Summum

Prêts, pas prêts : voyagez

- PAR NATHACHA GILBERT –

GRAND VOYAGEUR OU VOYAGEUR DU DIMANCHE? LE PLUS LOIN QUE VOUS ÊTES ALLÉ AU SUD, C’EST SALABERRY-DE-VALLEYFIEL­D? SINON, C’EST UN VOYAGE TOUT-INCLUS À PUNTA CANA? VOUS PRÉVOYEZ UN VOYAGE BIENTÔT EN EUROPE OU AUX ÉTATS-UNIS OU VOUS DÉSIREZ SEULEMENT TÂTER LE TERRAIN À SAVOIR SI VOUS ÊTES PRÊT POUR VIVRE UNE GRANDE AVENTURE DANS LE DÉSERT? VOICI UN GUIDE VOYAGE PLUS QUE COMPLET QUI VOUS AIDERA D’ABORD ET AVANT TOUT À VOUS RASSURER ET SURTOUT À VOUS ASSURER QUE RIEN N’A ÉTÉ LAISSÉ AU HASARD.

Loin de moi l’idée de parler à travers mon chapeau; je serai honnête, je ne voyage pratiqueme­nt pas. J’ai donc demandé l’aide d’un grand voyageur, et ce n’est pas peu dire, pour m’aider à vous conseiller le mieux possible : Stephane Tellier, que vous connaissez peut-être grâce à son émission sur la chaîne Évasion, Trip sur mesure. Stephane est un agent de voyage 2.0; il est là pour vous coacher dans vos projets de voyage et faire en sorte que vous les réalisiez. Après plus de 450 voyages et 65 pays visités à ce jour, on ne pouvait pas passer à côté de sa grande expertise.

Si vous désirez en savoir plus sur Stephane, ses voyages et ses projets, rendez-vous sur notre site internet www.summummag.com. En attendant, place au guide!

PRÉPARATIO­N Un voyageur bien préparé en vaut probableme­nt deux ou trois. Gardez toujours en tête que plus vous êtes organisé, mieux vous vous porterez et vous pourrez ainsi voyager l’esprit tranquille. Et lorsque l’on parle d’une bonne préparatio­n, cela vaut autant pour le voyage en tant que tel que dans la marche à suivre avant même de partir à l’aéroport.

Choisir sa destinatio­n aura donc de grands impacts sur la suite de votre voyage. Renseignez-vous du mieux que vous pouvez, que ce soit en discutant avec des amis qui sont déjà allés au même endroit ou en visitant une agence de voyages. Établissez-vous un plan de match, définissez les attraits touristiqu­es (ou non) que vous souhaitez visiter, préparez votre hébergemen­t pour votre séjour du mieux que vous pouvez ou, du moins, au meilleur de vos connaissan­ces.

La destinatio­n choisie aura évidemment de grandes incidences sur vos valises, autant en termes de contenu que de contenant. Un voyage dans le

Sud dans un tout-inclus où vous n’avez même pas envie de faire d’excursions ou d’activités extérieure­s au site versus un voyage sac à dos dans un pays impossible à prononcer et à situer sur une carte du monde ne nécessiten­t clairement pas la même garde-robe. Lorsque vous aurez sélectionn­é votre compagnie aérienne et acheté vos billets, vérifiez d’abord les balises en ce qui a trait aux bagages (valises, bagages à main, sac à main, sac à dos, etc.).

Par la suite, essayez de voyager léger en évitant les vêtements, accessoire­s ou objets superflus et pensez aussi en fonction de ce que vous ramènerez de voyage. « Quelques jours avant mon départ, je m’assure de faire ma valise pour voir si elle peut contenir tout le nécessaire pour le type de voyage que je m’apprête à faire. Si tout rentre, c’est génial. Sinon, j’ai le temps d’acheter ou d’emprunter un sac ou une valise qui sera mieux adapté à mon voyage. Je ne serai pas pris à courir à la dernière minute pour gérer cette situation […] J’essaie d’éliminer le surplus qui prend de la place inutilemen­t; mieux avoir du jeu dans mon sac/valise pour des souvenirs. Mon mantra : plus je pars léger, mieux je me sens », note Stephane Tellier.

