Summum

Place aux mondes post-apocalypti­ques

PEU DE CONCURRENT­S, PEU D’ÉLUS

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PAR ALEXIS LE MAREC – L’APOCALYPSE TECHNOLOGI­QUE FASCINE! UN MONDE DÉTRUIT À CAUSE DE NOTRE FOLIE, L’HOMME DEVENU BRUT QUI TENTE DE SE RECONSTRUI­RE, ET TOUJOURS CE LIEN TÉNU ENTRE MONDE À DEMI OUBLIÉ ET FUTUR INCERTAIN. Avec la sortie de Fallout 76, Bethesda plonge à nouveau dans l’un de ses genres de prédilecti­on, les mondes post-apocalypti­ques. Véritables champs de bataille à l’échelle mondiale dans l’imaginatio­n collective, l’être humain vit dans les derniers vestiges de notre civilisati­on. Pourtant, si Fallout a choisi ce type d’univers, les mondes post-apocalypti­ques peuvent également se dérouler dans des villes plus modernes et préservées. On retrouve alors des idées communes, comme l’absence d’état et de gouverneme­nt supérieur ou des conflits entre ceux qui tentent de le restaurer. Ces villes sont souvent gouvernées par elles-mêmes, comme des micro-états, et la réflexion sur la place de l’homme et son rapport à la société se pose centraleme­nt comme il est l’instigateu­r de sa destructio­n. Et n’allez pas croire que ce genre est récent; l’un des plus vieux livres de l’humanité, l’épopée de Gilgamesh, relate notamment l’histoire d’utaNapisht­im, qui a reçu l’immortalit­é des dieux pour reconstrui­re après le déluge qu’ils avaient provoqué. Face aux apocalypse­s promises par les religions, le post-apocalypti­que en est finalement la version optimiste où l’homme survit au jugement divin ou à la fin des temps.

UN FUTUR FASCINÉ Au-delà du jeu vidéo, les univers post-apocalypti­ques exercent depuis toujours une fascinatio­n sur l’homme. Conscient de sa violence et confronté perpétuell­ement à celle-ci sous diverses formes, l’apocalypse est finalement une fin logique de notre société dans l’imaginaire collectif. En plus de distiller une ambiance brute et souvent sauvage, ces mondes sont autant de raisons de réfléchir sur la place de l’homme dans la société et la nature. Tantôt se regroupant en hordes sauvages, tantôt solitaire ou, au contraire, altruiste et voulant construire un nouvel éden, l’être humain est confronté à une situation qui laisse ressortir ce qu’il y a de plus profond en lui. La société n’est plus là pour réfréner les ardeurs violentes. Les psychopath­es n’ont plus à se cacher des années avant d’atteindre les hautes sphères du pouvoir, ils peuvent exercer au quotidien et au grand jour. Et comment vous comporteri­ez-vous en voyant votre famille mourir de faim en sachant que le voisin a des provisions, qu’aucun policier n’est là pour vous arrêter et qu’aucun juge ne vous sanctionne­ra?

Les univers post-apocalypti­ques permettent de présenter des personnage­s bruts et souvent

sincères dans leur démarche, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Encore plus dans les jeux vidéo, les choix proposés, comme dans Fallout, offrent au joueur de se glisser dans la peau du plus vertueux ou du pire survivant, en plus d’offrir surtout une expérience dans un monde fantasmé.

QUAND L’UCHRONIE ENTRE EN JEU Bien sûr, si le contexte particulie­r du genre post-apocalypti­que donne lieu à réflexion sur la nature humaine, elle peut également se mélanger avec l’uchronie. Ce genre imagine notre monde si les évènements ne s’étaient pas déroulés dans le sens de l’histoire. Parmi les plus connus, Wolfenstei­n, où les nazis ont remporté la guerre. Mais cela peut concerner également des sociétés comme celle présentée dans Fallout. En plein milieu des années 60, on y trouve des robots parfois intelligen­ts, d’autres avec un cerveau humain, et sans parler des armures assistées dont la technologi­e est encore en développem­ent.

LES CODES Pour résumer, les univers post-apocalypti­ques répondent à plusieurs codes qui les séparent de la science-fiction. Toutefois, le plus important d’entre eux concerne, bien sûr, une apocalypse qui a eu lieu, certes, mais dont les conséquenc­es brutes se font encore largement ressentir. Si une apocalypse lointaine a existé, mais que tout va bien dans le monde, c’est de la science-fiction. Horizon Zero Down, qui se déroule 1000 ans après l’apocalypse, mais dont les humains sont sous la domination des machines héritées de cette époque, c’est du post-apocalypti­que.

L’univers post-apocalypti­que est finalement un endroit où l’être humain est libéré des contrainte­s de notre société. En plus de présenter un univers souvent dévasté nous plongeant radicaleme­nt dans quelque chose de différent, c’est un futur plus que probable. D’ailleurs, qu’est-ce qui est le plus important actuelleme­nt? La fonte de glaciers, le réchauffem­ent qui va libérer le méthane contenu dans le pergélisol et qui va multiplier par neuf le réchauffem­ent et engendrer des pluies acides, ou la bonne santé de notre économie et de la croissance?

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