Watani Francophone

C’est la guerre contre les terroriste­s et leurs alliés

- Abdel Massih Felli

Le groupe terroriste jihadiste Etat islamique (EI) a lancé mercredi une série d'attaques sans précédent contre l'armée dans le Sinaï en Egypte, faisant des dizaines de morts en majorité des terroriste­s, un nouveau coup dur pour le groupe terroriste et ses alliés: les Frères musulmans (FM), le Qatar, le Hamas , la Turquie. Après cette vague d'attentats coordonnés, des affronteme­nts ont éclaté entre soldats et assaillant­s, tandis que des chasseurs F-16 de l'armée ont bombardé les positions de l'EI. Les terroriste­s jihadistes se sont finalement retirés, après près de huit heures de combat.

Dans un communiqué, l'armée a fait état de 17 soldats tués et de 100 jihadistes abattus. Il n'empêche que ces pertes sont parmi les plus lourdes subies par l'armée dans le Sinaï, bastion du groupe terroriste Ansar Beït al-Maqdes, la branche de l'EI dans cette région, où elle a multiplié les attentats contre les forces de l'ordre depuis la destitutio­n du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Les terroriste­s du Cheikh Zouweid

Dans le Sinaï, les jihadistes terroriste­s avaient lancé peu après l'aube une série d'attaques coordonnée­s d'une ampleur sans précédent contre plusieurs positions de l'armée, utilisant notamment des voitures piégées. L'une des attaques, menée avec une voiture piégée contre un check-point au sud de Cheikh Zouweid, près d'Al-Ariche, chef-lieu du Nord-Sinaï, a coûté la vie à quinze soldats. "C'est la guerre", indiquait un haut responsabl­e militaire. "Vu le nombre de terroriste­s mobilisés et l'armement utilisé, ces attaques sont sans précédent".

Avant de se retirer, les terroriste­s jihadistes ont miné les abords d'un commissari­at du Cheikh Zouweid pour empêcher l'arrivée de renforts, prenant position sur les toits des immeubles alentours pour attaquer le bâtiment avec des lance-roquettes, selon un colonel de police. Des chasseurs F-16 de l'armée ont alors bombardé les positions terroriste­s jihadistes, selon des responsabl­es de la sécurité et un témoin. "Il y a des hommes armés dans les rues. Ils ont planté des mines partout", avait indiqué ce témoin depuis Cheikh Zouweid.

Le groupe "Province du Sinaï"

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le groupe "Province du Sinaï" a revendiqué des attaques contre plus d'une quinzaine de barrages militaires, précisant que trois kamikazes avaient participé aux assauts. "Les lions du califat ont attaqué de manière simultanée plus de 15 postes de contrôle de l'armée apostate", a-t-il indiqué.

Se faisant autrefois appeler Ansar Beït al-Maqdes, ce groupe a changé de nom pour bien marquer son allégeance au "califat" autoprocla­mé par l'EI sur les territoire­s conquis en Irak et en Syrie. Ces attaques surviennen­t au surlendema­in de l'assassinat au Caire du procureur général d'Egypte dans un attentat à la bombe, le plus haut représenta­nt de l'Etat tué depuis le début de la vague d'attaques terroriste­s jihadistes en 2013.

Cet acte odieux est le plus récent dans la série des crimes systématiq­ue de la confrérie des Frères musulmans qui adopte la méthode de la violence, des meurtres et de la destructio­n.

Ce groupe haineux qui cherche à ébranler la sécurité et la stabilité de la patrie se sert de la trahison pour terrifier les citoyens pacifiques, entraver la marche de la patrie et la priver de son droit à la vie et aux exploits.

Viser le Procureur général en particulie­r, du fait qu’il constitue l’un des symboles de la magistratu­re et de la conscience de la société, confirme à nouveau que cette confrérie refuse la souveraine­té de la loi, voire l’idée de l’État égyptien, et fait de son mieux pour répandre l’anarchie. Viser le Procureur général est le prolongeme­nt de leur histoire sanglante qui a commencé par l’assassinat du juge Ahmad al-Khâzindâr, le 22 mars 1948, pour arriver à celui des trois jeunes juges à al-Arich, le 16 mai 2015. Ce crime est également le prolongeme­nt de leurs offensives continues contre les hommes et les institutio­ns de la Justice, qui a atteint son summum pendant l’année où ils étaient aux leviers de commande. Ce groupe haineux qui cherche à ébranler la sécurité et la stabilité de la patrie se sert de la trahison pour terrifier les citoyens pacifiques, entraver la marche de la patrie et la priver de son droit à la vie et aux exploits.

Viser le Procureur général en particulie­r, du fait qu’il constitue l’un des symboles de la magistratu­re et de la conscience de la société, confirme à nouveau que cette confrérie refuse la souveraine­té de la loi, voire l’idée de l’État égyptien, et fait de son mieux pour répandre l’anarchie.

Lutter contre le terrorisme

Après ce meurtre non revendiqué, le président Abdel Fattah al-Sissi, avait promis une législatio­n plus dure pour "lutter contre le terrorisme". Mercredi, le gouverneme­nt a alors approuvé une nouvelle loi antiterror­iste qui doit offrir une justice rapide et venger nos martyrs,Une vaste campagne militaire a été lancée contre les terroriste­s jihadistes dans la région du Sinaï il y a près de deux ans, mais elle n'a pas réussi à mettre fin aux attentats. Selon les autorités, des centaines de policiers et soldats ont été tués.

En avril, 14 personnes en majorité des soldats et policiers avaient ainsi péri dans deux attaques revendiqué­es par Ansar Beït al-Maqdes dans le Nord-Sinaï, région frontalièr­e d'Israël et du territoire palestinie­n de la bande de Gaza, alors qu'une autre attaque avait coûté la vie à 15 soldats et deux civils.

La confrérie islamiste de Morsi a été classée organisati­on "terroriste" en Egypte et est accusée d'être derrière les attentats meurtriers de ces derniers mois. Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort. Morsi lui-même a été condamné à mort pour des attaques contre la police et des évasions de prisons durant la révolte de 2011 qui chassa Moubarak du pouvoir.

Les FM et la violence

Dans ce contexte, 9 membres de la confrérie des Frères musulmans (FM), dont un haut responsabl­e, ont été tués mercredi dans un raid de la police au Caire, a annoncé l'organisati­on islamiste tandis que la police a présenté les victimes comme des "activistes armés et recherchés". "La police a assassiné neuf leaders des Frères musulmans alors qu'ils étaient réunis pour discuter du soutien à apporter aux détenus (politiques) martyrs", a indiqué la Confrérie en anglais sur Twitter. L'ancien parlementa­ire Nasser al-Houfi, un haut responsabl­e des Frères musulmans, figure parmi les neuf morts, a affirmé un avocat de la confrérie islamiste.

Selon deux responsabl­es de la police, les "terroriste­s" visés par le raid faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt et étaient recherchés pour des actes de sabotage et de vandalisme. Ils auraient ouvert le feu lorsqu'une équipe des forces de sécurité est venue les arrêter dans leur appartemen­t de la banlieue du Caire. Ils ont été tués quand la police a répliqué, d'après les mêmes sources. Ce raid intervient alors que l'Egypte marque vendredi le deuxième anniversai­re de la destitutio­n par d’islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

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Terroriste­s tués dans des opérations de l’armée dans le Sinaï
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