La pratique féminine, ce baromètre
Si vous voulez connaître le niveau de réussite d’une ville en matière de vélo urbain, examinez le nombre de femmes qui y pédalent. C’est en tout cas ce que concluent les travaux de John Pucher, professeur émérite en aménagement urbain à l’Université Rutge
Au coeur de cette idée, il y a l’aversion prononcée des femmes pour le risque – du moins, plus prononcée que celle des hommes. Sur les routes, cette aversion se traduit en une plus grande demande d’infrastructures cyclistes sécuritaires et efficaces. Si celles-ci sont absentes ou parsemées de liens manquants, la proportion de cyclistes urbaines chute automatiquement. Elle s’inverse dans le cas contraire.
À Amsterdam, souvent citée comme un exemple en matière de cyclisme utilitaire, les va-etvient des femmes représentent au-delà de la moitié des déplace- ments à vélo. « Tout ce qui s’approche de la parité ou la dépasse montre que le réseau cyclable est 100 % sécuritaire et fonctionnel », constate Marc Jolicoeur, directeur de la recherche chez Vélo Québec Association.
À Montréal, 46 % des cyclistes sont des femmes, indique L’état du vélo au Québec en 2015. Ce pourcentage chute toutefois à 37,6 % lorsqu’on compare le nombre de déplacements utilitaires effectués sur le territoire de la métropole. « Montréal est déjà meilleure que beaucoup d’autres villes nord-américaines à ce chapitre », précise Marc Jolicoeur.