Nord du Cambodge : orage à l’horizon

Jonathan a l’oeil aussi vif que sa plume. Nous lui avons demandé de nous raconter l’histoire derrière une de ses images de tour du monde. Chacune des nombreuses nuits en camping sauvage est une surprise. Au cours de la dernière année, j’ai dormi dans la forêt et le désert, dans la neige et le sable, dans des cours d’école, sur des terrains d’église et dans des cimetières de toutes religions. Mais le plus souvent, c’est un champ qui nous accueille, mon vélo et moi.

Cette nuit-là, au nord du Cambodge, mon lieu de campement a été le théâtre de l’orage le plus électrique qu’il m’ait été donné de voir. Toutes les deux secondes, les éclairs zébraient l’obscurité, illuminant une bonne partie du ciel. Et les nuages étaient si bas que le reste de la voûte céleste demeurait étoilé. J’ai attrapé mon équipement photo et me suis mis à courir, en sandales, dans le champ de boue, afin d’y planter mon trépied.

Un trépied est primordial pour toute photo à basse luminosité. Et prendre une photo en pleine noirceur nécessite de nombreuses prises. En effet, puisqu’on ne voit presque rien dans l’objectif, il faut orienter son appareil photo le mieux possible et, après chaque longue exposition, rajuster le cadrage. En même temps, on cherche à trouver le plus long temps de pose avant qu’un mouvement dans les étoiles ne devienne perceptible. Dans ce cas-ci, cela s’est révélé être 30 secondes.

Pour que ma tente ressorte un peu dans le noir, j’ai aussi éclairé quelques secondes dans cette direction au moyen de ma lampe frontale.

Une fois la photo prise, je me suis attardé à regarder l’orage s’éloigner et suis revenu à ma tente, les pieds sales mais savourant une autre mémorable nuit de camping sauvage.

Web : jonathanbroy.com FB : Le bon monde

Appareil Fujifilm X-E2S, objectif Fujifilm Fujinon XF 18-55 mm, ici à 18,8 mm. 2000 ISO, f/4, 30 s