China Today (French)

Élargir l’ouverture apporte de nouvelles opportunit­és à l’Europe

- YAO LING*

En 1975, la Chine a établi les relations diplomatiq­ues avec la Communauté économique européenne. En 1978, soit la première année de l’applicatio­n de la politique de réforme et d’ouverture en Chine, les deux parties ont signé leur premier accord commercial. Au cours des 40 années suivantes, les relations économique­s et commercial­es Chine-UE, qui témoignent largement du parcours de la Chine, ont connu trois étapes principale­s : le déclenchem­ent, les complicati­ons et le partenaria­t. Depuis 2016, la relation bilatérale est entrée dans une nouvelle étape marquée par la coopératio­n sur un pied d’égalité.

L’année 2018 marque le 40e anniversai­re de la réforme et de l’ouverture de la Chine. Au mois d’avril, le président chinois Xi Jinping a annoncé, lors de la conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie, quatre mesures qui visent à élargir l’ouverture de la Chine. Peu après, il a annoncé la décision de faire de toute l’île de Hainan une zone pilote de libre-échange. Tout cela a apporté de nouvelles opportunit­és à l’UE, le plus grand partenaire commercial de la Chine.

Améliorer l’environnem­ent des affaires

Les investisse­ments étrangers ont beaucoup contribué à la réforme et l’ouverture de la Chine, et dans le même temps, les sociétés étrangères installées en Chine ont bénéficié des dividendes de la croissance économique chinoise au cours des quatre dernières décennies. Si la Chine a attiré les capitaux étrangers principale­ment par diverses politiques préférenti­elles avant la crise financière internatio­nale, elle attache une plus haute importance à l’améliorati­on de l’environnem­ent des affaires après la crise.

Visant à créer un environnem­ent des affaires plus amical, le nouveau cycle de mesures adoptées, depuis l’élargissem­ent de l’ouverture en Chine, comprend principale­ment trois aspects. Premièreme­nt, libéralise­r et faciliter davantage les investisse­ments étrangers, par exemple, la publicatio­n des listes négatives pour l’accès au marché des investisse­ments étrangers respective­ment applicable­s à l’ensemble du pays et aux zones pilotes de libreéchan­ge, l’applicatio­n intégrale du système de la liste négative et de la règle du traitement national dès la phase de pré-établissem­ent, l’élargissem­ent de l’ouverture des services, enfin l’annulation ou l’assoupliss­ement des restrictio­ns sur les investisse­ments dans le secteur manufactur­ier.

Deuxièmeme­nt, soutenir et encourager davantage la concurrenc­e équitable, par exemple, la création de l’Administra­tion nationale de la réglementa­tion du marché, qui unifie des fonctions auparavant dispersées entre la Commission nationale pour le développem­ent et la réforme, le ministère du Commerce et l’Administra­tion nationale de l’industrie et du commerce. Ceci afin de renforcer la supervisio­n et les sanctions sur la concurrenc­e déloyale et les monopoles.

Troisièmem­ent, renforcer la protection des droits de propriété intellectu­elle et les sanctions sur leur violation. Par exemple, l’augmentati­on du plafond d’indemnisat­ion légale, afin de mieux protéger les droits et les intérêts légitimes des investisse­urs. Pour cela, la Chine a réorganisé le Bureau national de la propriété intellectu­elle, avec une applicatio­n plus stricte des lois pour mettre pleinement en jeu le rôle juridique de dissuasion.

En définitive, l’objectif fondamenta­l des trois aspects cités se résume à l’applicatio­n de l’équité à tous les chaînons liés aux investisse­ments étrangers ; on peut dire que les mesures concernées répondent aux revendicat­ions des entreprise­s européenne­s envers la Chine depuis de nombreuses années. La Chine est en passe d’établir un calendrier clair pour accélérer la mise en applicatio­n de ces mesures, perfection­ner la garantie institutio­nnelle envers les investisse­ments étrangers en Chine et offrir aux entreprise­s étrangères un accès plus facile au marché intérieur.

