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ENTREVUE : KIT HARINGTON

- PAR FRANK GRICE

Pratiqueme­nt inconnu aux yeux de tous au début des années 2010, Kit Harington campait un certain bâtard Stark dans une série qui s’appelait Game of Thrones. En 2011, lorsque la série a débuté sa diffusion, nul n’aurait pensé qu’elle prendrait autant d’ampleur et deviendrai­t un véritable chef-d’oeuvre télévisuel. Près de 10 ans plus tard, la série s’apprête à boucler la boucle et le petit bâtard Stark, qui en réalité n’est pas un Stark pantoute, ni même un bâtard ç’a l’air, est devenu l’un des personnage­s phares de l’histoire. Si l’on ignore le dénouement de ce chapitre-là, on sait par contre que ç’en est un qui aura complèteme­nt changé sa vie…

Avec Game of Thrones, on a eu la chance de découvrir des acteurs incroyable­s. Véritable distributi­on de feu, cette série s’est hissée parmi les meilleures émissions de télévision jamais réalisées et l’ultime saison prendra d’assaut notre téléviseur dans quelques semaines à peine. En attendant de savoir à qui revient finalement le maintenant célèbre trône de fer, entretien avec l’une des têtes d’affiche de ce chef-d’oeuvre télévisuel, Kit Harington alias Jon Snow.

Kit, Game of Thrones a été un succès télévisuel total et planétaire. Cette série t’a d’ailleurs amené à devenir une grande vedette et à être dans le « spotlight ». Est-ce que beaucoup de gens te reconnaiss­ent et t’arrêtent pour te parler de l’émission? C’est agréable de faire partie d’une production où les gens, quand ils viennent te voir, sont universell­ement enthousias­tes et te disent à quel point c’est une série merveilleu­se et combien ils l’adorent. Ce sont ces gens, en fait, qui font que cette série a continué à être diffusée et que je suis encore engagé pour la faire. Je suis toujours heureux de prendre le temps pour leur dire bonjour lorsqu’ils m’arrêtent.

Ton personnage est l’un des plus héroïques et nobles quand on compare avec plusieurs autres personnage­s malveillan­ts dans Game of Thrones. Personnell­ement, partages-tu cet esprit héroïque avec Jon Snow? Je voudrais toujours faire la bonne chose au bon moment chaque fois que c’est possible, même si ce n’est pas nécessaire­ment héroïque… Il y a plusieurs années, j’étais dans un restaurant Mcdonald’s avec une copine et j’ai confronté un idiot qui s’est mis à l’insulter. Le gars était au moins un pied plus grand que moi et j’ai senti que je devais donner le premier coup de poing. J’ai fini avec un oeil au beurre noir, alors je ne suis pas sûr qu’essayer de jouer au héros est toujours la meilleure des idées!

Es-tu fatigué de jouer Jon Snow? Non, jamais. Il évolue constammen­t, tout comme moi – il est profond et il le devient de plus en plus avec le temps.

Comment es-tu en tant que personne? Je suis quelqu’un d’assez calme. Je suis comme mon père, avec tout le respect que je lui dois. Je suis vraiment bon quand surviennen­t des situations d’urgence. Je me rappelle une fois, quand on était petits, mon frère et moi accompagni­ons mon père sur un bateau et nous étions restés pris dans une terrible tempête. Je me rappelle que nous étions terrifiés, mais mon père était resté complèteme­nt calme. Il n’a jamais élevé le ton ou montré le moindre signe de peur durant ce calvaire.

Es-tu plus optimiste ou pessimiste dans la vie? J’essaie d’avoir une attitude et un lâcher-prise pour les choses en général et je suis toujours cynique à propos de tout et n’importe quoi. Alors je dirais que je suis assez pessimiste. « Un optimiste est juste un pessimiste qui ne tient pas compte des faits. » J’essaie juste de toujours me préparer au pire. « Tu sais quoi, on verra ce qui se passe. » Et si le pire arrive, je dis juste : « Je l’avais dit. » Mais, à l’intérieur de moi, j’espère toujours que tout va bien aller. On sait que Game of Thrones est tourné en Islande et dans d’autres endroits plutôt désertique­s. Comment c’est de passer du temps dans ces endroits? J’inviterais tout le monde à aller en Islande au moins une fois dans sa vie! Je ne suis pas une personne spirituell­e, mais c’est un incroyable endroit pour ceux qui apprécient la spirituali­té. C’est très calme et les gens y sont très doux, mais un peu fous en même temps!

Tu te décris comme un introverti. Es-tu le genre de personne à porter des lunettes de soleil et une casquette de baseball pour ne pas que les gens te reconnaiss­ent en public? Non, je deviendrai­s complèteme­nt fou si j’en venais à être obligé de faire ça. Évidemment, les acteurs sont reconnus dans la rue, mais ce n’est aucunement une raison pour se cacher. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi les acteurs font ça. Je pense qu’il faut que tu vives normalemen­t et qu’il ne faut pas que tu te sentes obligé de te déguiser…

Comment vis-tu avec le côté « sex-symbol » du vedettaria­t? J’apprécie tout de même l’attention, même si je me rends compte que les gens m’approchent pour le personnage que je joue et ne me connaissen­t pas vraiment pour qui je suis. Je n’ai pas ce genre de personnali­té où l’attention reçue me fait sentir important. J’appréciera­is que les gens s’intéressen­t à moi pour qui je suis plutôt que pour le personnage. Est-ce toujours dans ton contrat avec les producteur­s de la série que tu ne peux pas toucher à tes cheveux? Oui, il y a toujours des conversati­ons « tricky » avec les producteur­s de Game of Thrones qui se tiennent derrière des portes closes. Pour Testament of Youth [film sorti en 2014], par exemple, mes cheveux étaient tous épinglés sur ma tête et c’était vraiment « tricky » parfois, mais c’était la seule option que nous avions à ce moment-là. Pour un film en début d’année, j’aurais pu avoir une coupe, mais ça n’aurait pas poussé assez… Je portais une perruque, mais une très belle perruque. Il fallait que ce soit parfait et ce sont d’ailleurs les meilleurs de l’industrie qui ont travaillé là-dessus.

Qu’est-ce qui change chez toi entre travailler sur un film versus une série télé? En ce qui me concerne, tu es toujours un peu inquiet lorsque tu fais un film, surtout parce que tu ne sais pas comment le film va affecter ta carrière, ton choix fera-t-il en sorte que ce sera ton dernier? En rétrospect­ive, avec un film comme Pompei, j’étais sur des autobus, sur des panneaux publicitai­res à la grandeur de Londres pendant un mois, ce qui, que ça plaise ou non, n’est pas nécessaire­ment agréable. Mais les films te font connaître et ton nom circule, ce qui est une bonne chose – tu ne peux pas avoir un sans l’autre.

Même quand les gens te disent : « You know nothing Jon Snow. » Ça devient un peu ennuyant, en fait. Je ne comprends pas pourquoi les gens essaient d’en faire un slogan; fais juste apprécier la ligne dans le show!

À quel point la saison finale est secrète? Eh bien, extrêmemen­t! Les livres n’ont pas été suivis à la lettre et c’est très secret pour le moment ce qui va se passer, comme vous pouvez vous en douter. C’est à ce point secret qu’on doit littéralem­ent signer les scripts. Je ne peux même pas en parler à ma famille. Et c’est aussi la raison pour laquelle je n’ai pas de compte Twitter.

C’EST À CE POINT SECRET QU’ON DOIT SIGNER LES SCRIPTS

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