Action Champlain mise sur la fierté de L’Orignal
Selon Pierre Simard du regroupement Action Champlain, l’arme la plus utile des citoyens contre le projet de cimenterie de Colacem est la fierté de leur communauté.
« Légalement, on ne peut pas vraiment les arrêter et c’est avec des émotions, les émo- tions du peuple, que l’on pourrait le faire, a indiqué celui qui milite pour faire tomber le projet. Si tu es capable de donner une fierté à ton peuple, tu peux gagner ton combat. Si tu peux faire comprendre aux gens que quelqu’un arrive avec ses gros sabots pour les détruire, ils vont être fiers de résister. C’est en inculquant de la fierté aux gens que nous allons gagner et c’est ça qui est arrivé avec l’usine de béton (Ready-Mix). »
Avec une vingtaine de membres actifs et plus de 500 appuyeurs sur Facebook, Action Champlain craint pour la santé des citoyens de L’Orignal et des municipalités environnantes si le projet de cimenterie se concrétise. En plus d’une rencontre publique en mai dernier, le regroupement veut rallier la population à sa cause avec un site Web, des écriteaux pour pelouse et une campagne de sensibilisation porte-àporte. Le regroupement fait déjà circuler des pétitions sur papier et sur le Web et prépare présentement sa campagne de sensibilisation majeure, cherchant entre autres un slogan pour sa cause.
« L’idée, c’est de dire aux gens, c’est quoi l’avenir économique de Prescott-Russell? Est-ce que nous sommes des poubelles pour des multinationales ou si plutôt nous décidons de nous prendre en main pour nous en aller vers une communauté verte? Ailleurs, tout le monde veut aller vers quelque chose qui protège la santé des gens. Nous voulons rentrer dans ce créneau-là. »
De son côté, Colacem a effectué bon nombre d’études pour présenter un dossier en béton aux différentes instances gouvernementales. La durée des études, ainsi que la conjoncture économique et le marché du ciment, ont retardé le projet, mais l’entreprise se dit prête à aller de l’avant. Maintenant que le marché du ciment a repris du poil de la bête, Colacem relance son projet de 225 millions $, une usine qui comprendrait 52 bâtiments et structures et qui produirait 3000 tonnes de clinker par jour, ce constituant du ciment issu d’une cuisson à 1450 degrés des matières premières, dont le calcaire.
Si le procédé inquiète Action Champlain, le regroupement sonne aussi l’alarme sur la pollution qui serait produite par les passages répétés des camions et l’impact de la production sur les sources d’eau douce de la région. En réponse, Colacem précise que les nouvelles technologies permettent de réduire les émissions polluantes et le bruit et que leur production à l’Orignal respecterait toutes les normes gouvernementales en matière d’environnement. Colacem espère pouvoir ouvrir son usine du chemin de comté 17 en 2019 et commencer les travaux de construction en 2017 ou 2018.