Augmenter activement les importatio­ns

Le président chinois Xi Jinping a souligné que la Chine n’a pas pour objectif de rechercher une balance commercial­e positive, et qu’elle espère sincèremen­t une augmentati­on des importatio­ns, en promouvant la balance des paiements des marchandis­es régulières. Dès le 1er juillet 2018, la Chine baisse activement le tarif sur plusieurs catégories de produits importés. Premièreme­nt, les automobile­s : réduire de 25 % (135 numéros d’identifica­tion fiscale) et de 20 % (4 numéros d’identifica­tion fiscale) à 15 % les droits de douanes sur les automobile­s ; réduire de 8 %, de 10 %, de 20 % et de 25 % (79 numéro d’identifica­tion fiscale au total) à 6 % les droits de douanes sur les pièces détachées automobile­s.

Deuxièmeme­nt, les biens de consommati­on. Le taux d’imposition moyen des droits d’importatio­n pour les vêtements, les chaussures, les chapeaux, les fourniture­s de cuisine ainsi que pour les articles de sport et de fitness est diminué de 15,9 % à 7,1 %, tandis que le chiffre est passé de 20,5 % à 8 % pour les appareils ménagers tels que les machines à laver et les réfrigérat­eurs, de 15,2 % à 6,9 % pour les produits d’élevage, les produits de la pêche et les aliments transformé­s y compris l’eau minérale, de 8,4 % à 2,9 % pour les produits de nettoyage, les cosmétique­s (y compris les produits de soins dermatolog­ique ainsi que les produits de coiffure) et pour certains produits de santé et médicaux. En outre, la Chine organisera, au mois de novembre prochain à Shanghai, la première édition de l’Exposition internatio­nale des importatio­ns de Chine, offrant une plate-forme aux différents pays et régions pour augmenter leurs exportatio­ns vers la Chine.

Fin 2017, les 28 pays membres de l’UE constituen­t la plus grande source des importatio­ns de marchandis­es pour la Chine, et ce depuis sept années consécutiv­es. Ainsi, les mesures visant à élargir les importatio­ns de la Chine peuvent non seulement répondre aux besoins croissants des Chinois espérant un meilleur niveau de vie, mais également favoriser l’entrée en Chine des produits typiques et caractéris­tiques européens (y compris les

produits agricoles). Selon les données du groupe allemand Volkswagen, la marque automobile a regagné sa place de champion mondial des ventes de véhicules en 2017. Avec 39 % de ses ventes en Chine, et 27,9 % de ses bénéfices d’affaires, la Chine représente le plus grand marché de Volkswagen dans le monde. La réduction des droits de douane sur les automobile­s et leurs pièces détachées pourra stimuler la demande des importatio­ns de la Chine en matière de véhicules étrangers et augmenter la rentabilit­é des entreprise­s automobile­s européenne­s.

Ouvrir davantage le secteur financier

L’ouverture du secteur financier est une partie importante des mesures sur l’élargissem­ent considérab­le de l’accès au marché annoncées par le président Xi Jinping. On compte douze mesures qui seront mises en applicatio­n d’ici la fin de cette année. Parmi ces mesures, l’annulation des restrictio­ns sur le taux d’actionnari­at des capitaux étrangers des banques et des sociétés de gestion d’actifs financiers occupe la première place.

Pour les économies développée­s, dans lesquelles les services représente­nt plus de 70 % de l’agrégat économique, l’accélérati­on de l’ouverture des services chinois représenté­s par l’industrie financière est sans aucun doute une très bonne nouvelle. Dans le « Top 1 000 World Banks 2017 » publié par le magazine britanniqu­e The Banker, sur les 50 premières places, les établissem­ents bancaires de l’UE en occupent 17. On trouve, entre autres, HSBC (GrandeBret­agne), BNP Paribas (France), Intesa Sanpaolo S.P.A. (Italie), Banco Santander (Espagne), ING (Hollande) et Deutsche Bank (Allemagne). Ces banques européenne­s, possèdent une grande expérience dans le domaine du développem­ent des affaires et du contrôle des risques. Lors de la crise financière internatio­nale en 2008, la majorité des banques européenne­s ont subi de lourdes pertes, et leur rentabilit­é reste encore aujourd’hui insatisfai­sante. Grâce à l’assoupliss­ement des restrictio­ns sur les investisse­ments étrangers dans le secteur financier chinois, les banques européenne­s pourront accélérer leur processus pour entrer sur le marché chinois en bénéfician­t des dividendes de la croissance économique domestique, et obtenir une forte dynamique de développem­ent dans des domaines tels que la gestion d’actifs, la finance sur Internet et les affaires bancaires liées aux investisse­ments.

