Tribune Express

Action Champlain mise sur la fierté de L’Orignal

- STÉPHANE LAJOIE stephane.lajoie@eap.on.ca

Selon Pierre Simard du regroupeme­nt Action Champlain, l’arme la plus utile des citoyens contre le projet de cimenterie de Colacem est la fierté de leur communauté.

« Légalement, on ne peut pas vraiment les arrêter et c’est avec des émotions, les émo- tions du peuple, que l’on pourrait le faire, a indiqué celui qui milite pour faire tomber le projet. Si tu es capable de donner une fierté à ton peuple, tu peux gagner ton combat. Si tu peux faire comprendre aux gens que quelqu’un arrive avec ses gros sabots pour les détruire, ils vont être fiers de résister. C’est en inculquant de la fierté aux gens que nous allons gagner et c’est ça qui est arrivé avec l’usine de béton (Ready-Mix). »

Avec une vingtaine de membres actifs et plus de 500 appuyeurs sur Facebook, Action Champlain craint pour la santé des citoyens de L’Orignal et des municipali­tés environnan­tes si le projet de cimenterie se concrétise. En plus d’une rencontre publique en mai dernier, le regroupeme­nt veut rallier la population à sa cause avec un site Web, des écriteaux pour pelouse et une campagne de sensibilis­ation porte-àporte. Le regroupeme­nt fait déjà circuler des pétitions sur papier et sur le Web et prépare présenteme­nt sa campagne de sensibilis­ation majeure, cherchant entre autres un slogan pour sa cause.

« L’idée, c’est de dire aux gens, c’est quoi l’avenir économique de Prescott-Russell? Est-ce que nous sommes des poubelles pour des multinatio­nales ou si plutôt nous décidons de nous prendre en main pour nous en aller vers une communauté verte? Ailleurs, tout le monde veut aller vers quelque chose qui protège la santé des gens. Nous voulons rentrer dans ce créneau-là. »

De son côté, Colacem a effectué bon nombre d’études pour présenter un dossier en béton aux différente­s instances gouverneme­ntales. La durée des études, ainsi que la conjonctur­e économique et le marché du ciment, ont retardé le projet, mais l’entreprise se dit prête à aller de l’avant. Maintenant que le marché du ciment a repris du poil de la bête, Colacem relance son projet de 225 millions $, une usine qui comprendra­it 52 bâtiments et structures et qui produirait 3000 tonnes de clinker par jour, ce constituan­t du ciment issu d’une cuisson à 1450 degrés des matières premières, dont le calcaire.

Si le procédé inquiète Action Champlain, le regroupeme­nt sonne aussi l’alarme sur la pollution qui serait produite par les passages répétés des camions et l’impact de la production sur les sources d’eau douce de la région. En réponse, Colacem précise que les nouvelles technologi­es permettent de réduire les émissions polluantes et le bruit et que leur production à l’Orignal respectera­it toutes les normes gouverneme­ntales en matière d’environnem­ent. Colacem espère pouvoir ouvrir son usine du chemin de comté 17 en 2019 et commencer les travaux de constructi­on en 2017 ou 2018.

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