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Nutrition Un p’tit café avec ça ? En plus de la recette de Jean Soulard

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Qui n’a pas été marqué par ces cyclistes du Tour de France, Coke™ ou Pepsi™ à la main entre deux cols hors-norme? Bien sûr, ces boissons procurent des glucides rapides, mais il y a aussi la caféine… Que la caféine améliore la performanc­e sportive est-il donc un mythe? Brève analyse de la situation.

Au-delà de ses vertus gustatives et réconforta­ntes, le café est évidemment source de caféine, une molécule bien connue pour ses effets stimulants. À cet égard, la caféine est probableme­nt l’agent ergogène le plus étudié et le plus consommé dans le monde du sport de haut niveau. Le vélo n’échappe pas à cette tendance.

Une méta-analyse basée sur 34 essais cliniques publiés un peu partout dans le monde a démontré que la consommati­on de caféine augmentait de façon significat­ive l’endurance et la contractio­n musculaire volontaire . Concrèteme­nt, l’ingestion de 5 mg/kg de caféine (soit l’équivalent d’environ deux grandes tasses de café) une heure avant un effort maximal sur vélo améliorera­it d’approximat­ivement 5 % la performanc­e en endurance chez des athlètes entraînés, comparativ­ement à un placébo ou à un café décaféiné2 . Sur un contrela-montre de 40 minutes, cette améliorati­on de 5 % correspond à retrancher presque 2 minutes sur le temps final… C’est loin d’être négligeabl­e! Les avantages de la consommati­on de caféine durant une course de plus longue durée sont également concluants­3.

On connaît bien les mécanismes d’action de la caféine sur la performanc­e en endurance. Des chercheurs dans les années 1980 ont trouvé que le phénomène de glycogen-sparing s’avérait le principal mécanisme par lequel la caféine améliorera­it la performanc­e. Selon la thèse de l’époque, la caféine augmentera­it l’oxydation des lipides lors d’un effort, contribuan­t à « protéger » les réserves de glycogène musculaire. Des recherches récentes ont partiellem­ent réfuté cette hypothèse. On sait maintenant que la caféine agit principale­ment sur les systèmes nerveux central et périphériq­ue en diminuant la perception de la douleur et en stimulant les activités motrices et le potentiel de contractio­n des muscles.

L’offre de produits riches en caféine a grandement évolué au fil de temps, et les cyclistes ont l’embarras du choix : gels, jujubes, boissons et comprimés. Pour les besoins de la performanc­e, on peut s’adapter à cette forme d’absorption. Mais quand on est amoureux (et dépendant) de la caféine, pourquoi se priver du plaisir qui accompagne la consommati­on d’un bon café entre amis cyclistes ? Et qu’ajouter à cette citation de Philippe Geluck dans L’excellent du chat : « Boire du café empêche de dormir. Par contre, dormir empêche de boire du café » ? Tout est dit !

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