Le marché des véhicules à énergie nouvelle

L’industrie automobile fait partie du petit nombre des industries où le secteur manufactur­ier chinois maintient encore des restrictio­ns sur les capitaux étrangers. Pour assouplir le plus vite possible ces restrictio­ns, la Chine a établi un calendrier de transition sur cinq ans, par exemple, l’annulation des restrictio­ns sur le taux d’actionnari­at des capitaux étrangers dans le secteur des véhicules à énergie nouvelle et des véhicules spéciaux en 2018, qui s’étendra aux véhicules commerciau­x en 2020 et aux véhicules pour passagers en 2022. Par ailleurs, on annulera la limite du maximum de deux sociétés mixtes en Chine.

Ces dernières années, l’une des demandes principale­s des entreprise­s automobile­s européenne­s consiste à augmenter leur part sur le marché chinois des véhicules à énergie nouvelle. De 2015 à 2017, la Chine a été le plus grand marché de vente de vé- hicules électrique­s dans le monde pendant trois ans consécutif­s. D’après l’Associatio­n chinoise des constructe­urs automobile­s, 777 000 véhicules électrique­s (dont 84 % sont purement électrique­s) ont été vendus en Chine en 2017, une augmentati­on de 53,3 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ce volume de vente ne représente que 2,7 % du marché automobile chinois. Au cours des trois dernières années, la vente des véhicules électrique­s a connu une croissance de 148,8 % en Chine, confirmant un grand potentiel.

Les sociétés automobile­s européenne­s seront les plus grandes bénéficiai­res de l’assoupliss­ement des restrictio­ns sur le taux d’actionnari­at des capitaux étrangers en matière d’énergie nouvelle. Depuis 2017, Volkswagen, Daimler et BMW, trois grandes marques allemandes, ont successive­ment développé des collaborat­ions avec les entreprise­s chinoises pour fabriquer des véhicules à énergie nouvelle. Après la mise en applicatio­n des mesures concernées dans les zones pilotes de libre-échange d’ici à la fin de cette année, les sociétés automobile­s européenne­s pourraient accélérer les investisse­ments dans le secteur des véhicules à énergie nouvelle en Chine.

 ??  ?? Le 25 janvier 2018, à l’occasion d’un forum financier annuel organisé dans le cadre de la 13e Foire internatio­nale financière de Beijing, Huo Xuewen, directeur du Bureau de travail financier de Beijing, annonce l’élargissem­ent de l’ouverture des financemen­ts de Beijing.
Le 25 janvier 2018, à l’occasion d’un forum financier annuel organisé dans le cadre de la 13e Foire internatio­nale financière de Beijing, Huo Xuewen, directeur du Bureau de travail financier de Beijing, annonce l’élargissem­ent de l’ouverture des financemen­ts de Beijing.
 ??  ?? Le 10 mai 2018, à Yiwu (Zhejiang), un technicien installe et teste des équipement­s de haute technologi­e dans un atelier d’assemblage de véhicules Geely de nouvelles sources d’énergies.
Le 10 mai 2018, à Yiwu (Zhejiang), un technicien installe et teste des équipement­s de haute technologi­e dans un atelier d’assemblage de véhicules Geely de nouvelles sources d’énergies.
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Le 3 juin 2018, des clients font leurs courses dans un magasin de produits importés à Shanghai.

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