Un cap important
Il y avait 33 % de femmes aux premiers Grand Tour organisés par Vélo Québec, en 2016, elles étaient 43 %. Cette augmentation traduit bien la réalité du cyclisme sur route d'aujourd'hui.
De manière relative comme absolue, la participation féminine a augmenté », confirme Amélie Lepage, directrice technique du programme Cyclisme pour tous de la FQSC. À son avis, cette croissance s’explique par la popularisation du sport cycliste ainsi que par l’émergence de nouveaux rendez-vous sportifs aux quatre coins de la province. « Il y a davantage de rouleuses sur les routes », dit-elle.
L’évolution de la participation féminine aux Défis du Parc illustre bien ce phénomène. Les femmes n’étaient que 5% à la première édi- tion, en 2004, et elles représentent aujourd’hui 35 % des concurrentes à cette cyclosportive qui a lieu chaque année dans le parc national de la Mauricie.
Étiquette masculine Il n’en a pas toujours été ainsi. À ces défis cyclistes de masse, parfois qualifiés de « courses », a été accolée dès leurs débuts et longtemps par la suite une étiquette masculine. Pendant les saisons 2009 et 2010, tandis qu’on en dénombrait une quinzaine, auxquels prenaient part généralement de 300 à 400 personnes, la présence féminine flirtait à peine avec 15%, en moyenne.
Amélie Lepage se souvient bien de cette époque. Alors qu’à des événements participatifs et de masse comme le Tour de l’Île, la participation féminine était équivalente à celle des hommes (50/50), c’était loin d’être le cas aux cyclosportives plus traditionnelles. « La peur de rouler vite en peloton, sur fond compétitif, en dissuadait cer- taines de prendre part à ces grandes fêtes cyclistes », raconte-t-elle.
C’est de ce raisonnement qu’est née L’échappée belle, réservée exclusivement à la gent féminine. L’idée est simple: proposer un défi de 45 km, 80 km ou 100 km pendant lequel l’accent porte sur la qualité de l’expérience plutôt que sur la compétition. La cyclosportive initiée et organisée par la FQSC est tenue chaque année depuis sept ans au vignoble Val Caudalies, dans les Cantons-de-l’Est.
Défis non chronométrés Même s’il est significatif, le plateau de 25% de participantes atteint dans les cyclosportives québécoises reste modeste. Surtout, il se situe très loin des défis cyclistes non chronomé- trés. Prenons le cas du Grand Tour, organisé par Vélo Québec : en 2016, 43% des quelque 1700 cyclistes étaient des femmes.
Une réalité que Joëlle Sévigny, directrice générale de la division Événements et voyages de Vélo Québec, explique par la grande accessibilité de la formule. « Un défi de distance plutôt que chronométré offre aux participantes une flexibilité accrue : si on ne se sent pas bien un matin, on peut décider d’opter pour un parcours de 50 km au lieu des 100 km prévus », illustre-t-elle.
Le phénomène se vérifie pareillement aux Défis de l’été de Vélo Québec. Lors de ces événements aux distances de 50 km, 75 km, 100 km, 125 km ou 150 km, la participation féminine oscille autour de 35 %.