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Toutes les séances d’EPI ne s’équivalent pas

L’entraîneme­nt par intervalle­s fait désormais partie du coffre à outils de tous les sportifs amateurs. Pourtant, bien peu savent comment moduler ses différents paramètres afin d’en maximiser l’efficacité.

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Unlaborato­ire de physiologi­e de l’exercice a tous les airs d’une salle de torture – sophistica­tion en plus. Lorsqu’on y met les pieds pour la première fois, c’est d’abord l’ambiance feutrée, propice à la tenue des pires tests d’efforts possibles à vélo, qui frappe l’imaginaire. Puis l’attention se porte sur l’analyseur métaboliqu­e, une grosse machine clignotant­e qu’on dirait tout droit sortie de l’Union soviétique et à laquelle on relie les volontaire­s. Le ton est donné.

Alors que le portrait d’un véritable festival de douleurs se précise, un mélange de peur et d’inquiétude se dessine lentement sur le visage des sujets. Les chercheurs, eux, jubilent (intérieure­ment), frappés par une fébrilité aussi soudaine qu’inexplicab­le.

Dans une vie antérieure, j’étais un de ces chercheurs. Avec mon collègue Yannick Bédard, aujourd’hui propriétai­re de sa propre compagnie d’entraîneme­nt, Cible Performanc­e, j’ai même eu l’occasion de piloter une étude sur un petit groupe de cyclistes de bon niveau au Laboratoir­e de physiologi­e de l’exercice de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Trois EPI à 100% de la puissance aérobie maximale Le but de cette étude : comparer l’évolution de divers paramètres physiologi­ques lors de trois entraîneme­nts par intervalle­s (EPI) à 100 % de la puissance aérobie maximale (PAM). Bien que ne répondant pas aux critères d’une recherche scientifiq­ue à large déploiemen­t, les conclusion­s de ces travaux ont le mérite de s’appliquer aisément à l’extérieur d’un laboratoir­e. Surtout, elles permettent de mieux comprendre pourquoi trois séances d’EPI ayant comme point commun un temps passé à 100% de la PAM pratiqueme­nt identique (environ 10 mi-nutes) sont pourtant très différente­s l’une de l’autre.

En fait, c’est que ces séances diffèrent considérab­lement quant au temps passé à hautes valeurs de VO2max, ou consommati­on maximale d’oxygène. Flirter régulièrem­ent avec sa VO2max est très profitable, puisque cela favorise l’adaptation de l’organisme, qui devient meilleur pour transporte­r et utiliser l’oxygène, adaptation qui, sans surprise, est synonyme de meilleures performanc­es à vélo et dans les sports d’endurance.

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Qui dit intervalle­s dit temps de récupérati­on.

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