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L’Iran fait un signe d’amitié aux États-Unis

- Abdel Massih Felli

L'Iran a relâché mercredi les dix marins américains arrêtés la veille après s'être égarés dans les eaux territoria­les iraniennes, un incident rapidement clos qui témoigne du réchauffem­ent des relations entre Téhéran et Washington à la suite de l'accord historique sur le nucléaire. Les dix marins, neuf hommes et une femme, sont restés captifs moins de 24 heures après l'intercepti­on mardi après-midi des deux petits navires rapides de guerre sur lesquels ils naviguaien­t au large de l'île Farsi, située dans la partie nord du Golfe. Des photos publiées sur le site des Gardiens de la révolution les ont montrés, après leur arrestatio­n, assis à même le sol sur des tapis dans une grande pièce. Les ÉtatsUnis avaient annoncé mardi soir avoir "perdu le contact avec deux petits navires militaires qui naviguaien­t entre le Koweït et Bahreïn". Mais, dès le début, Washington avait évité de jeter de l'huile sur le feu en affirmant que les marins allaient bien et pourraient être libérés rapidement.

Les Gardiens de la révolution avaient ensuite confirmé dans la nuit l'arraisonne­ment des deux navires et précisé que les dix marins étaient en "bonne santé".

L'Iran et les États-Unis sont en principe toujours adversaire­s depuis la rupture de leurs relations diplomatiq­ues en avril 1980 dans la foulée de la Révolution islamique. Mais les deux ministres des Affaires étrangères sont en contacts réguliers depuis l'automne 2013, à la faveur des négociatio­ns sur le dossier nucléaire iranien. Ces dernières ont abouti à un accord historique scellé à Vienne le 14 juillet dernier entre les grandes puissances et l'Iran qui vise à garantir que la République islamique chiite ne se dote pas de la bombe atomique, en échange d'une levée progressiv­e et contrôlée des sanctions internatio­nales.

L'accord, qui doit d'ailleurs être mis en oeuvre dans les prochains jours, a mis en rage les alliés traditionn­els de l'Amérique, l'Arabie saoudite et Israël notamment, qui y voient l'amorce d'une réconcilia­tion Washington-Téhéran. Même si l'administra­tion Obama se défend de tout projet de rétablisse­ment des relations diplomatiq­ues avec la bête noire iranienne, elle cherche à ramener un certain "équilibre" au Moyen-Orient, dans l'espoir de régler les guerres de la région et d'abord celle qui ravage la Syrie, analysent des experts.

Ce nouvel incident est intervenu alors que l'Iran et les grandes puissances finalisent l'applicatio­n de l'accord qui vise à limiter le programme nucléaire de l'Iran, en échange d'une levée progressiv­e et contrôlée des sanctions internatio­nales. L'Iran a réduit le nombre de ses centrifuge­uses, envoyé à l'étranger la quasitotal­ité de son stock d'uranium faiblement enrichi et doit enlever dans les prochains jours le coeur du réacteur à eau lourde d'Arak, autant de mesures nécessaire­s pour l'entrée en applicatio­n de l'accord. Cet accord a provoqué la colère des alliés traditionn­els de l'Amérique, l'Arabie saoudite et Israël notamment, qui y voient l'amorce d'une réconcilia­tion Washington-Téhéran.

Même si l'administra­tion Obama se défend de tout projet de rétablisse­ment des relations diplomatiq­ues avec la bête noire iranienne, elle cherche à ramener un certain "équilibre" au Moyen-Orient, dans l'espoir de régler les guerres de la région et d'abord celle qui ravage la Syrie, analysent des experts. Les ÉtatsUnis sont très présents militairem­ent dans la région, leur Ve Flotte siégeant notamment à Bahreïn.

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