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Abdel-Rahman al-Charqawi honoré au Salon internatio­nal du livre du Caire

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La ministre de la Culture Inas Abdel- Dayem, a coprésidé, aux côtés de son homologue algérien, Azzedine Mihoubi, la cérémonie d’ouverture du 49e Salon internatio­nal du livre du Caire qui se déroule jusqu'au 10 février. dont l’Algérie est l’invitée d’honneur

27 pays, dont 17 États arabes, participen­t au Salon qui se tient au Parc des exposition­s internatio­nales du Caire.

Le président du Salon du livre du Caire, Haythem El-Hadj Ali, a souligné que le choix de l’Algérie était l’occasion de «construire des ponts entre les deux cultures».

L'édition de cette année rend hommage à l’écrivain égyptien Abdel-Rahman al-Charqawi disparu en 1987. Charqawi est un vrai modèle de «soft power», le thème de l’édition actuelle du Salon du livre.

Né en 1920 au nord du Caire (Ménoufiya), et décédé en 1987. Charqawi est l’un des créateurs du roman arabe moderne. Il étudie à la faculté de droit avant de travailler dans le journalism­e. Il atteint la célébrité avec son premier roman "Al-Ard" (la terre, 1954) considéré comme un classique de la littératur­e arabe moderne. Dans un style réaliste, il dépeint la vie ardue des paysans d’un village du Delta du Nil et leurs démêlés avec les autorités qui veulent construire une route qui charcutera­it leurs terres.

Dans l'Egypte des années 1930, les paysans d'un village du Delta luttent contre l'exploitati­on et la tyrannie. Leur combat les oppose au Pacha et à Mahmoud Bey, grands propriétai­res terriens liés au gouverneme­nt du Parti du Peuple qui sert les intérêts des Anglais. Malgré les querelles et les jalousies qui les divisent en temps ordinaire, les villageois s'unissent pour défendre leurs parcelles que doit traverser une route vicinale. Pour satisfaire un caprice du Pacha, qui veut faire construire une route passant devant son palais, les petits propriétai­res sont menacés d'expropriat­ion. Wassifa et Abdel-Hadi sont les deux figures de ruraux qui émergent de la masse des fellahs. D'autres personnage­s complètent la fresque pleine de vie que le romancier peint avec finesse. Grâce à l'humour et à la fraîcheur des dialogues, les ruraux ne sont pas des êtres passifs noyés dans le paysage mais des sujets qui ne cessent de se battre pour modifier le cours des événements. Dans ce roman, la terre est un personnage à part entière. Traduit en plusieurs langues, Al-Ard a fait l'objet d'une célèbre adaptation cinématogr­aphique par Youssef Chahine et Daoud Abdel Sayed

A noter qu'Abdel-Rahman Al-Charqawi est l’un des premiers intellectu­els égyptiens à utiliser la tribune que lui offre le journalism­e pour diffuser ses idées, prêchant en faveur de la démocratie et de l’égalité entre citoyens.

Il accueille favorablem­ent la révolution qui met un terme à la monarchie égyptienne en 1952. Il se tourne ensuite vers le théâtre, écrivant certaines des premières pièces du répertoire égyptien à utiliser une langue moderne et proche de la langue parlée, bien que toujours en vers. Parmi ses pièces les plus célèbres "Maassah gamila" (un beau désastre, 1962) et ce, dans un parcours, où il continue d’exercer une influence importante sur la vie intellectu­elle de son pays jusqu’à sa mort. Il écrit également plusieurs essais sur des questions religieuse­s.

Il a été récompensé par plusieurs prix. En 1979, il est l’un des lauréats du prix Lénine pour la paix, en reconnaiss­ance de la veine réaliste socialiste de son roman le plus célèbre.

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