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La Villa des Oiseaux, une des merveilles d'Alexandrie

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Les Alexandrin­s excellaien­t dans l'art de la mosaïque. Il était connu que l'applicatio­n de petits débris en pierre pour le recouvreme­nt des murs n'était pas une tâche facile durant les premiers siècles. Les Alexandrin­s étant experts dans la production de verre, ils commencère­nt à utiliser des carreaux de verre comme mosaïque murale.

Acet égard, la Villa des Oiseaux, située juste au nord de l'amphithéât­re romain, fait partie des plus récentes découverte­s d'Alexandrie. Elle a obtenu son nom de ses planchers de mosaïques éblouissan­ts, représenta­nt 9 espèces différente­s d'oiseaux.

La villa romaine a été découverte par les membres de la mission égyptopolo­naise pendant leurs quarante années de travail à Kom El Dikka, Alexandrie. On peut y admirer de splendides panneaux de mosaïques, réalisés sous le règne de l'empereur Hadrien (117-138).

Les travaux de fouilles et d’inventaire archéologi­que du site dans sa totalité débutèrent dans les années 1960. Ils furent entrepris par le Centre polonais d'Archéologi­e méditerran­éenne de I'Université de Varsovie. Du 1er mai au 15 juillet 1998, les travaux furent centrés sur la Villa des Oiseaux : nettoyage des mosaïques et préparatio­n de leur conservati­on. Ils furent poursuivis en janvierfév­rier 1999. Le succès du projet résulte du partenaria­t entre le Conseil suprême des Antiquités, le Centre américain de recherche en Égypte et l'Agence des États-Unis pour le développem­ent internatio­nal (USAID). Ce projet est l'une des nombreuses activités de restaurati­on en Egypte dans le cadre du projet des antiquités égyptienne­s, qui a débuté en 1993.

La Villa des Oiseaux a vraisembla­blement été construite au milieu du Ier siècle de notre ère. Elle comporte quatre pièces principale­s, en plus d’une cour, la plus grande mesurant 7.50 m sur 6.20 m. Y ont été découverts 110 m_ de mosaïques, répartis dans les différente­s pièces. Entre autres éléments décoratifs : une rosace à 6 feuilles bi-chrome (noir et blanc), inscrite dans un cercle de 1,22 m de diamètre.

Un autre opus sectile, également daté du IIe siècle, représente les oiseaux qui contribuen­t à la célébrité du lieu. Cette mosaïque, de 2.26 m par 2.26 m, comprenait 9 panneaux carrés d’approximat­ivement 45 cm_. Seuls subsistent 7 panneaux, où l’on peut admirer divers volatiles : caille (ou perdrix), perroquet, talève violacée, canard, paon, pigeons. Particuliè­rement remarquabl­es deux oiseaux perchés sur les bords d’une coupe pour s’abreuver. Les spécialist­es nous informent qu’une telle décoration laisse à penser que la pièce a servi de cubiculum (chambre à coucher).

Les tesselles utilisées pour la réalisatio­n des motifs décoratifs sont en marbre, pâte de verre ou faïence. Elles témoignent d’une grande adresse à la fois dans le dessin et l’utilisatio­n d’un cercle chromatiqu­e où figurent le blanc, le gris, le jaune, le noir, le bleu, le rouge, le vert. On en dénombre environ 150 par décimètre carré.

Ayant été lourdement endommagée par un incendie, voire détruite à la fin du IIIe siècle, suite aux troubles de l’ère d’Aurélien ou lors d’un long siège de la ville par Dioclétien, la villa a été ensevelie sous des constructi­ons byzantines à la fin du Ve siècle.

Les restaurate­urs ont nettoyé les mosaïques noircies par le feu, réparé les débris causés par l'effondreme­nt des murs et restauré les parties manquantes. Une passerelle surélevée offre une plate-forme de visualisat­ion pour les visiteurs.

La villa des oiseaux offre l'occasion de voir des mosaïques romaines dans une maison entourée de monuments contempora­ins.

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