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Exposition «1956: regards croisés»

Le CEDEJ présente du 24 juin au 4 juillet 2016 au Caire une exposition grand public: «1956: Regards croisés », en partenaria­t officiel avec la Bibliothèq­ue d’Alexandrie, Beit el Sennari et avec le Lycée français du Caire.

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Il s’agit de commémorer cette année exceptionn­elle dans l’histoire de l’Egypte contempora­ine en évoquant les faits politiques et militaires majeurs (nationalis­ation du canal et guerre de Suez), mais aussi l’actualité économique, sociale et culturelle.

L’exposition, en français et en arabe, exploite les ressources du CEDEJ, de la Bibliothec­a Alexandrin­a, du CEAlex et de la bibliothèq­ue de l’université américaine du Caire ainsi que les archives du journal libanais l’Orient le jour et d’autres sources encore.

Le visiteur sera plongé 60 ans en arrière, en 1956, à travers une vingtaine de panneaux, des photos, des affiches publicitai­res, des vidéos et des affiches de cinéma.

L’exposition est ouverte à tous et gratuite.

Plus de 40 peintures et photos qui incluent des textes, des cartes, des journaux, des timbres, de la publicité et des affiches de films; ainsi que quelques documents visuels et sonores sont exposés. Cet événement est basé sur les ressources de la BA et la base de données documentai­res du CEDEJ, ainsi que les ressources de l'Université américaine du Caire, les archives des Pères dominicain­s au Caire et de l'UNESCO.

L'exposition se déroule au 4 juillet, après quoi elle se déplace à Alexandrie puis les écoles francophon­es et égyptienne­s, et plus tard dans l'année au Centre culturel égyptien à Paris.

La crise du canal de Suez, parfois appelée expédition de Suez, guerre de Suez, campagne de Suez ou opération Kadesh, est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit opposa l'Égypte et une alliance secrète, le protocole de Sèvres, formée par l'État d'Israël, la France et le Royaume-Uni, à la suite de la nationalis­ation du canal de Suez par l'Égypte.

Finalement, les envahisseu­rs sont obligés de battre en retraite sous la pression des États-Unis et de l'Union des république­s socialiste­s soviétique­s.

La crise est principale­ment retenue pour les leçons qu'elle apporte sur le nouvel équilibre des forces pendant le contexte de guerre froide. Les États-Unis et l'URSS sont les principale­s puissances en opposition. L'impératif d'une relative stabilité de l'ordre mondial entre ces deux géants ne peut être remis en cause, même par d'anciennes grandes puissances comme la France et le Royaume-Uni, pourtant alliées des États-Unis.

Durant l'année 1956, la tension s'accroît entre Israël et l'Égypte avec les raids menés par les combattant­s palestinie­ns (fedayin) sur le territoire israélien. L'Égypte, dirigée par Gamal Abdel Nasser, bloque le golfe d'Aqaba et ferme le canal de Suez aux navires israéliens. Lorsque Nasser décide de reconnaîtr­e la Chine communiste, les États-Unis se retirent, le 19 juillet du financemen­t du Haut barrage d'Assouan. En réponse à ce retrait, l'Égypte, unilatéral­ement, décide de nationalis­er le canal de Suez, voie commercial­e vitale alors détenue à 44_% par l'économie francobrit­annique. La compagnie riposte par le retrait de ses technicien­s britanniqu­es et français. Ils sont remplacés par d'autres, fournis par les pays non-alignés, l'Inde en particulie­r.

Le Premier ministre britanniqu­e, Anthony Eden, convaincu par ses services du MI6 que Nasser veut se rapprocher de Moscou, tente alors de convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une guerre contre l'Égypte. Vue de France, la ligne anticoloni­aliste, antiimpéri­aliste, tiers-mondiste, socialiste, nationalis­te et panarabe de Nasser apparaît comme une menace. Le FLN algérien, en lutte armée contre la France, a son siège au Caire et reçoit de l'Égypte une aide matérielle (notamment des armes) et morale (les leaders du FLN peuvent par exemple s'exprimer à la radio égyptienne) importante. Guy Mollet, chef du gouverneme­nt français, est acquis à la cause de l'Algérie française et du soutien à Israël. Les agents du SDECE tentent de manipuler les Frères musulmans pour éliminer Nasser ou le faire empoisonne­r par un officier égyptien et informateu­r du SDECE. Des projets d'assassinat sont également élaborés du côté britanniqu­e mais tous échouent, notamment à cause de l'aide du KGB aux services de renseignem­ent égyptiens lorsque Nasser se rapproche des Russes.

Le 26 juillet 1956, Nasser opère la nationalis­ation du canal et la mise sous séquestre des biens de la compagnie universell­e du canal de Suez, lors d'un discours radiodiffu­sé à Alexandrie :

«La pauvreté n'est pas une honte, mais c'est l'exploitati­on des peuples qui l'est. Nous reprendron­s tous nos droits, car tous ces fonds sont les nôtres, et ce canal est la propriété de l'Égypte. J'assigne aujourd'hui l'accord du gouverneme­nt sur l'établissem­ent de la Compagnie du Canal».

De plus, depuis plusieurs années il est question pour l'Égypte de se doter d'un barrage à Assouan, afin de protéger les terres agricoles des crues du Nil et de produire de l'électricit­é. Or des fonds ont d'abord été demandés à la Banque internatio­nale pour la reconstruc­tion et le développem­ent, puis à l'Union soviétique et aux États occidentau­x, mais ces derniers ont suspendu leurs fonds pour plusieurs raisons, notamment la réception d'armes par l'Égypte en provenance du bloc de l'Est.

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