Al-Sissi et Trump : une amitié spéciale
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a été le plus prompt des chefs d’Etat du monde arabe à féliciter le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, l’appelant à «redonner vie» aux relations égypto-américaines. C’était une promesse du candidat Trump à al-Sissi: «Les Etats-Unis sont un ami loyal, et non un simple allié, sur lequel l’Egypte pourra compter». Des propos que le président n’a pas tardé à reprendre à son compte pour adresser ses félicitations au 45ème président des Etats-Unis.
Dans son communiqué, al-Sissi a souligné la «relation stratégique spéciale» entre l’Egypte et les Etats-Unis, longue de plusieurs décennies. «La République arabe d’Egypte s’attend à ce que la présidence de Donald Trump insuffle une nouvelle vie aux relations égypto-américaines et davantage de coopération et de coordination au bénéfice des deux peuples égyptien et américain, et qu’elle promeuve la paix, la stabilité et le développement dans le Moyen-Orient au regard des immenses défis auxquels la région est confrontée».
La cause de l’optimisme et de l’empressement d’Abdel-Fattah al-Sissi est à trouver lors de la rencontre entre les deux hommes, à New York en septembre dernier, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Et c’était alors une première : jamais un candidat républicain à la présidence des Etats-Unis n’avait discuté avec un leader du monde musulman durant sa campagne. Et c’est dans ce cadre que Trump avait formulé sa promesse de faire des Etats-Unis un « ami loyal » et fiable de l’Egypte.
Et l’élection de Donald Trump ne change rien à la donne, au contraire même : le président élu américain entend consolider les relations avec Poutine, lequel a été aussi l’un des premiers chefs d’Etat à le féliciter. Ce qui est une bonne nouvelle pour le gouvernement égyptien ne l’est peut-être pas autant pour les islamistes, quand on sait que Trump soutient Al-Sissi dans sa guerre contre les groupes terroristes au Moyen-Orient. Notons que la relation avec l’Egypte sous l’administration des libéraux d’Obama et Hillary Clinton a connu beaucoup de tension. L’administration Obama avait suspendu les ventes d’armes à l’Egypte, même si elle est revenue plus tard sur cette décision, les relations entre Le Caire et Washington s’étaient détériorées et sont restées depuis très tendues.
Ryan reconduit
Par ailleurs, les élus républicains de la Chambre des représentants des États-Unis ont voté mardi sans surprise pour reconduire Paul Ryan à la tête de l'institution.
Il va devoir composer avec Donald Trump. Paul Ryan a été reconduit mardi, sans surprise, à la tête de la Chambre des représentants des États-Unis par les élus républicains dans la foulée de leur victoire aux élections du 8 durant la campagne et même critiqué le candidat Donald Trump, parie sur la coopération et ne cesse de chanter les louanges du 45e président des États-Unis, qui prêtera serment au Capitole le 20 janvier. "Le président élu et moi sommes sur la même longueur d'onde", a insisté Paul Ryan. "Je parle avec Donald Trump tous les jours ou presque".
Sans opposition des ultraconservateurs issus du Tea Party, Paul Ryan a été désigné à l'unanimité par ses pairs lors d'un vote à huis clos au Capitole comme candidat officiel du parti majoritaire pour le poste de président de la chambre basse du Congrès ("speaker"), fonction qu'il occupe depuis déjà environ un an.
"C'est un immense honneur d'être désigné par mes collègues pour être le président de la Chambre. Il est désormais temps d'être audacieux", a réagi sur Twitter Paul Ryan, après avoir été applaudi par ses collègues.
Trump aura les coudées franches
Les républicains ont conservé la majorité dans les deux chambres du Congrès (Chambre des représentants et Sénat) lors des élections de la semaine dernière. Les nouveaux élus ne prendront leurs fonctions que le 3 janvier.
L'élection du "speaker" n'aura lieu qu'à la rentrée de janvier lors d'un vote de l'ensemble des parlementaires, démocrates et républicains.
Au Congrès, Donald Trump aura les coudées franches pour appliquer son programme en accord avec les chefs républicains. "70 % des Américains ont dit que l'Amérique était sur le mauvais chemin", a argumenté Paul Ryan mardi matin lors d'une conférence de presse. "Ils viennent de nous dire, prenons un autre chemin, meilleur. C'est notre travail. Ne regardons pas en arrière mais vers l'avant".
Sur la feuille de route de Donald Trump et des républicains figurent l'abrogation et le remplacement de la réforme du système de santé de Barack Obama, la construction d'un mur ou d'une clôture à la frontière avec le Mexique ou encore une grande baisse d'impôts.
Les républicains disposeront d'au moins 239 sièges contre 193 pour les démocrates à la Chambre, et d'au moins 51 sièges sur 100 au Sénat, tous les résultats n'étant pas encore disponibles.