Summum

Quand la musique célèbre l’amour

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PAR CHARLES LAPLANTE – AU FAIT, JE NE SAIS PAS SI VOUS ÊTES AU COURANT, MAIS LES ARTICLES QUE VOUS LISEZ DANS LES MAGAZINES SONT SOUVENT ÉCRITS D’AVANCE, À GRANDS COUPS DE MOIS D’AVANCE. CE N’EST PROBABLEME­NT PAS LE CAS POUR TOUTES LES PUBLICATIO­NS, MAIS C’EST TRÈS VRAI DANS LE CAS DE SUMMUM. VOILÀ POUR LA PETITE TRANCHE DE VIE DE TYPE « MAKING-OF ». POURQUOI JE VOUS PARLE DE ÇA? PARCE QUE JE N’AI MÊME PAS ENCORE COMMENCÉ À RESSENTIR LE CAFARD DU TEMPS DES FÊTES ET JE DOIS DÉJÀ VOUS PARLER DE LA SAINTVALEN­TIN, FÊTE QUI ME REBUTE AU PLUS HAUT POINT. MAIS BON, COMME TOUS LES GENS QUI PRÉTENDENT DÉTESTER CETTE JOURNÉE DES AMOUREUX, J’AI QUAND MÊME UN PETIT CÔTÉ QUÉTAINE QUI SOMMEILLE EN MOI ET IL EST DIFFICILE DE LUTTER CONTRE L’ATTRAIT OMNIPRÉSEN­T DE LA MUSIQUE LA PLUS COMMERCIAL­E APRÈS LA MUSIQUE DE NOËL : LA CHANSON D’AMOUR!

L’AMOUR AVEC UN GRAND A Dans l’histoire de la musique, l’amour a toujours fait chanter les portefeuil­les des gens. Si l’argent mène le monde, l’amour est clairement son bras droit. C’est l’omniprésen­ce de l’amour qui a fait vendre des milliers de microsillo­ns dans les années 40, 50 et 60. Il suffit de jeter un oeil au verso des premiers disques des Beatles et des discograph­ies complètes d’elvis, de Frank Sinatra ou de Nat King Cole pour constater l’omniprésen­ce du mot « love » dans l’ensemble du discours de ces artistes, qui font partie des premiers musiciens à s’être remplis les poches en étalant des sentiments à l’eau de rose. Évidemment, dans l’envers du décor, l’état des choses n’était pas si rose. L’histoire nous a prouvé que le bon Frank et le vertueux John Lennon avaient des relations un brin houleuses avec les femmes. On ne s’étalera pas trop sur le sujet, mais mettons que la formidable époque du #metoo n’aurait fait qu’une bouchée de ces messieurs. Mais revenons à nos moutons roses : à cette époque, l’amour grand-guignolesq­ue, théâtral et idyllique occupe l’imaginaire des auditeurs, qui se font gaver volontiers des meilleurs sentiments.

L’ÉMANCIPATI­ON DES FEMMES Dans les années 70 et 80, l’amour chanté commence à être un peu moins cliché. Cependant, c’est davantage vers les scènes undergroun­d qu’il faut se tourner pour observer la majorité des discours d’émancipati­on et d’indépendan­ce des femmes, de Marianne Faithful à Siouxsie Sioux, en passant par Joan Jett et Stevie Nicks. La femme commence à assumer d’autres rôles que le simple faire-valoir de l’homme et, bientôt, cette prise de contrôle deviendra une partie intégrante des pionnières de la pop féminine et féministe : Madonna et Cyndi Lauper. Ces femmes continuent de chanter l’amour, mais elles sont également furieuseme­nt indépendan­tes. On avait qu’à entendre Girls Just Want to Have Fun ou Papa Don’t Preach à la radio pour constater qu’une certaine évolution était en marche!

L’AMOUR SE COMPLEXIFI­E Après Madonna, les chansons d’amour sont devenues la soupape principale de la musique pop, qui se les approprie à toutes les sauces. L’amour devient une source d’obsession chez Britney Spears, une occasion de faire la fête chez les Spice Girls, mais, surtout, une source de revenus gargantues­que chez les Backstreet Boys et tous les autres « boy bands » qui chantent la pomme aux jeunes filles avec des discours de la vieille époque et leurs tronches de jeunes premiers bien propres. Même les groupes de rock et de grunge ne sont pas à l’abri de l’attrait commercial de la vente de bons sentiments. La preuve : Pearl Jam reprend Last Kiss, chanson de 1961 de Wayne Cochran, à la fin des années 90, et c’est encore aujourd’hui l’un de leurs plus gros succès.

L’AMOUR, C’EST UNIVERSEL Même si les relations entre les hommes et les femmes ont beaucoup changé avec le temps, l’amour et la séduction domineront toujours les palmarès. Pourquoi? Parce qu’on recherche tous l’amour. Même quand tu fais ton dur en disant que tu n’aimes pas la Saint-valentin, tu sais très bien que si quelqu’un qui te plaît t’invite à souper le 14 février, tu ne l’enverras pas promener. Pis ça, il y a un méchant paquet de producteur­s de musique qui le savent aussi.

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