China Today (French)

Action contre la pauvreté village de Tangyue

- ZHOU LIN, membre de la rédaction

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Le Guizhou, province située dans le sud-ouest de la Chine, est l’une des régions les plus pauvres du pays. Pourtant, au cours de la période de mise en oeuvre du XIIe Plan quinquenna­l, cette province a réalisé des prouesses en matière de réduction de la pauvreté, permettant à 6,560 millions d’habitants de sortir de la misère. Cependant, le Guizhou abrite encore 3,722 millions d’âmes vivant sous le seuil de pauvreté, lesquelles ont besoin d’une aide d’urgence. Le gouverneme­nt local prévoit encore de réduire de 100 millions le nombre de pauvres. Mais comment compte-t-il réaliser cet objectif ambitieux ? Notre journalist­e est partie chercher des réponses dans les villes d’Anshun et de Liupanshui.

Toucher le fond pour mieux rebondir

Dans l’arrondisse­ment Pingba de la ville d’Anshun se trouve le village de Tangyue. En ce lieu, en 2013, le volume de l’économie collective représenta­it moins de 40 000 yuans par an et les résidents recevaient moins de 4 000 yuans de revenus annuels. Les villageois dépendaien­t principale­ment de l’agricultur­e traditionn­elle pour gagner tout juste leur pain.

Zhang Fuyou, un des habitants, vivaient avec ses deux frères grâce à leur culture de plusieurs mu (un mu =1/15 ha), leur sort étant ainsi étroitemen­t lié à la terre. Mais ils peinaient à nourrir toute la grande famille avec leurs maigres revenus.

En 1998, Zhang Fuyou, alors âgé de 34 ans, a été contraint de quitter son village natal pour chercher ailleurs un emploi mieux payé. Pendant une dizaine d’années, il a travaillé au Zhejiang. Mais en 2010, à l’âge de 46 ans, ne supportant plus la fatigue physique endurée et le fait d’être loin de sa famille, il a décidé de rentrer à Tangyue.

Le village n’avait pas évolué : sous le ciel bleu, des terres en friche, au point que certaines parcelles avaient été confiées à des gens de l’extérieur ; des chemins en piteux état et envahis de mauvaises herbes. Par ailleurs, la population n’était composée que de personnes âgées et d’enfants, délaissés par les jeunes partis travailler dans les villes alentour. En somme, le village n’était plus qu’une « coquille vide ».

Le 3 juin 2014, Tangyue a été ravagé par une série d’inondation­s. Zhang Fuyou se rappelle que toute la partie basse du village était sous les eaux. Tout avait été noyé et détruit : vêtements, chaussures, ustensiles de cuisine, meubles, équipement­s électromén­agers... Les locaux, eux aussi, sombraient dans le désespoir...

En détruisant les cultures, ces crues ont affaibli le village déjà pauvre. Mais comme l’exprime un dicton en Chine, « de la pauvreté naît le désir de changement. » L’équivalent de notre fameuse phrase : « Il faut parfois toucher le fond pour mieux rebondir. » Un défi que Tangyue a su relever.

Un développem­ent collectif

Zuo Wenxue, secrétaire de la cellule du Parti du village, fait partie de ces intellec-

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L’équipe agricole des femmes

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