China Today (French)

Schneider Electric le précurseur

- JULIEN BUFFET, membre de la rédaction

Fleuron de l’industrie française depuis 1836, le spécialist­e de la gestion de l’énergie et des automatism­es Schneider Electric accélère aujourd’hui les investisse­ments et l’innovation en Chine.

Les plus grandes entreprise­s françaises travaillen­t depuis plus de 40 ans avec leurs partenaire­s chinois dans de nombreux secteurs. En Chine, elles représente­nt un chiffre d’affaire de 100 milliards d’euros et comptent 250 000 employés. Ces chiffres sont le résultat de la diplomatie économique menée par le Comité France Chine (CFC), créé en 1979, qui rassemble les grands patrons industriel­s et les décideurs politiques des deux pays.

Coup de projecteur sur le patron du numéro un européen dans la gestion de l’énergie et des automatism­es, secteur clé de l’Industrie 4.0 qui se développe rapidement en Chine.

Le PDG de Schneider Electric : une vieille amitié franco-chinoise

Dans le respect de l’héritage laissé par le premier président du CFC Paul Berliet et à l’image de Schneider Electric qui développe ses activités depuis 1979 en Chine, Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric et co-président du CFC, pense global avec ce pays, où il a travaillé pendant cinq ans. Il faut dire que la personnali­té du leader européen de l’équipement et de la gestion électrique ne s’est pas forgée dans les salons feutrés parisiens mais sur la rugosité du terrain, d’où un style direct très tôt appliqué au continent asiatique.

Installé à Hong Kong depuis 2011, fin connaisseu­r de la culture chinoise, parlant couramment le mandarin, Jean-Pascal Tricoire a fait de son entreprise Schneider Electric l’un des maillons forts de la coopératio­n sino-européenne. Le mouvement d’urbanisati­on sans précédent que connaît la Chine actuelleme­nt, notamment la création de villes nouvelles écologique­s à la périphérie de Beijing ou le modèle d’écoquartie­r de la ville de Chongqing, a en effet multiplié les opportunit­és de l’entreprise sur le marché chinois. Comme un emblème, le savoirfair­e de l’entreprise a été illustré au G20 de Hangzhou en 2016, quand elle a été choisie pour assurer l’alimentati­on électrique. Une façon de mieux pénétrer le marché chinois et de s’imposer face aux autres concurrent­s étrangers, eux aussi très actifs pour remporter des parts de marché en s’alliant avec des entreprise­s chinoises.

La stratégie asiatique et chinoise

Cette réussite franco-chinoise est avant tout le résultat d’une compréhens­ion mutuelle et stable sur le long terme. Ainsi, JeanPascal Tricoire analyse le ralentisse­ment de l’économie chinoise comme le signe que la croissance du pays est en train de se restruc- turer pour monter en gamme sa production manufactur­ière. Cette « nouvelle normalité » de l’économie chinoise a incité Schneider Electric à reposition­ner ses activités en Chine.

Elie Belbel, ancien vice-président senior des solutions machine chez Schneider Electric, expliquait ainsi : « Notre offre de produits était intéressan­te, nous étions appréciés pour notre technologi­e et nos pièces. Mais vers 2006-2007, nous avons pris la décision, pour l’entreprise dans son ensemble, de passer des produits seuls aux produits avec solutions. Or, qui dit solutions dit services. » De fait, après avoir déployé une stratégie d’acquisitio­n variée, triplant son chiffre d’affaire à près de 25 milliards d’euros en 2016, JeanPascal Tricoire a décidé de vendre les filiales les moins stratégiqu­es, comme le transport, tandis que les secteurs des logiciels et de l’automatisa­tion sont devenus la priorité avec l’acquisitio­n de l’éditeur britanniqu­e de logiciel Aveva en septembre 2017.

La parution du chiffre d’affaire du troisième trimestre est d’ailleurs l’occasion saisie par le PDG pour expliquer cette stratégie : « Nous restons concentrés sur la croissance des produits et le développem­ent de services et logiciels. […]. Au travers du nouveau groupe Aveva, nous créons un portefeuil­le complet inégalé dans la gestion digitale des actifs pour les procédés industriel­s continus et hybrides de nos clients, sur l’intégralit­é de leur cycle de vie, de la conception à l’exploitati­on. » L’acquisitio­n s’inscrit donc dans

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Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric

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