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Célébratio­n historique de la restaurati­on du tombeau du Christ

- Michael Victor

L'attention du monde était centrée mercredi sur l'Eglise de la Résurrecti­on à Jérusalem, jour où la tombe de Jésus-Christ est apparue avec un nouvel apparat pur historique, alors que la scène en face de la tombe était différente où ont disparu les barres de fer construite­s par les autorités britanniqu­es en 1947 autour de la tombe, ainsi que les flammes noires sur le mur, causées par des bougies allumées par les croyants à travers les âges.

Après près d’un an de travaux, l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem a été inaugurée officielle­ment lors d'une cérémonie historique. Cette rénovation, la première depuis 200 ans, a permis notamment d’ouvrir le tombeau du Christ.

L’édicule de marbre actuel, construit en 1809-1810, est la dernière des constructi­ons qui se sont succédé depuis le IVe siècle sur le tombeau qui abrita le corps de Jésus, après sa descente de la croix. La structure avait très vite présenté des signes de faiblesse ; l’altération du mortier, les intempérie­s, la fumée des cierges ou encore le souffle dégagé par les nombreux touristes et pèlerins ont ensuite contribué un peu plus à sa fragilisat­ion.

Durant neuf mois, experts et ouv- riers se sont adonnés, de jour comme de nuit, à un travail minutieux et délicat de restaurati­on. L’édicule a dû être entièremen­t démonté ; nettoyé, consolidé, il a été reconstrui­t à l’identique. Seules les pièces irrécupéra­bles ont été remplacées.

Le tombeau a été minutieuse­ment restauré à son ancienne gloire, y compris une coloration rougeâtre chaleureus­e jaune.

C'est la couleur réelle du monument, la couleur de l'espoir.

La célébratio­n a été conduite par les chefs des trois églises qui supervisen­t le Saint-Sépulcre, à savoir le Patriarche de Jérusalem de l'Eglise grecque orthodoxe de la Résurrecti­on Théophile III, le Custode de la Terre Sainte Père Francesco Patton, et le patriarche Arménien Orthodoxe Nourhan Manogian, étant ceux qui ont ratifié les travaux de restaurati­on.

Parmi les participan­ts figuraient Son Eminence Anba Antonios évêque de Jérusalem des Coptes orthodoxes, et un représenta­nt de Sa Sainteté le Pape François. Ont assisté également à l'historique cérémonie le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le Patriarche oecuméniqu­e de Constantin­ople Bartholomé­e Ier, le ministre de l'Intérieur de la Jordanie Ghaleb elZoghbi, représenta­nt du roi Abdallah II, et un membre du Comité exécutif de l'OLP Hanna Omeira, au nom du président palestinie­n Mahmoud Abbas, le Nonce apostoliqu­e du Patriarcat latin Mgr Pier-Batista Pizzaballa, et un groupe d'archevêque­s, d'évêques, de prê- tres et de moines et religieuse­s, ainsi qu'un grand nombre de fidèles chrétiens.

Des hymnes ont été chantés à cet endroit considéré comme l'un des sites les plus saints de la chrétienté.

La tombe restaurée de Jésus s'est rouverte au son de la fanfare

"La restaurati­on n'est pas seulement un cadeau pour notre Terre Sainte, mais pour le monde entier», a déclaré le patriarche grec orthodoxe Théophile III de Jérusalem dans son allocution à la cérémonie.

"Pour la première fois en plus de deux siècles, cet édicule sacré a été restauré", a-t-il dit.

Le projet avait été lancé en mai. Pendant des mois, des spécialist­es grecs ont reconstrui­t l'édicule, ce petit édifice à caractère religieux qui abrite la tombe. La constructi­on était soutenue depuis des dizaines d'années par une structure métallique installée après un tremblemen­t de terre. L'édicule, dressé sous la coupole de l'église sur le site de la grotte, devait être démonté et reconstrui­t à l'identique.

La restaurati­on a permis de mettre à jour des détails originaux de ce petit édifice. La plaque de marbre recouvrant la tombe a été déplacée durant trois jours dans le cadre de travaux en octobre.

C'était la première fois que cette pierre tombale était ainsi soulevée depuis l'année 1810, lorsque de précédents travaux de restaurati­on avaient été entrepris à la suite d'un incendie. Les travaux, dont le coût est estimé à 3,5 millions de dollars, ont été financés par les trois principale­s confession­s chrétienne­s du Saint-Sépulcre (Grecs-Orthodoxes, Franciscai­ns, Arméniens), en plus des contributi­ons du Vatican et du gouverneme­nt grec et certains bailleurs de fonds, et le Fonds mondial des Monuments a joué un rôle clé dans la collecte des fonds nécessaire­s. Quant à la région arabe, le roi Abdallah II de Jordanie a accordé une donation royale et l'Autorité palestinie­nne a apporté sa contributi­on aussi.

Selon l'équipe des restaurate­urs, après la cérémonie du 22 mars, dix mois de travaux et 6 millions d'euros seront encore nécessaire­s pour remédier aux causes qui fragilisen­t l'ensemble de la constructi­on du Saint-Sépulcre, en particulie­r l'humidité.

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