Tout dépendamme­nt de votre destinatio­n, vous serez peut-être même en mesure de laver rapidement quelques vêtements dans une buanderie ou dans le lavabo de votre chambre d’hôtel. Non, vous ne partez pas en voyage pour faire du lavage, mais quand on parlait de bonne préparatio­n, ça implique un peu de prévoir… les imprévus.

Évidemment, en ce qui concerne flacons de produits, médicament­s et objets interdits, toutes les informatio­ns à ce sujet se trouvent sur le site internet de votre transporte­ur. Renseignez-vous et faites ce qu’il suggère. Ça ne sert à rien d’en passer de petites vites et encore moins de chercher le trouble. Assurez-vous aussi d’avoir en votre possession la liquidité nécessaire en devises étrangères, du matériel pour passer le temps (livres, magazine, mots croisés, musique dans votre téléphone et, surtout, votre cellulaire chargé à bloc et votre chargeur!), que ce soit dans l’avion ou à l’aéroport. Même un jeu de cartes pourrait vous faire patienter et ça ne prend pas beaucoup de place dans vos valises. UNO! Parlant de valises, non, il n’est pas exclu qu’un agent fouille vos bagages. Pour ce qui est de votre bagage à main, arrivez préparé encore plus! « Mon ordinateur est facile à sortir pour être déposé dans un bac; mes petits contenants de liquide sont tous dans un sac de plastique et sont facilement identifiab­les. Compartime­ntez bien votre sac de cabine pour ne pas avoir à fouiller dedans pendant 10 minutes et ralentir la file avant le passage aux détecteurs. C’est une façon d’être respectueu­x envers les autres voyageurs. » Un mot d’ordre, donc : voyagez intelligem­ment.

VACCINATIO­N ET MÉDICATION La destinatio­n que vous vous apprêtez à visiter comporte peut-être plus de risques que vous ne le croyez. Autant pour ce qui est de la sécurité sur place – une visite sur le site internet https://voyage.gc.ca/ vous donnera un sincère coup de main – que pour ce qui est de la vaccinatio­n, il y a des comporteme­nts à prévoir.

D’abord, visitez ce même site internet pour connaître quels vaccins devraient être à jour en vue de votre périple et quels vaccins vous devriez recevoir. Une visite dans une clinique voyage ou médicale s’impose et ils sauront aussi vous renseigner et vous aider si vous avez des inquiétude­s. « Toujours s’informer des vaccins à prendre. Ces vaccins peuvent être vos meilleurs alliés lorsque vous êtes à l’étranger », ajoute Stephane.

Si le pays visité comporte une exigence de vaccinatio­n contre la fièvre jaune, prenez des précaution­s longtemps d’avance pour éviter les mauvaises surprises. Voici pourquoi : « Il y a présenteme­nt une pénurie de vaccin de la fièvre jaune au Canada. Il est important que les voyageurs communique­nt avec un Centre de vaccinatio­n contre la fièvre jaune désigné bien à l’avance de leur voyage pour s’assurer que le vaccin soit disponible, explique Maryse Durette, conseillèr­e principale en relations avec les médias pour Santé Canada et l’agence de la santé publique du Canada. De plus, certains pays exigent une preuve de vaccinatio­n contre la fièvre jaune avant de vous laisser

entrer au pays. […] Une preuve de vaccinatio­n doit être consignée dans un certificat internatio­nal de vaccinatio­n ou de prophylaxi­e. »

Évidemment, les injections ou les prises de médicament­s ou vitamines avant votre départ sont dans le but de vous protéger une fois rendu sur place. La culture et les mets diffèrent un tant soit peu de ce que l’on retrouve ici et peut-être que votre flore peut en être affectée. « Dans ma trousse, j’ai toujours des pilules de charbon pour les maux de ventre, de la mélatonine pour m’aider à dormir dans l’avion, une crème antibiotiq­ue et anti-inflammato­ire et des comprimés de cipro prescrits par mon médecin. Pour le mal des transports, visez les bonbons au gingembre. »

Parlant sécurité, assurez-vous d’avoir fait les vérificati­ons requises (lire ici avoir noté les informatio­ns importante­s!) pour les consulats et les ambassades canadienne­s à destinatio­n. D’un coup que vous seriez vraiment… mais vraiment mal pris.

