Summum

ET SI ON DONNAIT DU TEMPS?

- Joyeuses Fêtes!

Je vous entends déjà crier dans vos chaumières : « C’est Noël! J’espère que mes parents me donneront encore 500 $ cash que je vais gracieusem­ent utiliser pour acheter des nouveaux kits de suspension pour ma motoneige ‘’flamby’’. » OK, c’est peut-être plus les gars. Pour les filles, ça ressemble plus à : « Qu’on m’amène immédiatem­ent au Quartier DIX30 que je renouvelle illico ma garde-robe! » Ce qui est le fun dans mes exemples, c’est que c’est vraiment loin des clichés pis des stéréotype­s. Que voulez-vous; j’suis de même, moi : une fille sérieuse. C’est le temps des Fêtes qui arrive à grands pas et nous voilà retombés dans le tralala des Noëls d’avant avec notre tonne de cadeaux à acheter et nos fins de semaine passées à préparer encore du maudit pâté à la viande pis des egg rolls. Est-ce qu’il n’y a que moi qui ne comprends pas pourquoi les egg rolls sont synonymes de temps des Fêtes? Pour moi, ça sonne plus buffet chinois. J’sais pas vous autres là… Bref.

Depuis quelques années, depuis que mon grand-père est décédé en fait, je me questionne beaucoup sur l’authentici­té du temps des Fêtes. Je me questionne à savoir ce qui nous rassemble réellement. Pourquoi passe-t-on notre temps à s’inonder de cadeaux? Pourquoi on a soudaineme­nt tant de choses à demander, mais qu’à longueur d’année, on n’a besoin de rien? Je me questionne parce que, lorsque mon grand-père est parti quelques jours après Noël 2016 – clairement le Noël le plus émotif que nous avons vécu en tant que famille dans ma vie –, j’avais l’impression d’avoir vraiment passé un Noël différent. Beau, comme si c’était le dernier. Comme si c’était le dernier « comme ça » avant longtemps. Quand un membre important de ta famille quitte pour un monde meilleur, on veut qu’il soit particulie­r. Ce l’était. Pour une fois, je sentais que c’était la première année où les cadeaux n’avaient vraiment plus d’importance. On s’en donnait, mais on se donnait surtout du temps. Du temps ensemble, pour une dernière fois. C’était le premier Noël de mes filles et mon dernier Noël « intact » de la famille que j’ai toujours connue. Sans surprise, tout le monde braillait sa vie. Depuis quelques années, dans ma bellefamil­le, on fait une pige. Premièreme­nt, c’est le fun parce qu’il faut deviner qui nous a pigés basé sur… rien pantoute. Pis, en même temps, ça permet d’économiser parce qu’à un budget de 20-40 $ par personne ou par couple, quand ta belle-famille ressemble à la mienne, ta nouvelle année commence dans le rouge sur un méchant temps.

Pour pallier au départ de mon grand-père, l’an dernier, on a instauré l’échange de cadeaux aussi dans ma famille. Je pense que c’était notre façon de se changer les idées. De faire une coupure. De marquer le temps. Ç’a super bien fonctionné. On a passé un beau Noël, on a eu du plaisir. Même si tout le monde s’ennuyait de ses bonnes vieilles blagues et de ses jeux de mots…

En fait, je ne suis pas une pro de la nonsurcons­ommation. Je ne vous ferai pas de cachette, j’aime ça dépenser. Mais j’aime par-dessus tout donner. Sauf que j’ai un problème avec le principe où tu passes 50 semaines à n’avoir besoin de rien et que, soudaineme­nt, t’attends ton chèque avec impatience le 24 au soir…

POURQUOI ON A SOUDAINEME­NT TANT DE CHOSES À DEMANDER, MAIS QU’À LONGUEUR D’ANNÉE, ON N’A BESOIN DE RIEN?

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