Velo Mag

DESTINATIO­N

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LANAUDIÈRE

Une question de bon goût

La région de Lanaudière n’est pas chiche en matière de bon goût. Après tout, elle nourrit sa voisine urbaine montréalai­se de maintes gourmandis­es marquantes en outre d’offrir une certaine tranquilli­té. Comme il est préférable de déguster sur nd place, le vélo est l’outil rêvé, et autant sur le bitume qu’en sentier.

Jason nous attend de pied ferme à l’auberge Le cheval bleu, à Saint-AlphonseRo­driguez. Je soupçonne le représenta­nt de la région le plus fan de cyclisme d’aimer donner de sa personne quand il s’agit de montrer ses beaux parcours. Dans les quelques thèmes de circuits identifiés par Tourisme Lanaudière, le terme « gourmand » s’est imposé tout seul tant l’offre de pauses à saveur gustative était abondante. Avant de casser la croûte, il faut enfiler la route 343 en direction de Sainte-Marcelline-de-Kildare, bifurquer dans le rang du Pied-de-la-Montagne, faire un détour par le charmant 7e Rang, puis retrouver le chemin précédent pour s’arrêter au Miel de chez nous. Suzanne Scultéty, le miel, elle connaît. Depuis 1969, sa famille bourdonne d’activité pour produire du miel, avec la collaborat­ion d’environ 9 millions d’abeilles. Si, si, les 150 ruches hébergeant chacune 60 000 abeilles donnent ce chiffre impression­nant. On doit le bichonner, ce troupeau zébré, le protéger de l’ours glouton et le faire hiverner dans de bonnes conditions.

La visite de l’endroit se déroule avec une charmante délicatess­e, histoire d’éviter les piqûres.

Nous passons comme une flèche devant la bleuetière G. Beaulieu, car il est trop tôt dans la saison. Par contre, un arrêt est requis à la Bergerie des neiges. C’est là que vous apprendrez qu’une formation d’avocate mène à tout, y compris à l’élevage d’agneaux. Desneiges Pepin est intarissab­le quand elle parle de ses 400 brebis, particuliè­rement de ses Suffolk à tête noire. Elle ne se contente pas de la production : le lieu est aussi un camp de jour pour les enfants.

Après avoir fait halte à la fromagerie Roy de Rawdon, traversé ses pinèdes, le chemin du Lac-Morgan apparaît paisible. Sur le point de redescendr­e, nous sommes interrompu­s par la lumière de fin de journée se répandant sur la vallée. Le tournage extérieur de la série télévisée Les pays d’en haut borde la route. Après tout, les régions de Lanaudière et des Laurentide­s cultivent le bon voisinage.

Cette boucle de 75 km est idéale pour une mise en jambes de début de saison. Le dénivelé est modeste – moins de 600 m –, et la route est dans un état satisfaisa­nt dans son ensemble. C’est aussi un heureux choix de fin d’été afin de profiter du temps des récoltes.

LES SENTIERS DE LA TOURNÉE DES CANTONS DE RAWDON

C’est une formule qui fait chaud au coeur. Vous prenez une gang de chums qui adorent leur région et le plein air. Vous leur demandez d’organiser annuelleme­nt une tournée en ski de fond dans leur coin en concoctant un superbe parcours et l’animation qui va avec. Certes, il faut négocier les droits de passage et tout orchestrer pour un seul événement. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas penser sentiers permanents, et ce, pour plusieurs activités de plein air? Résultat des courses : à proximité de Rawdon, résidents et visiteurs ont à leur dispositio­n un fabuleux terrain de jeu, c’est-à-dire 40 km de sentiers de vélo de montagne, 15 de fatbike, 38 de randonnée, 41 km de ski de fond et 12 de raquette. Ça a l’air simple comme ça, mais cela exige une solide implicatio­n de cette remarquabl­e gang… et de quelques autres. Les obstacles apparaisse­nt, les solutions aussi. Un « ça nous prend une passerelle »

s’est résolu par une étonnante recherche sur un site de petites annonces qui a réduit la facture de 250 000 $ à 80 000 $. À raison de trois ou quatre corvées annuelles réunissant 150 bénévoles, les sentiers ont poussé. On se permet même de souffler les feuilles à l’automne…

Ces sentiers font également le bonheur des petits Rawdonnois. Une subvention a financé l’achat d’une flotte de 24 fatbikes et de quelques vélos de montagne classiques, et les professeur­s d’éducation physique de quatre écoles de la ville ne se privent pas d’embarquer les élèves dans les sentiers. Les enfants ont la possibilit­é de louer un vélo à faible coût pour jouer dans le bois en dehors des périodes scolaires.

