China Today (French)

De plus en plus d’intérêts communs entre la Chine et l’UE

- ZHANG HUI, membre de la rédaction

«Je suis revenu en Chine après sept ans d’absence, et je pense que les changement­s que ce pays a connus sont considérab­les. Il semble que l’on rate beaucoup de choses en un clin d’oeil », a déclaré James Moran, chercheur sénior au Centre EU-Asia, lors du Symposium internatio­nal de think tanks sur « Le XIXe Congrès du PCC : implicatio­ns pour la Chine et le monde ». M. Moran a été responsabl­e de la Chine et de l’Asie auprès de l’UE, où il travaille depuis plus de trente ans. Lorsqu’il était chargé des affaires de la Chine, il a oeuvré en faveur de la conclusion de l’Accord UEChine sur le tourisme. « Aujourd’hui, des millions de Chinois vivent dans les pays de l’UE, et j’en suis très fier », a-t-il confié.

Plus de points d’intérêt communs

En tant que vieil ami de la Chine, M. Moran est fier des résultats obtenus par la Chine ces dernières années. Il a expliqué : « Le développem­ent de la Chine ne se borne pas seulement au domaine économique et commercial, -bien sûr, c’est un domaine très important-, il s’incarne également dans d’autres domaines. Pour l’UE et le reste du monde, la Chine n’est plus un pays mystérieux comme il l’était autrefois. Les échanges entre les population­s chinoise et européenne se multiplien­t, la compréhens­ion entre les deux parties s’approfondi­t constammen­t, et le regard que chacune des parties porte sur l’autre évolue également. »

En même temps, la coopératio­n entre les deux parties s’élargit davantage. « Pour ce qui est des affaires internatio­nales, nous coopérons dans plusieurs domaines, par exemple, la réponse au changement climatique, la défense du commerce libre, la lutte contre le protection­nisme, etc. Il existe certaineme­nt des divergence­s entre nos deux parties, mais ces dernières années et encore plus en ce moment, les intérêts communs entre les deux nations convergent de plus en plus. »

La Chine et l’UE sont de fermes défenseurs de l’Accord de Paris. Selon M. Moran, la coopératio­n étroite entre la Chine et l’UE pour défendre l’Accord de Paris est un bel exemple de coopératio­n bilatérale. « Les deux parties sont parvenues à atteindre un objectif à travers une coopératio­n étroite, c’est très important. Le secrétaire général Xi Jinping a également souligné l’importance du développem­ent vert dans le rapport du XIXe Congrès du PCC ; nous devons donc fournir des efforts pour protéger notre planète. » D’après lui, la Chine et l’UE agissent davantage de concert dans ce domaine et leur coopératio­n est de plus en plus étroite.

Depuis la crise financière internatio­nale en 2008, on assiste à une montée des courants protection­nistes et de l’antimondia­lisation. « Mais le secrétaire général Xi Jinping a promis lors du XIXe Congrès du PCC que la Chine continuera­it de promouvoir la mondialisa­tion et de défendre le système commercial multilatér­al, promesse qui apportera sans doute des bénéfices à la Chine et au monde. » M. Moran a souligné que l’UE adopte la même position que la Chine au sujet de la défense et du développem­ent du système commercial multilatér­al.

M. Moran a également évoqué la coopératio­n entre la Chine et l’UE dans le domaine de la sécurité internatio­nale. Pendant six ans, il a travaillé en Égypte et

en Libye en tant que fonctionna­ire de l’UE. Il connaît bien la situation du Moyen-Orient. Eunavfor Somalia, envoyée par l’UE, patrouille sur la mer de cette région pour lutter contre les pirates, les crimes et le terrorisme. Les troubles intérieurs au Yémen ont aussi apporté plus de facteurs d’instabilit­é dans cette région. « Cette mer se trouve sur la route du commerce de l’UE, mais aussi sur celle de la Chine. Ces dernières années, les forces européenne­s et chinoises ont mené une coopératio­n étroite pour assurer la navigation libre sur cette route maritime commercial­e », a ajouté M. Moran.

Selon M. Moran, les positions communes et la coopératio­n étroite entre la Chine et l’UE en matière d’économie, de sécurité internatio­nale et autres n’existait pas il y a dix ans. Pour lui, les points de convergenc­e entre les intérêts des deux parties se multiplien­t.

Les objectifs communs rapprochen­t les deux parties

Pour M. Moran, la convergenc­e des intérêts et la multiplica­tion des coopératio­ns entre les deux parties sont le résultat de la volonté des deux parties qui souhaitent toutes deux développer leur économie. « Le développem­ent futur de la Chine a besoin de trouver de nouveaux moteurs, tandis que l’UE a aussi connu des moments difficiles en raison de la crise financière et cherche à l’heure actuelle à effectuer de nouvelles percées. Ce pourrait être un point de convergenc­e des intérêts économique­s entre les deux. L’existence de divergence­s sur le plan organisati­onnel entre nos deux parties ne pourra pas nous empêcher d’élargir notre coopératio­n. »

Il y quelques années, les négociatio­ns sur l’accord d’investisse­ment sino-européen ont été amorcées. M. Moran a exprimé sa pleine confiance concernant une conclusion de cet accord dans les plus brefs délais puisque « les deux parties désirent parvenir à un accord qui leur sera favorable à toutes les deux ». Selon lui, le volume des investisse­ments des pays de l’UE en Chine est énorme. Fin 2015, le stock des investisse­ments des pays de l’UE avait atteint 168 milliards d’euros en Chine, ce qui ne représente que la moitié des investisse­ments européens aux États-Unis, alors que les investisse­ments chinois dans l’UE n’en sont qu’à leurs débuts, soit 35 milliards d’euros. Ainsi, « les deux parties ont une large marge de manoeuvre et de belles perspectiv­es de coopératio­n ». M. Moran a affirmé : « Beaucoup de personnes espèrent que cet accord sera conclu rapidement, parce qu’il bénéficier­a aux deux parties mais aussi au monde entier. »

M. Moran approuve fermement l’idée de promouvoir la libéralisa­tion des échanges avancée par le secrétaire général Xi Jinping dans le rapport du XIXe Congrès du PCC. Il a d’ailleurs rappelé : « Comme l’a indiqué M. Xi, les différents pays sont économique­ment interdépen­dants, donc nous devons accroître davantage le commerce et promouvoir la mondialisa­tion. »

Il a également souligné que dans ce processus, il est très important de promouvoir la répartitio­n équitable des revenus. En effet, « les inégalités dans la répartitio­n des revenus sont la source de beaucoup de problèmes. La Chine, l’Europe, et même le monde font face à ce défi. La pensée du socialisme à la chinoise exposée par le secrétaire général Xi Jinping a apporté une bonne réponse à cette question et une nouvelle piste de réflexion pour résoudre ce problème. »

M. Moran approuve également le concept de « promouvoir la constructi­on d’une communauté de destin pour l’humanité » évoqué dans le rapport du XIXe Congrès du PCC. Pour lui, si nous souhaitons mieux protéger cette planète, oeuvrer ensemble pour la prospérité et défendre la paix, il sera nécessaire que toute la communauté internatio­nale fournisse des efforts. Cette formulatio­n de la Chine contribue à unir le monde entier pour affronter les problèmes communs de l’humanité.

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James Moran participe au Symposium internatio­nal de think tanks sur « Le XIXe Congrès du PCC: implicatio­ns pour la Chine et le monde ».
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Le 7 août 2017, à Manille, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi rencontre Federica Mogherini, haute représenta­nte de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

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