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Argon 18 Krypton GF Ultegra Di2, l’endurant qui va vite

Le fabricant Argon 18 se passe de présentati­on au Québec, où il s’est lancé en 1989. Depuis, le constructe­ur s’est fait remarquer sur la scène mondiale, notamment en commandita­nt des équipes cyclistes comme actuelleme­nt Astana, au sein de laquelle oeuvre

- PHILIPPE AUCLAIR

La famille Krypton, ancienneme­nt reléguée à l’entrée de gamme, a évolué en série Endurance, qui mise sur un confort accru sur longue distance. Selon Argon 18, cette série est destinée aux amateurs de gran fondo et de cyclosport­ives, favorisant une position plus relevée sans sacrifier les performanc­es. En quête d’une monture légère, confor- table et racée qui vous mènera à bon port lors de votre prochain rendez-vous cycliste ? C’est ce qu’il vous faut !

Argon 18 nuance les définition­s de gran fondo et de cyclosport­ive. Dans le premier cas, le chronomètr­e tourne dans certaines sections du parcours, d’où la nécessité d’un vélo per performant focalisé sur l’efficacité. Dans le se second, certes, on ne néglige pas la performanc­e, cependant ce n’est pas la priorité de la longue journée en selle. Les deux modèles Krypton au catalogue ont en commun le mot endurance, avec une orientatio­n gran fondo pour le GF et cyclos cyclosport­ive pour le CS. Cela se traduit par une géométrie identique, mais de meilleures com composante­s ainsi qu’un poids revu à la baisse en ce qui concerne le GF. Au point de vue du look de ce dernier, on a droit à un cadre au fini gris mat avec lequel les accents de rouge forment un beau contraste. La forme des tubes, qui paraissent tranchés au couteau, crée des lignes dynamiques. L’allure incisive du vélo est amplifiée à la fois par la fourche qui bifurque près du moyeu avant et par les haubans effilés qui s’attachent au tube de selle quelques centimètre­s en bas de la jonction avec le tube supérieur. On note au passage une intégratio­n

réussie du système 3DPlus, dont les espaceurs sont protégés d’un capuchon s’agençant parfaiteme­nt à l’esthétique générale.

Ces deux itérations sont faites de carbone et équipées de freins à disque hydrauliqu­es. Une de leurs différence­s réside dans le choix des matériaux composites utilisés. Argon 18 a conçu une technique de quantifica­tion des vibrations. Cela consiste à installer un vélo sur un établi de test, les roues avant et arrière fixées à des actuateurs qui émettent des oscillatio­ns; ces petits moteurs simulent un parcours donné et mesurent l’absorption des vibrations à l’aide de capteurs posés sur la selle et le guidon. En variant les types de fibres de car- bone et leur orientatio­n, Argon estime être en mesure de filtrer efficaceme­nt les vibrations nuisibles au confort du cycliste.

Côté composante­s, le GF n’est pas à plaindre : Shimano Ultegra Di2, roues Hed Ardennes Plus GP Disc avec axe traversant de 12 mm et pneus Challenge Paris-Roubaix 700 x 27 (le vélo accepte jusqu’à 32mm). Le triangle avant s’ajuste, à l’achat, de 0, 15 ou 30 mm grâce au système 3DPlus qui vient appuyer un espaceur sur les roulements du tube de direction sans amoindrir la rigidité de l’ensemble. Les disques Shimano Center Lock s’occupent de freiner la bête avec 160mm de diamètre en avant et 140 mm à l’arrière. Comporteme­nt feutré sur asphalte lisse Nos essais se sont concentrés sur la route, même si la dimension des pneus (on peut mettre jusqu’à des 32 !) autorisera­it l’emprunt de chemins de traverse (note au fabricant : nous attendrons pour ce faire le Dark Matter, le gravel bike de la compagnie) ; la sculpture des pneumatiqu­es fournis semblait être pensée plutôt pour le bitume. Les roues, solides, pèsent un raisonnabl­e 1660 g la paire. Le freinage est irréprocha­ble, car puissant et hautement modulable ; dans les descentes abruptes, il a su rassurer le plus craintif des descendeur­s. La position moins abaissée n’entrave en rien la stabilité en descente, et même en brassant un peu l’ensemble, le vélo reste bien planté et prévisible dans ses trajectoir­es. En ascension, étant donné un empattemen­t légèrement plus long que celui d’un vélo de course, le Krypton se comporte mieux quand on est assis sur la selle que dans les relances en danseuse. Une fois lancé, il ne peine pas à suivre le rythme et avale les kilomètres sans broncher. Nous avons roulé les pneus Challenge au minimum de pression (80 psi), et l’adhérence est sans reproche, la faible pression rendant le comporteme­nt feutré. Ajoutez à cela des haubans s’éloignant sous l’effet de levier de la tige de selle, et vous avez ici une partie de la solution aux routes criblées de nids-de-poule. Chut, il ne faut pas le dire : nous nous sommes permis de ne pas éviter certains trous se présentant sous nos roues.

Maintenant, à savoir si les Krypton remplissen­t le mandat d’offrir une gamme qui se veut agréable et confortabl­e sur de longues distances sans se désintéres­ser de la performanc­e, la réponse est simple: le vélo s’est révélé dynamiquem­ent charmant, sans surpoids (8,2 kg), incorporan­t des technologi­es axées sur la filtration des vibrations et présentant un aspect visuel s’écartant de la signature habituelle d’Argon 18. Mission accomplie.

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 ??  ?? La forme effilée des haubans contribue au confort du vélo. Le système 3DPlus est bien intégré. On évite les sauts de chaîne.
La forme effilée des haubans contribue au confort du vélo. Le système 3DPlus est bien intégré. On évite les sauts de chaîne.

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