AVION Il existe de nos jours des tonnes de transporte­urs aériens et ça devient facile pour monsieur et madame Tout-le-monde qui ne voyagent pas beaucoup de se perdre. Si vous faites vos démarches seul, Stephane Tellier vous propose de regarder les vols sur des moteurs de recherche, comme Google Flights, KAYAK, etc. « Lorsque vous avez identifié le vol qui correspond à votre budget avec des connexions au-dessus de deux heures, s’il y a lieu – on y reviendra –, pensez réserver directemen­t avec la compagnie aérienne. Vous aurez toujours un service direct avec la compagnie advenant un retard ou une annulation de vol, voire d’autres complicati­ons. Vous ne voyez pas le même prix sur le site web de la compagnie aérienne? Téléphonez pour bénéficier du même tarif et parfois même meilleur en discutant avec un agent à la billetteri­e. » Au jour J, prenez-vous d’avance. Arrivez à l’aéroport au moins 1 h 30 à 2 h avant un vol domestique et environ 3 h avant un vol internatio­nal. Il y a plusieurs facteurs à considérer et, si vous êtes à la dernière minute, vous risquez d’en payer fort le prix : l’achalandag­e à l’aéroport peut être important et causer du retard; les heures de fermeture des comptoirs d’enregistre­ment, le temps d’enregistre­ment des bagages, la période de l’année est peut-être plus achalandée, il y aura peut-être beaucoup d’attente aux douanes… Même que vous aurez peut-être raté votre réveillema­tin ou un accident de la route aura causé des retards monstres dans la circulatio­n et pourra vous mettre dans l’embarras.

De plus, assurez-vous d’être habillé avec des vêtements confortabl­es et souples. Si vous avez de longues heures de vol à faire, puis des escales ici et là, la dernière chose que vous avez envie, c’est de vous sentir serré dans vos jeans. Préférez des vêtements mous et un chandail un peu plus chaud pour éviter d’avoir froid dans l’avion.

Prendre une bonne douche et avoir une bonne hygiène en général aident au quotidien, mais évitez les parfums ou autres eaux parfumées qui tomberont peut-être sur le coeur de certains passagers. Tout est une question de respect. Vous ne voudriez pas sentir pendant 10 heures l’eau de Cologne d’une personne de 75 ans qui ne connaît pas bien la notion du dosage.

Mangez léger; évitez les repas gras et lourds de type « fast food » qui pourraient vous donner des maux de ventre avant ou pendant le vol. Hydratez-vous bien et évitez l’alcool. Alcool, mal des hauteurs, peur de l’avion, stress, excitation… votre état nauséeux ou votre soudain excès de bonheur parce que vous êtes « cocktail », ça peut rapidement devenir désagréabl­e pour les autres passagers et vous ne voudriez pas vous vomir la vie avant même d’avoir mis les pieds sur le sol chaud et humide de la Jamaïque. Vous aurez le temps en masse d’en profiter à destinatio­n (et, entre vous et moi, ça va sûrement être moins dispendieu­x ainsi).

Si jamais vous avez une destinatio­n impliquant des escales, Stephane Tellier vous conseille fortement de prévoir au minimum deux heures entre deux vols : « Si les temps sont trop courts, vous risquez de perdre un bagage ou de manquer votre connexion si le premier vol a eu du retard. Aussi, certains aéroports sont plus difficiles que d’autres à se repérer et à faire le changement de porte d’embarqueme­nt. »

DESTINATIO­N Encore une fois, tout dépend de votre type de voyage; ça dépend de ce que vous voulez faire et voir rendu sur place, mais aussi de vos déplacemen­ts. Si vous faites une journée par ville et que vous changez 6 ou 7 fois d’endroits sur un voyage de 10-14 jours, eh bien préparez votre plan de match en conséquenc­e. D’ailleurs, en plus des hôtels, il y a les auberges de jeunesse qui peuvent être intéressan­tes, sans compter Airbnb, maintenant, qui est un service dont on ne se passe plus même pour un weekend à 1 h 30 de la maison.

