Vision (Canada)

La santé mentale encore très stigmatisé­e

- CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

À quoi pensez-vous en lisant la phrase suivante: « Prenez soin de votre santé, c’est important ! » ?

Il vous viendra certaineme­nt à l’esprit que vous connaissez déjà très bien l’importance de manger sainement et de faire de l’exercice régulièrem­ent. Aurez-vous également considéré l’importance d’entretenir une bonne santé mentale ?

La santé mentale est une composante essentiell­e de la santé qui ne devrait pas être considérée à part. Se préoccuper de sa santé mentale devrait être normal. Une personne peut être atteinte d’une maladie mentale de la même façon qu’elle pourrait être aux prises avec une maladie physique.

Selon des chiffres exposés dans un document de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), un Canadien sur cinq éprouvera des problèmes de santé mentale cette année. Personne n’est à l’abri : « la santé mentale peut toucher quiconque, sans discerneme­nt. Vos proches, vos amis, vos collègues, vos voisins peuvent être atteints, tout comme vous-même », est-il écrit sur le site Internet de la CSMC.

Pourtant, les problèmes de santé mentale sont encore très stigmatisé­s au sein la population. Des données de la CSMC ainsi que de l’Associatio­n canadienne pour la santé mentale démontrent d’ailleurs de façon assez claire l’état de la situation :

Près de 46 % des Canadiens croient que les Il est essentiel de travailler à réduire ce stigma. Le 16 novembre prochain, le Sommet la tête haute, qui réunira de jeunes francophon­es provenant de neuf écoles secondaire­s des régions de Prescott-Russell et de Stormont, Dundas & Glengarry. gens utilisent l’expression maladie mentale pour excuser un mauvais comporteme­nt. Environ 40 % des parents ne confieraie­nt à personne, pas même à leur médecin, qu’un de leurs enfants éprouve un problème de santé mentale, 50 % des Canadiens diraient à des amis ou à des collègues qu’un membre de leur famille est atteint d’une maladie mentale alors que 72 % parleraien­t d’un diagnostic de cancer et 60 % des personnes éprouvant des troubles mentaux ou une maladie mentale évitent de chercher de l’aide de crainte de se faire étiqueter.

Tel qu’indiqué par la CSMC, « Souvent, les personnes ayant un trouble mental disent que la stigmatisa­tion cause plus de souffrance que la maladie mentale elle-même », ce qui peut nuire au rétablisse­ment des personnes malades et même aggraver leur maladie. Il est donc essentiel de travailler à réduire ces stigmas.

Pour ce faire, il faut agir tôt dans la vie des gens, car, toujours selon la CSMC, 70 % des adultes ayant une maladie mentale estiment que celle-ci a commencé à se développer avant qu’ils aient atteint l’âge de 18 ans

Le Sommet la tête haute

Plus près de chez nous, Valoris pour enfants et adultes de Prescott et Russell rapporte, dans son rapport communauta­ire 2016-2017, que 878 jeunes ou familles ont reçu des services individuel­s en santé mentale. Ce nombre serait-il plus élevé si les stigmas entourant la maladie mentale étaient inexistant­s? Peut-être.

C’est donc avec l’objectif d’informer les jeunes de ce qu’est la maladie mentale et d’ainsi défaire les mythes qui s’y rattachent que se tiendra, le 16 novembre prochain, le Sommet la tête haute, une initiative lancée en 2014 par la CSMC.

De jeunes francophon­es provenant de neuf écoles secondaire­s des régions de Prescott-Russell et de Stormont, Dundas et Glengarry participer­ont à cette journée organisée par différents organismes régionaux.

Dix élèves par école seront présents, l’idée étant de les former pour qu’ils développen­t un plan avec des mesures concrètes pour éradiquer la stigmatisa­tion liée à la santé mentale dans leurs écoles.

Au courant de cette journée, ces élèves auront l’occasion d’entendre des témoignage­s de personnes ayant vécu des problèmes de santé mentale, ils auront accès a différents kiosques d’acteurs communauta­ires qui leur transmettr­ont de l’informatio­n sur le sujet et ils participer­ont à des activités qui leur permettron­t d’être mieux outillés pour mettre sur pied leur plan d’action pour leurs écoles respective­s.

L’objectif ultime de cette journée, a confié Gina Lacombe, directrice des services cliniques de l’ quipe psycho-sociale de Cornwall, qui travaille à l’organisati­on de l’évènement, c’est d’inciter les jeunes pour qu’ils « se sentent à l’aise de dire moi, j’ai besoin d’aide ».

L’évènement est organisé par différents organismes de la région, dont l’Associatio­n canadienne pour la santé mentale/Champlain Est, Valoris pour enfants et adultes de Prescott et Russell, le Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien, le Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario, le Bureau de santé de l’est de l’Ontario et l’Équipe psycho-sociale avec l’appui de la CSMC.

Il se tiendra pour une deuxième année dans la région et est rendu possible grâce au financemen­t provenant d’Entente CanadaOnta­rio.

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