LA RÉSISTANCE S’ORGANISE CHEZ LES FRANCO-ONTARIENS
Plus de 300 personnes, plusieurs vêtus d’un t-shirt arborant le slogan « Restez calme, oui il y a des francophones hors Québec », d’autres portant des drapeaux franco-ontariens, se sont rassemblées à Saint-Isidore dimanche pour accueillir la députée de Glengarry-Prescott-Russell Amanda Simard, à la suite d’une semaine chargée pour les francophones.
« Si nous continuons à faire des concessions, il ne restera plus grand-chose dans quelques années », a déclaré la députée, une déclaration qui lui a valu une ovation debout, lors d’une réunion qu’elle avait organisée avec ses commettants, à l’aréna de SaintIsidore, le dimanche 25 novembre.
La réunion avait pour but de discuter de l’abolition du Commissariat aux services en français de l’Ontario et le statut de l’Université de l’Ontario français.
« Même si je suis rendue à Queen’s Park à Toronto, je n’oublie pas pour qui je travaille. C’est pour les gens. J’ai le mandat de vous représenter d’abord et avant tout », a-t-elle clamé.
Mme Simard a pris position contre son parti, le parti progressiste-conservateur la semaine dernière, alors qu’elle s’est publiquement opposée aux décisions du gouvernement Ford concernant le Commissariat et l’université francophone.
Les personnes présentes à la rencontre dimanche ont saisi l’occasion pour remercier et féliciter la députée d’avoir tenu tête à son propre parti, mais aussi pour déterminer ce qui viendra par la suite.
Mme Simard a déclaré faire de son mieux pour sensibiliser ses collègues à la francophonie en Ontario et travailler en étroite collaboration avec les divers organismes concernés afin de trouver des solutions.
Un citoyen présent à la rencontre a demandé à la députée quel facteur l’amènerait à désavouer son gouvernement complètement.
« Quand mon équipe ne me laissera plus faire mon travail et m’exprimer librement… », a-t-elle répondu.
Le premier ministre Doug Ford a fait des retours en arrière vendredi, en annonçant que le Commissariat sera intégré au Bureau de l’ombudsman au lieu d’être aboli, que Caroline Mulroney sera nommée ministre aux Affaires francophones et qu’un conseiller principal en matière de politiques responsables des affaires francophones sera engagé.
« Personnellement, je pense que c’est un seul pas en avant pour trois pas de recul, a affirmé Mme Simard concernant cette annonce. Il faut garder espoir, mais il faut mettre de la pression et il faut continuer. C’est certain que je vais retourner à la législature et leur montrer comment le monde est représenté et que c’est important de renverser les deux décisions. »