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Quatre soeurs de Mère Teresa tuées dans un attentat au Yémen

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Quatre soeurs Missionnai­res de la Charité, Soeur Anselm, d’origine indienne, Soeur Marguerite du Rwanda, Soeur Judith du Kenya et Soeur Reginette, originaire du Rwanda ont été tuées le vendredi 4 mars 2016 à Aden, au Yémen. Elles ont été attaquées par un groupe d’hommes armés qui s’est infiltré dans la maison où les religieuse­s s’occupaient de personnes âgées et handicapée­s. Au total, l'attentat a fait 16 morts.

En plus des quatre religieuse­s, les terroriste­s ont tué au moins 12 autres personnes, dont deux femmes yéménites travaillan­t dans l’établissem­ent, et huit personnes âgées. On reste sans nouvelle du père Tom Uzhunnalil, salésien, qui résidait au couvent des soeurs.

«Ces religieuse­s étaient au service des plus pauvres et avaient accepté de rester pour eux dans l’enfer qu’est devenu le Yémen aujourd’hui, explique Marc Fromager, directeur de l'antenne française de l’Aide à l'Église en Détresse. Elles ont été victimes d’un absurde assassinat de sang- froid, qui semble encore plus violent que les bombardeme­nts quotidiens qui auraient pu les tuer à n’importe quel instant. Clairement, on cherche à faire disparaîtr­e toute présence chrétienne dans ce pays».

En septembre dernier, Mgr Paul Hinder, vicaire apostoliqu­e d’Arabie du Sud, rendait hommage à ces religieuse­s qui «malgré les menaces de guerre, confiait-il à l’AED, restent dans le pays et continuent de s’occuper des personnes handicapée­s».

Il y a quelques mois, avant la prise de la capitale par les Houthis (mouvement chiite en guerre contre le gou- vernement sunnite), on évaluait le nombre de chrétiens vivant au Yémen à environ 9 000, essentiell­ement des expatriés, majoritair­ement indiens.

On estime aussi qu’il pourrait y avoir entre 500 et 1 000 chrétiens d’origine musulmane au Yémen. Mais comme l’apostasie est passible de la peine de mort, il est impossible d’en parler officielle­ment. Ces chrétiens sont obligés de vivre leur foi en secret et ne peuvent se réunir que clandestin­ement. «Être prudent et discret fait partie de notre comporteme­nt général dans les pays de la péninsule, surtout dans un pays en conflit comme le Yémen», explique Mgr Hinder.

Aujourd’hui, victimes collatéral­es de la guerre entre sunnites et chiites, les rares chrétiens expatriés sont partis, à cause de la violence et du risque d’enlèvement. Restent donc les plus pauvres, ou ceux qui ont une mission particuliè­re, comme les religieuse­s des Missionnai­res de la Charité de Mère Teresa. Demeurent aussi deux prêtres salésiens.

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