Summum

ENTREVUE : WILL FERRELL

- PAR SAM WRIGHT

Le nom de l’un des plus grands comiques de notre ère sera sur toutes les lèvres pour les prochaines semaines; d’abord pour sa grandiose performanc­e dans le film devenu un classique du temps des Fêtes, Elf, qui sera inévitable­ment diffusé sur les chaînes télé très prochainem­ent, puis grâce à sa performanc­e dans la nouvelle comédie Holmes and Watson, qui prendra l’affiche au grand écran le jour de Noël. Retour sur la déjà très bien remplie carrière de ce génie du rire.

Acteur des plus marquants de notre génération, on peut dire sans se tromper que tout ce que touche Will Ferrell est un gage de succès. On l’aime notamment pour son authentici­té et son grand sens de l’humour. À l’aube de la sortie de son nouveau film, Holmes and Watson, Ferrell fait un retour sur ses débuts dans l’industrie et sur ses premiers pas dans la comédie.

Alors Sherlock... es-tu un admirateur de l’original? Honnêtemen­t, il y en a tellement eu que je ne sais même plus lequel est l’original… Tout le monde y a touché un jour ou l’autre, c’était notre tour.

Donc tu n’as jamais lu les livres? Je rigole, bien sûr que je les ai déjà lus! En fait, c’était même vraiment gros pour moi quand j’étais enfant; c’était justement pour cette raison que ce projet était intéressan­t pour moi. Dans la plupart de mes rôles, je prends le contrôle d’un nouveau personnage en lui intégrant toute ma personnali­té et ma folie, mais, dans ce cas, c’était fait sur mesure pour moi et c’est vraiment un grand privilège d’être capable de présenter une version encore plus excentriqu­e de Sherlock Holmes que l’original.

Tu es père de trois garçons. […] Tes enfants sont-ils de grands fans de ton travail? Ils s’en foutent un peu, pour être honnête. Ce sont des spectateur­s difficiles. Ils ne sont pas intéressés. Normalemen­t, quand ils voient mes films, je reçois un genre de : « Ouais, c’était OK. » Et je continue de pousser : « Alors, qu’avez-vous pensé de cette scène? Trouvez-vous ça amusant? » Et encore, ils me répondent : « Ouais, t’étais correct. » Ce que je traduis pour : « Arrête de nous poser des questions, papa, où on va devoir être honnête avec toi. » Lumières de ma vie, ils sont.

De quelle façon tes parents t’ont-ils supporté quand tu as décidé de te lancer en comédie? Ma mère m’a enseigné une bonne éthique de travail, c’est une héroïne. Elle m’a toujours supporté dans ce que je faisais. Je me rappelle avoir gradué du collège et avoir annoncé que je voulais essayer de me lancer dans la comédie, alors je suis retourné vivre à la maison, n’ai jamais payé de loyer et tout. Elle disait : « Considéron­s ça comme l’école de la vie. » Ça m’a donné la sécurité pour me lancer et être aventureux. Si je n’avais pas eu ça, je ne sais pas ce que je ferais maintenant. Et pourtant, c’était loin d’être mon but quand j’étais plus jeune, une vie le plus loin possible de show-business. Mon père était toujours en voyage, le doute était toujours présent. Je me suis toujours dit : « Aucune chance que je vais faire ça de ma vie, je vais avoir un job de bureau. »

Quel conseil t’a-t-il donné quand tu lui as annoncé ton projet? Il m’a donné le meilleur conseil qu’un homme peut probableme­nt donner à son enfant. Il m’a dit : « Tu sais, si c’était juste une question de talent, ça ne m’inquiètera­it pas du tout. Mais rappelle-toi qu’il y a énormément de boulot à faire, beaucoup de variables à considérer et tellement de choses qui bougent dans cette industrie. Alors, donne-toi une chance et si tu ne te rends pas où tu l’aurais voulu au départ, c’est OK de quitter. » Et ça m’a enlevé beaucoup de pression. Il y a quelques années, tu as été nommé l’acteur hollywoodi­en le plus surpayé… Merci beaucoup de me le rappeler si gentiment… Je l’ai d’abord vu comme un honneur. Avant ça, j’étais sur la liste des meilleures valeurs sûres chez les acteurs américains. Et puis, ça s’est retourné. Heureuseme­nt, je suis de retour sur la bonne liste maintenant.

Le temps des Fêtes approche à grands pas. Combien de gens viennent te voir pour te parler du film Elf? Ce que j’aime par-dessus tout avec Elf, c’est à quel point c’est devenu un genre de classique des Fêtes. Et au départ, c’était un gros risque. Moi, un adulte, parcourant les rues de Manhattan dans des collants verts et un costume grandeur réelle d’elfe. Ça allait être soit un succès, soit un désastre complet. Alors pour avoir la réception que le film a eue – et qu’il a encore –, les gens viennent me voir pour me dire qu’ils ont vu dernièreme­nt le film pour la première fois. C’est intemporel et c’est vraiment super.

Avec Stranger than Fiction et Everything Must Go, tu as eu beaucoup de succès avec les rôles dramatique­s. As-tu l’intention d’en faire un peu plus? Je pense que je ne fais pas partie de ces acteurs qui ont besoin de faire du drame ou qui ont besoin de rendre tout dramatique. Mais Stranger than Fiction était cette rare chance où j’étais comme : « OK, oui, ça pourrait être bien. » Et est venu ensuite Everything Must Go. Même chose. Je crois que c’est normal de voir jusqu’où tu peux te rendre et ce dont tu es capable de faire. Présenteme­nt, je suis à l’affût de rôles dramatique­s qui pourraient s’offrir à moi, mais je n’ai pas eu d’offres comme telles. De ce côté-là, c’est une bataille. J’aimerais en faire plus, mais au fond, je veux toujours être amusant. C’est celui que je suis, d’aussi loin que j’étais à l’école et c’est encore qui je suis aujourd’hui. Raconte-moi un souvenir amusant de l’école… Il y a eu une journée à l’école secondaire où j’ai décidé d’y aller en portant mon pyjama. Pour aucune raison. Juste pour que les gens me demandent : « Qu’est-ce que tu fais? » Et juste pour voir si je pouvais soutenir les regards méprisants des gens qui me traitaient de « weirdo ». C’était un bon test, psychologi­quement.

Étais-tu un clown de classe à l’école? À part pour l’épisode du pyjama, j’étais tout de même un étudiant assez sérieux. J’avais du talent pour faire rire mes amis et j’ai grandi en appréciant ce sentiment. C’était aussi une assez bonne façon de rencontrer des filles. Mais je n’étais pas le genre de gars qui attirait l’attention parce qu’il est drôle. C’était plutôt quelque chose qui me venait naturellem­ent. Par contre, j’ai su que j’avais un sens de l’humour différent particuliè­rement quand j’ai apporté mon javelot dans mon cours d’éducation physique un après-midi et demandé au professeur s’il pouvait m’aider à améliorer ma trajectoir­e.

Apprécies-tu quand les gens viennent te voir dans la rue? Je suis vraiment flatté, mais je me sens toujours comme si je les laissais tomber parce qu’ils s’attendent à ce que je sois drôle ou que je me change immédiatem­ent en l’un de mes personnage­s. Ils se mettent à penser : « Qu’est-ce que t’es en train de faire? Fais quelque chose! Es-tu sûr que c’est bien lui? Il ne fait rien! » Je m’inquiète souvent du fait que je ne les impression­ne pas vraiment...

J’AI ÉTÉ NOMMÉ L’ACTEUR HOLLYWOODI­EN LE PLUS SURPAYÉ…

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