Watani Francophone

Les secrets de la santé des candidats à la Présidenti­elle américaine

- Abdel Massih Felli

Hillary Clinton est «en bonne santé et apte à servir comme présidente» des Etats-Unis, a déclaré mercredi son médecin traitant, trois jours après l’annonce que la candidate démocrate à la présidence américaine souffrait d’une pneumonie. Le docteur Lisa Bardack a précisé dans un courrier de deux pages transmis à la presse que l’ancienne First Lady, qui devait reprendre la campagne électorale jeudi, avait été victime d’une forme modérée «non contagieus­e» de cette infection pulmonaire, et qu’elle avait été soignée par antibiotiq­ues. Bardack précise en outre dans sa missive que Mme Clinton n’a eu cette année que des problèmes de sinusite et d’infection d’une oreille en janvier, avant sa pneumonie. Elle détaille qu’elle a examiné la candidate démocrate le 2 septembre, quand l’ex-secrétaire d’Etat avait une légère fièvre (37,4 ° C), une congestion et était fatiguée. Elle lui avait alors recommandé de se reposer et lui a prescrit un traitement médicament­eux.

De son côté, Donald Trump est en grande forme, a assuré Sarah Huckabee Sanders, conseillèr­e de campagne du candidat républicai­n après l’enregistre­ment d’une émission consacrée à son état de santé. La diffu- sion a eu lieu jeudi. On y voit l’homme d’affaires remettre au docteur Mehmet Oz, animateur du «Dr. Oz Show», un résumé des examens médicaux auxquels il s’est soumis la semaine dernière. Mme Huckabee Sanders, qui était interrogée sur l’antenne de MSNBC, a dit ne pas en avoir pris connaissan­ce, mais a assuré que les examens avaient donné de «très bons résultats». «Il reconnaît qu’il pourrait perdre quelques kilos. Je crois que c’est le cas de la majeure partie des Américains, mais, à part ça, son état de santé est incroyable­ment bon

Ce devait être une cérémonie placée sous le sceau du recueillem­ent et de l’unité de la nation, marquant une trêve politique dans le débat acrimonieu­x de la campagne présidenti­elle américaine. Mais la quinzième commémorat­ion des victimes des attentats du 11-Septembre, qui s’est déroulée dimanche à New York, a connu un véritable coup de théâtre à moins de deux mois du scrutin. Après avoir fait un malaise lors de l’événement, Hillary Clinton a révélé qu’elle était traitée pour une pneumonie depuis deux jours. Tandis que les noms des victimes des attentats étaient égrenés à la tribune par les représenta­nts des familles, celle qui était sénatrice de l’Etat de New York en 2001 a été obligée d’être évacuée au bout d’une heure et demie de cérémonie. Celle-ci se déroulait sous un temps nuageux, humide, alors que la températur­e extérieure avoisinait 27 ° C. Dans un premier temps, le malaise avait été interprété comme un coup de chaleur. Mais en fin d’après-midi, le médecin de Mme Clinton, Lisa Bardack, expliquait dans un communiqué rendu public par l’équipe de campagne de la candidate que celle-ci «souffrait d’une toux liée à des allergies. Vendredi, lors de l’examen de cette toux prolongée, une pneumonie a été diagnostiq­uée», informe le communiqué.

Son bref malaise provoqué par la chaleur alors qu’elle assistait dimanche à New York à la cérémonie en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001, qui a forcé son équipe à révéler qu’elle souffrait d’une pneumonie, après deux jours de secret, et dont les images ont fait le tour des réseaux sociaux, relance les spéculatio­ns sur l’état de santé de la candidate démocrate, spéculatio­ns dont la presse anglo-saxonne se fait l’écho. Le New York Times rapporte que de nombreux supporteur­s de Mme Clinton déclarent en privé que «quel qu’ait été son choix, celle-ci aurait été critiquée». «Si elle n’était pas venue à la cérémonie, elle risquait de nourrir les rumeurs au sujet de sa santé. Et en retardant l’annonce de sa maladie pour s’y rendre, elle risquait d’être plus mal en point. Récupérer d’une pneumonie, particuliè­rement chez les plus de 65 ans, peut en effet se révéler long». Mais ces mêmes supporteur­s reconnaiss­ent aussi qu’en ne révélant pas immédiatem­ent après son malaise dimanche qu’elle avait contracté une pneumonie, la candidate a alimenté le fait que sa campagne se déroulait dans la dis- simulation. Mme Clinton a dû annuler ses déplacemen­ts de campagne pour se reposer.

Cependant, le Washington Post note que ce sont les deux candidats à la présidenti­elle de novembre qui ne sont pas assez transparen­ts, et il appelle à une «évaluation objective de leur état de santé». «Le mystérieux épisode new-yorkais a remis au centre la question de la santé des deux nommés à la course à la Maison Blanche et les presse de transmettr­e des dossiers médicaux plus complets», écrit le journal, rappelant que Donald Trump a été critiqué pour avoir transmis encore moins d’informatio­ns médicales que sa rivale démocrate. «Je peux attester que les Américains ont besoin de beaucoup plus d’informatio­ns médicales de la part de ces deux candidats», avait écrit dans le Washington Post David Scheiner, le médecin signataire du bulletin de santé de Barack Obama.

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Hillary Clinton

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