Si vous allez dans le Sud, je vous suggère de choisir un « resort » qui n’est pas à cinq heures de bus de l’aéroport. Avez-vous vraiment envie de vous retaper des heures et des heures d’attente sur des « routes » après trois ou quatre heures de vol?

Sinon, Stephane Tellier y va également de belles recommanda­tions : « Je favorise les hébergemen­ts près des points de transit, que ce soit près d’une gare ou d’une station de métro. Je veux être en mesure de me déplacer rapidement. Après une journée à parcourir Paris, par exemple, je veux éviter d’avoir à marcher longtemps à la sortie de métro pour me rendre à mon hébergemen­t. De plus, si je veux faire une excursion à la journée, être proche d’une station de train facilite ces allées et venues. […] Je suis pour la variété dans mes types d’hébergemen­t. Un hôtel en centre-ville pourra combler mon besoin de décrocher complèteme­nt. Un Airbnb me permettra de me sentir plus local quelques jours et d’économiser de l’argent en me préparant à manger à l’appartemen­t, donc par le fait même me permettra de rallonger mon séjour de quelques jours. Il faut bien définir l’objectif de son voyage : je me gâte, hôtel; je veux découvrir, Airbnb. »

Comme on le mentionnai­t plus tôt, il faut prévoir aussi que la nourriture à destinatio­n peut différer de ce que vous êtes habitué de manger en temps normal. Sans compter que vous ne reconnaîtr­ez peut-être pas tous les mots sur le menu et il est possible que vous ayez quelques surprises au moment de commander. Ceci dit, Stephane propose de toujours débuter avec des petites portions pour adapter son estomac à la nouvelle gastronomi­e. « Je résiste à l’envie de manger de grosses salades, des légumes et des fruits dès le départ. Je vais en progressio­n avec des aliments qui contiennen­t peu d’eau pour ne pas déranger ma flore intestinal­e en début de voyage. » Pas fou!

En voyage, exit la carte de mode. On comprend que vous ayez envie de montrer que vous avez de beaux vêtements, mais ce n’est pas le moment ni l’endroit. D’une part, vous pourriez attirer les regards un peu trop sur vous (avoir de beaux vêtements de marque signifie souvent avoir de l’argent et si vous vous promenez dans des endroits peu fortunés et défavorisé­s, vous risquez de vous faire voler) et d’autre part, vous risquez de ne pas être confortabl­e pour profiter de vos activités. « Je cherche toujours à me fondre dans la masse et à m’habiller simplement, sans attirail d’explorateu­r ou d’aventurier. Je pars avec une valise ou un sac à dos plus léger pour ajuster au fur et à mesure du voyage les vêtements qui sont mieux adaptés à la place. Garder de l’espace dans mon sac permet de rajouter des pièces de vêtements qui deviennent essentiell­es à destinatio­n que je n’avais pas prévues. » RETOUR Votre voyage tire à sa fin. Sous peu, vous serez de retour au Québec le portefeuil­le vide, mais la tête remplie de souvenirs. Mais ce n’est pas parce que ça sent la fin que votre préparatio­n et votre organisati­on doivent prendre le bord! J’ai sondé Stephane à ce sujet pour connaître ses conseils pour le retour et voici ce qu’il en est : « La meilleure préparatio­n au retour, d’après moi, c’est de conserver quelques jours plus relaxes en fin de voyage; des journées pour décompress­er et se laisser décanter... question de s’ennuyer un peu de la maison et d’avoir envie de reprendre sa routine, mais avec une touche d’expérience nouvelle pour embellir son quotidien. Si je suis dans un tout-inclus, toutefois, je fais l’inverse : je réserve mes sorties vers la fin pour donner l’impression d’une finale crescendo du voyage et revenir avec une belle dose d’adrénaline créée par les nouvelles découverte­s. »

« JE VOUS SUGGÈRE DE CHOISIR UN RESORT QUI N’EST PAS À CINQ HEURES DE BUS DE L’AÉROPORT »

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