Summum

En routE vErs la CoupE du mondE

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Que peut-on donner à un homme qui a déjà tout? on ne le sait pas trop, mais neymar, l’un des plus grands joueurs de soccer de tous les temps, veut quelque chose de plus et son souhait le plus cher n’est peut-être pas ce que vous croyez.

dans l’histoire du foot, seuls sept joueurs ont plus de 100 sélections pour le Brésil, et tu as rejoint les six autres pour affronter l’équipe du Sénégal à Singapour à la fin de l’année dernière. Qu’est-ce que ça t’a fait? C’était spécial? Le jour du match et les 24 heures qui l’ont précédé ont été très spéciaux pour moi. Ce n’est pas que je n’y pense plus depuis, mais une fois que c’est terminé, on passe au match suivant, que ce soit pour l’équipe ou le pays. Chaque match est aussi important que le précédent, et j’aime cocher les jalons au fur et à mesure.

néanmoins, monter sur scène avec autant de grands joueurs doit te donner confiance et satisfacti­on? Bien sûr, oui. Peu importe ce que les gens disent des joueurs de soccer, nous sommes tous des créatures qui ont besoin de se sentir appréciées. Parfois, dans la vie, il est possible de perdre ce sentiment et il est important de le récupérer et de sentir que vous pouvez toujours rendre les gens heureux de la même manière que vous le faisiez auparavant. Et, bien sûr, être aux côtés de légendes brésilienn­es, telles que Cafu, Roberto Carlos et Claudio Taffarel, me fait me sentir spécial. C’est le cas aussi pour les joueurs avec lesquels j’ai joué, comme Dani Alves, Lucio et Robinho, et je sais à quel point ils sont géniaux. Les joueurs du premier trio que j’ai mentionnés ont eu l’occasion de soulever la Coupe du monde, et cette récompense d’équipe est bien plus grande que n’importe quelle récompense individuel­le. C’est celle-là que je veux.

alors, la Coupe du monde est ton objectif avant ta retraite? Je n’ai pas le choix de dire oui, sans l’ombre d’un doute. C’est un objectif incroyable­ment difficile à atteindre parce qu’on joue contre les plus grands joueurs du monde. Évidemment, chaque trophée que j’ai la chance de gagner en équipe est génial et je ne les refuserais jamais, mais gagner la Coupe du monde avec son pays, c’est énorme. Nous pourrions offrir au Brésil une sixième victoire de la Coupe du monde.

Qu’y a-t-il dans l’esprit brésilien qui fait en sorte que ceux-ci ont toujours été considérés comme des adversaire­s de taille? Je pense que le football brésilien occupe une si grande place dans la culture en raison de la dépendance au jeu à tous les niveaux. Des banlieues riches aux ruelles, c’est toujours le foot qui occupe l’esprit de tout le monde. De plus, nous avons la chance d’avoir un climat propice pour ce sport. C’est une simple question géographiq­ue.

Comment arrives-tu à te concentrer malgré toutes les distractio­ns qui accompagne­nt le jeu? Quand je ne suis pas sur le terrain, je n’y pense pas trop. J’essaie juste de profiter de la vie et d’être avec les gens qui me rendent heureux. Afin d’être dans le bon état d’esprit et de pouvoir se concentrer lorsqu’on joue, on doit se détendre et profiter des pauses lorsqu’on en a l’occasion. Être constammen­t « dans la zone » ou devoir faire face à la pression tout le temps est très difficile. La façon dont on permet à notre corps de supporter les tensions est cruciale. Pour moi, cela signifie que je prends ma carrière très au sérieux et que j’essaie toujours le plus fort possible de faire en sorte que ces personnes qui me soutiennen­t puissent voir des buts marqués, une démonstrat­ion de grande compétence et des victoires.

avec 48,8 millions d’abonnés sur twitter, 141 millions sur Instagram – tu es un nom connu et un athlète d’envergure mondiale. Comment cela t’affecte-t-il? Lorsque tu es sur le terrain, tu ne représente­s pas seulement ton équipe, ton pays ou toi-même. Tu es là avec le poids de ta famille, tes enfants, tes fans et tes pairs. C’est une énorme responsabi­lité à assumer et je suis heureux d’être arrivé à ce stade de ma carrière où, chaque fois que je mets le pied sur le terrain, je ressens cette pression. Je dois être en contrôle à tous les niveaux pour que la magie se produise. Quand tu es un jeune enfant qui botte un ballon dans les rues poussiéreu­ses (ballon qui, parfois, n’en est même pas un, car plusieurs enfants ne peuvent même pas se le permettre), tu rêves de vivre de grands moments et de te retrouver en avant-scène, devant des foules énormes et des millions de téléspecta­teurs à l’échelle mondiale. Donc, chaque fois que je vais sur le terrain, je dois entretenir ce rêve pour tous ceux qui regardent, et je dois également montrer aux stars potentiell­es de l’avenir ce qu’il faut pour y arriver. C’est vrai que beaucoup de gens me suivent, et j’obtiens beaucoup d’amour de leur part. Ils ne m’aiment pas tous [Rires], mais ceux qui m’aiment font plus de bruit, disons. Enfin, cela ne veut pas dire que je suis meilleur que tout le monde ou que je ne respecte pas ou n’admire pas les autres. En fait, c’est tout le contraire.

Quand QuElQuE ChosE va mal, jE saIs Qu’Il nE sErt à rIEn dE trop s’En faIrE

Qui suis-tu ou admires-tu? S’il n’y avait pas eu de Robinho à Santos, serais-je la même personne? Probableme­nt pas… Je veux dire que je ne suis pas convaincu que je serais la même personne que je suis aujourd’hui parce que Robinho a été une inspiratio­n totale pour moi et j’essaie d’être comme lui dans la mesure où je redonne à ceux qui m’ont beaucoup donné et qui m’ont aidé à être là où je suis. Ailleurs qu’au foot, j’admire Will Smith et, quand je l’ai rencontré, j’étais comme un fan complèteme­nt délirant. Je l’ai absolument idolâtré quand j’étais très jeune et, peu importe ce que j’ai accompli dans le monde et dans ma vie, j’étais toujours très nerveux à l’idée de lui adresser la parole. Cette rencontre a été filmée et je l’ai revue depuis. J’ai rigolé quand j’ai constaté à quel point je suis maladroit. C’était un peu comme si j’étais redevenu un jeune garçon. Je suis heureux de ne pas avoir perdu cette innocence. Celle-ci m’aide à garder les pieds sur terre.

Et quand la critique vient, comment gères-tu cela? Parfois, la critique est méritée, d’autres fois non. Je pense qu’il faut juste être conscient de la manière dont le monde évolue de nos jours et du fait que les choses bougent très vite. Quand quelque chose va mal, je sais qu’il ne sert à rien de trop s’en faire, car une toute nouvelle histoire prendra la place très rapidement et les gens passeront à autre chose et oublieront. Plus jeune, j’étais beaucoup plus paranoïaqu­e et méfiant de ce qui se passait et de ce qui était rapporté. Ces jours-ci, j’aime être discret et vivre une vie honnête. C’est tout ce que tout le monde veut, au fond.

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