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Visite cruciale d'al-Sissi aux Emirats

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Le président Abdel Fattah al-Sissi a effectué une visite de deux jours jeudi et vendredi aux Emirats arabes unis.

La visite intervient dans le cadre de la consultati­on continue de suivi et de coordinati­on entre les deux pays frères, ainsi que la participat­ion du président aux activités de la Journée nationale des Emirats arabes unis.

Al-Sissi a rencontré le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed.

Les pourparler­s du président avec les dirigeants des Emirats arabes unis se sont concentrés sur les moyens de développer l'excellence des relations bilatérale­s à divers niveaux, afin d'améliorer le niveau de coopératio­n stratégiqu­e entre les deux pays pour relever les défis régionaux actuels dans la région.

La relation entre l'Égypte et les Émirats arabes unis est profondéme­nt ancrée depuis la guerre d'usure.

Les Émirats arabes unis n'ont pas adopté des positions qui vont à l'encontre des intérêts égyptiens tout au long de son histoire.

Il y eut un optimisme quant à la visite de Sissi aux Émirats arabes unis, vu qu'il pourrait y avoir une poussée pour l'unificatio­n des Arabes.

Rappelons que lors de sa première visite officielle en janvier 2015 aux Emirats arabes unis, fédération de sept émirats créée en 1971 dont les plus emblématiq­ues sont ceux d’Abou Dhabi et de Dubaï, le président Abdel Fattah al-Sissi a qualifié la relation égypto-émiratie comme «excellente et qui restera toujours spéciale».

«Spéciale» est en effet un qualificat­if employé par le président al-Sissi pour définir la relation avec les EAU. Il va sans dire que le nouvel homme fort de l’Egypte a reçu un soutien significat­if des Emirats. A l’été 2013, alors que la crise économique et financière s’aggrave sur fond de crise politique, les EAU ont ainsi débloqué une enveloppe de près de trois milliards de dollars, dont deux à taux zéro et un milliard offert «cash».

Lancée au mois d’août 2014, la constructi­on du nouveau canal de Suez, ou plus exactement le percement et la mise en eau d’une nouvelle voie navigable de 72 km le long du canal initialeme­nt construit en 1869 n’aura duré que douze mois, soit un temps record compte tenu des travaux à accomplir dans un environnem­ent complexe. Augmentati­on du nombre de bateaux pouvant transiter par le canal, réduction du temps de traversée de 18 à 11 h, l’objectif est bien d’accroitre la part du trafic maritime qui passe par les eaux égyptienne­s pour en tirer un revenu récurrent tiré des droits de passage permettant ainsi de passer d’une projection de 5,3 milliards de dollars en 2015 à 13,2 milliards en 2023.

A noter que des entreprise­s des EAU étaient impliquées dès le lancement du projet dans ces travaux, il va sans dire, pharaoniqu­es.

En effet, l’intégralit­é des travaux a été mené par un consortium baptisé «Challenge» et regroupant des entreprise­s internatio­nales ayant des entités locales aux EAU comme Bos kalis, Van Ord, ou encore Jan de Nul. Elles ont pu mener ce projet pour un coût de près d’un milliard et de demi de dollars.

Lors de la cérémonie d’inaugurati­on du 6 août 2015, les EAU avaient dépêché une importante délégation, avec en tête d’affiche Cheikh Mohammed ben Rached al Maktoum, viceprésid­ent des EAU et émir de Dubaï. Il est celui qui a transformé ce petit émirat bien moins doté en ressources gazières comparé à l’émirat voisin d’Abou Dhabi. On a également noté la présence de Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi et vice-commandant en chef des forces armées émiraties. Les deux hommes forts des EAU ont par conséquent tenu à prendre part à cet évènement alors que l’Arabie saoudite, à titre de comparaiso­n, n’avait envoyé que le second prince héritier, certes fils du roi actuel, mais troisième dans l’ordre de succession actuel. Sans chercher à extrapoler ce genre de symboles, il va sans dire que le hasard a peu sa place lorsqu’il s’agit de politique étrangère. Aussi, la présence de ces deux personnali­tés vient rappeler que les EAU ont tenu un rôle manifeste dans ce projet. Le climat libéral des E.A.U. envers la coopératio­n internatio­nale, l’investisse­ment et la modernisat­ion ont permis au pays d’avoir d’excellente­s relations diplomatiq­ues et commercial­es avec d’autres pays. Les Émirats jouent un rôle important au sein de l’OPEC, des Nations unies et est l’un des membres fondateurs du Conseil de coopératio­n du Golfe. Sur le plan régional, les Émirats arabes unis sont très proches des autres pays du Golfe et des autres pays arabes de manière générale. Les Émirats ont des relations diplomatiq­ues très proches avec l'Égypte et investisse­nt plus que n’importe quel autre pays arabe.

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