Action Champlain sort l’artillerie lourde
Le mouvement Action Champlain, qui s’oppose à la venue d’une cimenterie à L’Orignal, a frappé un grand coup en cette soirée du 24 août, à l’église St-Jean-Baptiste.
L’enceinte était remplie à sa pleine capacité et entre 400 et 500 personnes ont écouté les détracteurs du projet qui, selon eux, aurait des répercussions désastreuses à tous les points de vue. En plus, la pétition que fait circuler Action Champlain avait recueilli, au moment d’écrire ces lignes, entre 900 et 1000 signatures.
La compagnie Colacem souhaite construire une cimenterie sur un terrain qui lui appartient, à l’est de la carrière existante dont elle est également propriétaire, en bordure nord de la route de comté 17, en plein coeur de la zone rurale de L’Orignal, à environ 4,5 km à l’ouest du village de L’Orignal.
Une assemblée convaincue
Dans cette église surchauffée, André Chabot et Charles Despins, les porte-parole du mouvement qui se disent « gardiens de la vie rurale », animaient la soirée et ont expliqué par a+b=x, pourquoi il faut dire non au projet de cimenterie de l’entreprise Colacem Canada. « Une cimenterie est une installation industrielle lourde dont les impacts sur l’environnement sont très importants. Mobiliser la communauté et inciter nos élus à prendre la bonne décision demeurent nos priorités », a lancé André Chabot d’entrée de jeu. Charles Despins a ensuite dressé la genèse du projet depuis ses débuts, en commençant par la demande faite par l’entreprise du changement de zonage, lequel, selon Action Champlain, est incompatible avec la réalité du territoire. Reste à influencer la Ville et les Comtés unis de Prescott-Russel (CUPR) afin que cette demande soit refusée. À la fin du mois d’octobre doit se dérouler une réunion publique des CUPR et les gens s’opposant au projet doivent se manifester, selon André Chabot.
« Six menteries »
Tout au long de cette assemblée, les tenants du non au projet ont démoli, morceau par morceau, les intentions de l’entreprise, notamment la création de 125 emplois.
« Regardez les autres cimenteries, au Québec ou ailleurs au Canada. À cause des nouvelles technologies, les travailleurs journaliers sont beaucoup moins nécessaires pour assurer le fonctionnement de ces usines. On parle plutôt de moins de 100 emplois et souvent, une soixantaine d’emplois dont plusieurs ingénieurs nécessitant de plus longues études », a fait remarquer André Chabot, qui a prévenu le public de ne pas croire les promesses et mensonges de l’entreprise.
Qualité de vie : zéro
Selon les études d’Action Champlain, une cimenterie est susceptible d’affecter la qualité de vie des citoyens. « Nous estimons qu’entre 80 à 110 camions lourds par heure circuleront sur la route 17, voire 16 heures par jour, entre 3 h du matin et 7 h du soir. L’Orignal, Vankleek Hill, Hawkesbury et d’autres villages incluant Alfred et Grenville-sur-la-Rouge seront aussi affectés. La pollution, le bruit et la poussière causés par la circulation lourde de ces camions détruiront la qualité de vie des résidents », a invoqué Charles Despins, qui a ajouté la probable dévaluation des propriétés.
Pollution
« Si l’étude d’impacts a été réalisée en tenant compte de seulement 1 km autour de la future usine, il faut savoir que les impacts se feront ressentir sur au moins 15 km aux alentours et même des villes situées au Québec, comme Grenville-sur-la-Rouge, voire même Montebello seront affectés par la pollution, le bruit et la poussière », de renchérir Charles Despins.
« Et la cheminée de cette usine? Sa tour de refroidissement sera d’une hauteur prévue de 410 pieds (125 mètres), soit plus haute que les montagnes de Pointe-au-Chêne. Cette cheminée géante serait très proche de zones habitées et des terres agricoles de L’Orignal et par son illumination, sera vue jour et nuit à de grandes distances, affectant toute la région, sans compter les 52 énormes bâtiments industriels démesurés », a prévenu André Chabot.
M. Despins en a rajouté en parlant des poussières rejetées de la cimenterie et de
la carrière voisine qui se retrouveraient sur les toits, les jardins et potagers, dans les cours d´eau et les sources d’eau potable, sans oublier qu’elles affecteraient les récoltes.
Pendant près de deux heures, les deux porte-parole ont parlé des méfaits engendrés par la venue de cette nouvelle usine et ils n’ont pas non plus oublié les effets causés par le mercure, le dioxyde de carbone et la poussière sur la santé des adultes et des enfants, tels troubles respiratoires et pulmonaires, des problèmes cardio-vasculaires et différents types de cancer, tout cela basé sur des études et des faits incontestables, selon eux.
À la fin du mois d’octobre, doit se tenir une réunion publique des CUPR et les gens s’opposant au projet doivent se manifester, selon André Chabot.