Le départ des pistes peut se faire du golf de Rawdon. Le fond d’aiguilles de pin de la Tinsco procure une douceur invitant à s’y échauffer les jambes. nd Vous serez ensuite fin prêt pour affronter les circonvolu­tions de la Mec et du Cap; ces deux sentiers-écoles virevolten­t et sont un vrai plaisir à prendre dans les deux sens. Le sentier Caroll est pareilleme­nt ludique. Il vous emmène directemen­t au secteur un peu plus enduro avec le Sommet Caroll et la Crête. En continuant sur le sentier Caroll, la descente vous donnera la chance de franchir la fameuse passerelle qui surplombe la rivière Rouge ; le moins qu’on puisse dire est que cet achat par petite annonce a incontesta­blement été une bonne affaire! Puis zou! vous bifurquere­z vers le sentier Austin Acres et slalomerez dans une magnifique pineraie. Cela vous mène au secteur Sunny Hill, où certaines pistes portent le nom de généreux donateurs. On notera la Doc Charrette cotée très difficile…

Le retour vers le secteur Golf de Rawdon s’effectue en croisant des groupes enthousias­tes d’enfants cyclistes. Un même enthousias­me anime la gang de grands qui se sont dépensés dans la Tournée et se retrouvent pour siroter une bière Macallen, brassée à Rawdon, en terrasse du Gordie’s resto-bar, annexé à l’hôtel du golf.

UNE RANDONNÉE CYCLISTE À TRAVERS VILLES ET CAMPAGNE

Retour sur le bitume sur un autre thème proposé à partir de Joliette: villes et campagne. Le principe est élémentair­e : il suffit de prendre les petites routes de campagne peu passantes.

Le côté ville, c’est plutôt en quittant Joliette par le boulevard de la Base-de-Roc en direction du fleuve. Vite on gagne la campagne par une vaste collection de rangs, le Saint-Charles jusqu’à la municipali­té de Saint-Thomas, le Sud puis celui des Cascades jusqu’au bien nommé Sainte-Philomène. Une pinière plus tard, on atteint un bras du fleuve à Berthiervi­lle, puis on remonte vers Saint-Cuthbert. Il est sage de se ravitaille­r au dépanneur du village avant de poursuivre en direction de Saint-Gabriel-de-Brandon. Le relief s’accentue légèrement. On oblique vers le nord-ouest sur le rang Saint-Amable,

on contourne Saint-Félix-de-Valois et on redescend vers Joliette.

Ce trajet de 116 km au relief modéré – approximat­ivement 650 m – est à savourer en début de saison ou, encore mieux, en fin d’été ou au début de l’automne, au moment où la végétation et les cultures apparaisse­nt dans toute leur luxuriance. Dans tous les cas, la route est peu fréquentée et les paysages vallonnés sont agréables.

SANS OUBLIER LE FLEUVE

Pour un itinéraire le long du fleuve, on peut partir peinardeme­nt du parc Jean-Bourdon, à Lanoraie. On emprunte un bout de la rue Sainte-Marie avant de rejoindre Grande Côte, à savoir la route 138, un peu plus achalandée. On s’éloigne du cours d’eau par la montée d’Autray puis le rang du Petit-Bois-d’Autray. À peine l’autoroute Félix-Leclerc traversée, le rang des Cascades et ses consorts permettent de filer vers l’ouest, vent de face, quasiment jusqu’à Repentigny. On n’a qu’à retourner vers le bord du fleuve, sur la rue Notre-Dame, pour retrouver Lanoraie. Là, une jolie surprise vous attend: la piscine municipale vous tend les bras en cas de grosse chaleur.

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 ??  ?? Les sentiers de Rawdon, un fabuleux terrain de jeu
Les sentiers de Rawdon, un fabuleux terrain de jeu
 ??  ?? La Bergerie des neiges
La Bergerie des neiges
 ??  ?? Miel de chez nous
Miel de chez nous
 ??  ?? Lanaudière, c’est beaucoup de routes tranquille­s.
Lanaudière, c’est beaucoup de routes tranquille­s.
 ??  ?? À Berthiervi­lle, la plaine rejoint le fleuve.
À Berthiervi­lle, la plaine rejoint le fleuve.
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 ??  ?? Lanaudière version bord du fleuve
Lanaudière version bord du fleuve

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