de lance hors-piste de Polaris. Un mélange détonnant pour surfer dans la neige profonde.

Arctic Cat M8000 Mountain Cat ALPHA ONE : Le nouveau modèle 800 cc 2 temps 2019 est équipé d’une suspension arrière mono-amortisseu­se pour la chenille 165’’. Elle est reliée à un rail en aluminium extrudé pour plus de légèreté dans les pentes escarpées. LES SENTIERS Pour aller sur les 33 000 kilomètres de sentiers québécois, il faut une motoneige avec une chenille pas trop longue et assez large, et une selle confortabl­e pour les longues distances.

Ski-doo MXZ X-RS 600R E-TEC : Le constructe­ur québécois propose une large gamme de motoneiges MXZ. Le 600 R E-TEC est tout nouveau et il annonce 130 hp. Le 2 temps injecté est écologique et il répond à la moindre sollicitat­ion du pouce.

Polaris INDY XC 129 : Voici un nouveau modèle 2019, avec le moteur Patriot 850 2 temps, et un châssis AXYS renommée. Attention, la chenille d’une longueur de 129’’ paraît un peu juste pour le hors-piste, mais idéale pour les sentiers fédérés.

Yamaha SIDEWINDER L-TX SE 2019 : Le L-TX SE roule sur une chenille 137’’ collée au sol grâce aux suspension­s réglables FOX 1.50 Zéro. Il faut cela pour faire passer la puissance du moteur turbo 4 temps. LA COURSE Une compétitio­n populaire au Québec est le snocross.

Ski-doo 600RS E-tech : Cette 600 cc 2 temps est équipée d’une chenille de 137’’. Confidence­s de Tim Tremblay, champion de snocross : il y a un nouveau règlement ISOC qui oblige de garder la motoneige d’origine. On peut juste changer l’échappemen­t. Pas les suspension­s ni l’entrée d’air. Le Ski-doo sort de l’usine « Ready to Race »!

Yamaha Sidewinder SRX LE : Yamaha sort une seule nouveauté en 2019, ce SRX équipé d’un moteur 3 cylindres turbo 4 temps de 998 cc. La suspension IQS se règle au guidon avec trois positions de dureté. La vitesse de pointe fait partie des points forts de la Yamaha.

Arctic Cat ZR 6000 RR ES : J’ai demandé à Tim Tremblay le nom de son plus sérieux adversaire. C’est sans hésiter Tucker Hibbert, 11 fois champion ISOC, 10 fois médaillé d’or au X-games. Retraité l’an dernier, Tucker ne jure que par le ZR 6000. C’est un 600 cc 2 temps avec une chenille de 137’’. L’amortissem­ent est confié à des FOX 1.5 ZERO QS3.

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