Le Panoramique
Arrondissement Chicoutimi 40 km de sentiers • Accès gratuit • velochicoutimi.qc.ca
Sans perdre de temps, nous retournons à Saguenay, à l’usine Devinci, où Julien Boulais, coordonnateur marketing, nous attend avec la machine qu’on m’a réservée en prévision de cette tournée, un Django 29 version carbone pourvu du nouveau groupe 12 vitesses Sram Eagle.
Julien et quelques amis nous accompagnent au « Pano », petit nom du centre Le Panoramique situé au coeur de l’arrondissement Chicoutimi, à quelques minutes de l’usine. Nous ne sommes pas les seuls à tomber dans le Pano : en ce jeudi 15 h, plus de 20 voitures occupent le stationnement du centre. Nous en compterons 35 à notre sortie, vers 19h.
Arrêtés devant une carte des sentiers, mes hôtes discutent de l’itinéraire. J’écoute, amusé, cette conversation type des usagers : « On prend la 1, on vire dans la 5, ensuite la 11, puis la 9, puis on revient par la 20... » Le Pano est une courtepointe de sentiers tissée sur une montagnette appartenant à Rio Tinto et servant de tampon entre une zone industrielle et des quartiers résidentiels. On n’y va ni pour les paysages ni pour la beauté de la forêt: on y va pour la fluidité des pistes aménagées en conservant un maximum de passages sur le granit, merveille minérale sur laquelle nos pneus adhèrent bruyamment. Nous sautons d’un bloc rocheux à un autre comme si nous surfions sur le dos de grosses baleines. Nos sens sont en alerte, car nous ne savons jamais quelle surprise nous attend au prochain détour.
Les cyclistes que nous croisons saluent Jean-Robert et la gang, lançant des commentaires du style: « Hey, c’est extraordinaire ce que vous avez fait, je tripe au boutte! » C’est dans de tels mots d’encouragement que les bénévoles puisent l’énergie nécessaire à continuer le développement du site.
Nous terminons la visite à la tombée du jour dans le parc de bosses aménagé près du stationnement. Au milieu des jeunes qui s’amusent à sauter, nous croisons Nicolas Gauthier, fils de Félix, patron de Devinci, qui s’élance sur les bosses pour les photos.
Ma dernière virée au Pano remontait à 2015, et c’est épatant de voir à quel point le site s’est bonifié. Tout ce qui manque maintenant, c’est un pavillon d’accueil digne de ce nom, fournissant les services auxquels les cyclistes s’attendent. Ce serait de l’argent bien investi, à la fois dans la santé des citoyens et dans le développement touristique.