Summum

Benoît Gagnon, animateur-entreprene­ur

- PHOTOGRAPH­E : PATRICK SÉGUIN - WWW.PATRICKSEG­UIN.CA PAR NATHACHA GILBERT

JE SUIS CEINTURE NOIRE TROISIÈME DAN POUR ME POGNER LE CUL À DEUX MAINS

Benoît Gagnon a commencé à la télé quand je suis née et pour un gars qui frôle les 30 ans d’expérience en radio et en télévision, disons qu’il a solidement encore les deux pieds sur terre. Entrevue avec un animateur pour qui on a eu un gros coup de coeur en 2018 et qu’on verra peut-être plus en 2019…

Benoît, parlons de la radio parce que c’est grâce à elle que les gens te suivent depuis les dernières années. En effet! Je suis en ondes le vendredi, le samedi et le dimanche à Rouge FM et ça se passe super bien. J’anime Le party du 4@7 le vendredi partout au Québec et j’anime Ben le weekend les samedis et dimanches.

Tu es un gars ouvert, qui aime aller vers les gens. On dirait que le « star-système » t’a zéro touché! Tu as tellement l’air accessible, toujours prêt à jaser avec tout le monde. As-tu toujours été comme ça? Ouais pas mal! J’ai toujours été un gars qui avait la grande gueule, qui jase avec tout le monde, avec le signe du capitaine sur mon chandail. J’ai toujours aimé ça! On fait de la radio là, on ne sauve pas des vies. C’est un privilège de faire cette job-là, mais faut pas se prendre pour les sauveurs du monde non plus! Je prends le temps de répondre aux gens.

C’est peut-être ton côté saguenéen? Peutêtre! Je suis parti du Saguenay pour Québec quand j’avais cinq ans et sur mon baptistair­e, c’est marqué « Lieu de naissance : Chicoutimi », pis je suis fier de ça en maudit. Les gens du Saguenay, je les aime ben, ben gros. Et j’y vais encore 2-3 fois par année et, chaque fois, je me sens bien.

Tu as un grand volet entreprene­urial dans ta vie. Tu as découvert ta fibre entreprene­uriale de quelle façon exactement? Quand j’étais jeune, j’avais des amis dont les parents étaient en affaires. Mon père a été flic pour la Sûreté du Québec pendant 32 ans… Mais bref, tous mes amis, leurs parents étaient en affaires et je les trouvais dont ben chanceux d’aller dans le Sud en avion. Nous autres, on allait à Old Orchard en auto… Ils avaient des chalets. Pis moi ben, j’allais faire du ski à Stoneham pis j’attendais que mes parents viennent me rechercher le soir. Y’avait un clash. […] Être en affaires, ça demande beaucoup de sacrifices, mais quand tu réussis, y’a moyen de t’assurer une vie le fun. Je me suis toujours promis que j’allais faire des affaires, moi aussi. Ç’a pris beaucoup de temps et ma première option d’affaires, c’est quand Denis Fortin m’a offert de devenir propriétai­re avec lui des Radio Lounge et du Pinocchio. Ç’a été une belle aventure. J’ai appris beaucoup sur le monde des affaires, sur la gestion du personnel et tout ça. J’ai beaucoup appris et j’ai toujours aimé la restaurati­on. […] Je dirais que c’est après cette première expérience-là que la bosse des affaires a augmenté et je me suis rendu compte que je suis très bon en affaires, j’ai énormément de flair, de créativité, je sais m’entourer de bonnes personnes. Seul, je suis capable de faire de bonnes affaires, mais en équipe, je suis très bon et je l’ai compris depuis longtemps. Le secret en affaires, c’est d’avoir une maudite bonne équipe et de travailler ensemble. C’est ce qui t’a amené à te joindre à Outgo.com, un site web québécois qui vend des expérience­s et des forfaits… C’est une très belle aventure d’affaires, ça. Outgo, c’est une compagnie de Québec. Je dînais récemment avec Yanik Guillemett­e, le président, on a lancé de nombreuses idées pour les prochaines années. Outgo est sur une erre d’aller impression­nante et je suis super fier! Je suis moi-même un amateur des expérience­s où on peut, par exemple, aller à l’hôtel et se faire masser et se faire dorloter. Et de faire partie d’une entreprise comme Outgo, c’était juste un choix logique pour moi.

Tes origines saguenéenn­es t’ont même amené à travailler la bière! (Rires) On était quatre amis et on a lancé notre bière, la Ginale. La compagnie s’appelle Amiral. On a lancé ça pour s’amuser et notre trip, au début, c’était juste de rentrer dans les dépanneurs et d’essayer de trouver notre bière. On s’est fait prendre à notre jeu; notre bière est super bonne, les gens l’adorent et, à la demande générale, on n’a pas eu le choix de prendre ça plus au sérieux et de foncer. […] On est super content d’avoir créé un produit de chez nous qui va se promener à travers le monde. On le fait avec beaucoup d’humilité, ceci dit.

J’aimerais ça que tu m’expliques un peu le secret de la Ginale. C’est un hybride entre la blonde et la blanche, c’est ça? Ouais avec un côté « dry » dedans. L’idée, c’était de faire une bière qui pouvait ressembler à un gin. On est les seuls au monde à le faire – je sais qu’on va se faire copier éventuelle­ment –, mais présenteme­nt on est les seuls … C’est la seule bière brassée à la façon d’un gin. Donc toutes les épices et les aromates utilisés dans la recette de base du gin sont dans notre bière. Ça marche au bout!

Benoît, ça fait quelque temps qu’on t’a vu à la télé, je me trompe? Non, tu as raison. Depuis les trois dernières années, je faisais Ski Mag et j’animais aussi l’émission du matin à V et on a arrêté l’an dernier parce que la chaîne a décidé de ne pas renouveler l’émission. Entre temps, on a proposé 2-3 trucs qui me tentaient moins… Sans aucune prétention, ça fait 28 ans que je fais de la radio et de la télé. Avoir ma face à la télé juste pour avoir ma face à la télé, ça ne me tente vraiment pas. On travaille présenteme­nt sur un truc qu’on pourrait voir tard en 2019, donc peut-être un retour possible [à la télé] à ce moment-là. […] Mais ma passion première reste la musique et je ferais ça tous les jours. J’adore faire de la télévision. Ça va sonner prétentieu­x, mais je pense que je fais de la bonne job quand je suis à la télé aussi. En fait, je sais que je fais de la bonne job! (Rires) C’est rendu que je m’assume maintenant; j’assume dans quoi je suis bon et dans quoi je ne suis pas bon! (Rires) Ça vient avec l’expérience!

Dans quoi tu es moins bon mettons? C’est drôle parce qu’avec mon horaire de cave, je suis très paresseux de nature. Il faut toujours que je me botte le cul pour faire mes affaires. J’ai appris – et mon père m’a élevé comme ça – que si j’ai des obligation­s, il faut que je les fasse. Je suis rigoureux dans ma paresse mettons! (Rires) Mais quand j’ai 15 minutes, là, je suis ceinture noire troisième dan pour me pogner le cul à deux mains et je suis très, très bon.

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