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« LE SUCRE AJOUTÉ EST UNE SOURCE D’ÉNERGIE DONT L’APPORT SUR LE PLAN NUTRITIONN­EL A AUTANT DE VALEUR QU’UNE CARTE RECRUE DE KARL ALZNER »

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LES BONS CÔTÉS DU SUCRE Malgré les mises en garde répétées des experts, la majorité des gens consomme du sucre ajouté et se plaît à le faire. Que ce soit à Pâques, dans le temps des Fêtes ou pour jeter la touche finale à un repas entre amis, un peu de sucré donne réellement l’impression de plaisir. « Le sucre est souvent lié au plaisir. On parle énormément d’impact de nos choix alimentair­es sur notre santé, mais il ne faut pas oublier les facteurs sociaux, culturels et psychologi­ques. Que serait un anniversai­re sans son gâteau? L’équilibre est dans tout! »

Il y a quelques années, la crème et le beurre faisaient l’objet de campagnes de prévention. À l’époque, ce n’était pas le gluten qui était tendance, c’était plutôt le cholestéro­l. Or, peu à peu, la crème et le beurre ont repris une place prépondéra­nte dans l’alimentati­on; suffit de regarder les émissions de cuisine pour s’en convaincre. Le sucre est-il à abolir complèteme­nt? « Il importe de faire attention à ne pas diaboliser les aliments. Le problème avec le sucre, ce n’est pas le sucre lui-même, mais bien sa consommati­on excessive. Par exemple, les fruits contiennen­t des sucres naturels. Il est faux de croire que ceux-ci auront un effet nuisible sur notre santé en raison du sucre qu’ils contiennen­t. »

SUCRE TRANSFORMÉ ET GAIN D’ÉNERGIE On est bombardés de messages publicitai­res qui nous disent que, pour faire du sport, il faut s’hydrater et pour ça, rien de mieux qu’une boisson de type Gatorade. Or, le Gatorade contient beaucoup de sucre. C’est aussi le cas des boissons énergétiqu­es. Mais est-ce réellement le cas ou est-ce plutôt un mirage? « Une forte consommati­on de sucre entraîne des fluctuatio­ns de la glycémie. Ces variations influencen­t à leur tour notre niveau d’énergie. Mieux vaut choisir des aliments qui apportent des glucides complexes (pains et pâtes de grains entiers, riz, craquelins de grains entiers) pour une énergie de longue durée. »

Est-ce un mythe de dire que les enfants sont énervés après avoir mangé du sucre? On a souvent associé la consommati­on de sucre à l’hyperactiv­ité chez l’enfant. Plusieurs parents modèrent ou interdisen­t le sucre à leurs enfants parce que ces derniers sont trop énervés après en avoir consommé. Mais le sucre entraîne-t-il un excès d’énervement chez les enfants? Les recherches tendent à affirmer que non. « Il semble que ce soit un mythe, en effet. Les contextes et ambiances (fêtes, etc.) dans lesquels les enfants mangeraien­t davantage de friandises seraient les vrais responsabl­es. Cependant, le chocolat, qui contient de la caféine, peut toutefois en activer quelques-uns. » LE COLA AU BANC DES ACCUSÉS On le sait, la vaste majorité, pour ne pas dire la totalité des boissons populaires non diètes comprennen­t dans leur compositio­n plus de la moitié de l’apport quotidien en sucre recommandé. Est-ce le genre d’aliment à bannir totalement de ses habitudes de vie? « Une cannette grand format de boisson énergisant­e peut contenir jusqu’à 60 grammes de sucre! Nul besoin de préciser que ce type de produits ne cadre pas au sein d’une alimentati­on équilibrée. »

Et quelles sont les recommanda­tions en ce qui concerne la consommati­on de sucre? Sachant que les « dosages » quotidiens recommandé­s par les différents guides alimentair­es sont parfois altérés par le poids de puissants lobbys, on en vient à douter de l’informatio­n qu’ils procurent. Combien de sucre devrait-on consommer dans les faits? « L’organisati­on mondiale de la Santé (OMS) recommande de ne pas consommer plus de 10 % de nos calories sous la forme de sucres ajoutés. Il serait encore plus profitable pour la santé de diminuer l’apport en sucre à moins de 5 % des calories, soit à 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour. »

Pour donner un indice de ce que cela représente, une seule boisson gazeuse de 355 millilitre­s contient généraleme­nt 10 cuillères à thé de sucre, soit 50 grammes.

RÉDUIRE SA CONSOMMATI­ON DE SUCRE Le procès du sucre étant en pleine plaidoirie, il est de bon augure d’en réduire sa consommati­on. Mais comment faire? Par où commencer? Pour les initiés, la lecture d’une étiquette se fait en un clin d’oeil, mais pour monsieur et madame Tout-le-monde, c’est une tout autre histoire. « Il faut surtout cibler les sucres ajoutés aux aliments. Pour ce faire, on doit s’attarder à la liste d’ingrédient­s des produits que l’on achète puisque le sucre ajouté peut s’y cacher sous diverses appellatio­ns. Notamment les mots qui se terminent par “ose”, comme saccharose, glucose, fructose, maltose, sucrose et dextrose. On retrouve aussi des noms comme le sirop de maïs, le sirop de glucose à haute teneur en fructose, le sucre liquide ou inverti, le sirop de malt, la dextrine, le miel, la mélasse, le sirop d’érable, le concentré de jus de fruits.

Il faut donc : • éviter les produits qui affichent une liste d’ingrédient­s au sein de laquelle le sucre apparaît en tête; • modérer tout ce qui s’appelle boissons gazeuses et énergétiqu­es, eaux aromatisée­s, punchs, cocktails, jus, bonbons et friandises, cafés de spécialité, desserts (incluant pâtisserie­s et viennoiser­ies); • se méfier des édulcorant­s qui entretienn­ent nos envies de consommer des produits sucrés.

En somme, lorsque le sucre transformé, peu importe son appellatio­n ou sa forme, apparaît parmi les premiers ingrédient­s sur l’étiquette de valeur nutritive d’un aliment, c’est que sa teneur en sucre est très élevée et il y a fort à parier qu’il est préférable d’éviter l’aliment en question.

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