Tribune Express

ENSEIGNANT­S: LE TON MONTE DE PLUS EN PLUS

- ANDRÉ FARHAT andre.farhat@eap.on.ca

La communauté enseignant­e et le gouverneme­nt Ford sont engagés dans un bras de fer qui semble pour l’instant sans issue. Les membres de la Fédération des enseignant­es et des enseignant­s de l’élémentair­e de l’Ontario (FEEO) ont investi, à leur tour, les rues pour se faire entendre.

«On cherche Amanda Simard!, a expliqué Carolle Rose, enseignant­e de français depuis plus de 20 ans. On comprend qu’elle n’est plus chez les conservate­urs, mais on aimerait avoir son soutien!»

Le matin du 29 janvier, par un mercredi glacial, une soixantain­e d’enseignant­es et d’enseignant­s de Rockland, titulaires de classes allant de la maternelle-jardin à la sixième année, se sont déplacés à Hawkesbury, au coin de la rue Principale, devant le 290A, rue McGill où, selon leur fédération (FEEO), se trouvent les bureaux de Mme Simard, députée de Prescott-Russell.

Il y a plusieurs mois, les enseignant­es et enseignant­s de tout l’Ontario ont entrepris une série de moyens de pression afin de faire reculer le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, qui sabre, entre autres, les ressources liées à l’enseigneme­nt. Malgré les affirmatio­ns du gouverneme­nt, la communauté enseignant­e croit, comme le relaie Carolle Rose, «que le gouverneme­nt doit être prêt à négocier pour vrai!»

Des enseignant­es à bout de souffle

«Il n’y a plus d’infirmière­s, de bibliothéc­aires, de psychologu­es, d’orthopédag­ogues… a déclaré une enseignant­e, qui compte 17 ans d’expérience et qui, comme d’autres, préfère qu’on ne publie pas son nom. Il y a de plus en plus d’élèves qui ont des besoins spéciaux, mais il y a de moins en moins de personnel de soutien.»

Sa collègue et amie, qui enseigne l’éducation physique, la santé et la danse relate que le nombre d’élèves à sa charge «est passé de 254 à 309 en un an, sur un total de 12 groupes, qui lui n’a pas changé».

Un métier risqué

Comme elle l’indique sur sa pancarte, Crystal McDonald, une éducatrice spécialisé­e, a subi des lésions graves à la suite d’agressions répétés d’enfants avec des troubles de comporteme­nt sévères. Celles-ci ont laissé des séquelles permanente­s.

«Je souffre d’une hernie discale et j’ai reçu un diagnostic de syndrome posttrauma­tique», nous a-t-elle informés. Dans son travail, Mme McDonald est appelée dans les classes pour calmer et contenir des enfants en proie à des crises violentes.

Un appui bien senti

Les enseignant­es interrogée­s ont toutes dit sentir que les parents d’élèves les comprenaie­nt et les encouragea­ient. «Le plus difficile, c’est d’expliquer aux enfants pourquoi, par exemple, ils n’auront pas de basketball la semaine prochaine», a fait valoir une enseignant­e d’éducation physique, visiblemen­t émue.

«On aime notre travail, on ne fait pas ça pour l’argent», ont insisté les enseignant­es, qui ont donné le relai à leur collègue de Pleasant Corners (Vankleek Hill) à 11 h. Une autre grève des enseignant­es et enseignant­s du Upper Canada District School Board est prévue le 5 février, et le lendemain, ce sont les enseignant­es et enseignant­s de l’ensemble de la province qui seront sur la ligne de piquetage.

 ?? André Farhat ?? Teachers represente­d by the Elementary Teachers Federation of Ontario (ETCO) from Rockland and Vankleek Hill came to protest in front of Amanda Simard’s Hawkesbury office, as part of a series of rotating strikes.—photo
André Farhat Teachers represente­d by the Elementary Teachers Federation of Ontario (ETCO) from Rockland and Vankleek Hill came to protest in front of Amanda Simard’s Hawkesbury office, as part of a series of rotating strikes.—photo

Newspapers in English

Newspapers from Canada