Watani Francophone

Disparitio­n de l’acteur franco-égyptien Gamil Rateb

-

Le célèbre acteur franco-égyptien Gamil Rateb, est décédé mercredi matin à l’âge de 92 ans. L’acteur a été très apprécié en Egypte et à l’étranger. Né le 28 novembre 1926 au Caire, Rateb a fait carrière depuis 65 ans et a joué dans des films et des émissions de télévision égyptiens et français.

Le défunt artiste est le neveu de la célèbre activiste égyptienne Hoda Chaarawi (1879-1947) et estissu d’une famille aisée. Diplômé du lycée, il est entré à la faculté de droit français au Caire puis, après la première année, il se rendit à Paris pour terminer ses études de droit et d’économie, mais il a préféré étudier le théâtre.C’est ainsi qu’il a joué dans «Très ado sans rien (1947)» de Shakespear­e. Pour couvrir ses frais de subsistanc­e, Gamil a travaillé dans de petits travaux en plus de la carrière d’acteur et est ensuite devenu un membre éminent de la Comédie Française. Le cinéaste américain Carol Reed a présenté Gamil Rateb dans «Trapèze (1956)» avec Burt Lancaster, Tony Curtis et Gina Lollobrigi­da.

Sa première apparition au cinéma a eu lieu en Egypte en 1946 dans le film «Je suis l’Orient» aux côtés notamment de l'actrice française Claude Godard, puis il est retourné en France pour continuer l’oeuvre d’art au cinéma.Il est revenu en Egypte au milieu des années soixante-dix. Depuis ce temps, il fut intensivem­ent, covedette dans un grand nombre de films égyptiens, y compris: «Kafany Ya Kalb», (Pas de consolatio­n ô mon coeur), «Amour en prison», «Le début», «Les oiseaux de l’obscurité» et au niveau de la série télévisée, il a pris part à plusieurs feuilleton­s comme: «Yawmiat Wanis» (Mémoires de Wanis), «El-Raya al-Bayda» (Le drapeau blanc ), «Les Amis», «Le visage de la lune».

Gamil s’est également montré dans de nombreuses séries télévisées comme; «Rehlat al-million», (le voyage pour devenir millionnai­re) et «Sonbol baad al-million», (Sonbol… un millionnai­re). Il a joué le rôle du méchant à sa manière unique et a excellé dans des rôles autoritair­es et aristocrat­iques, en particulie­r avec Faten Hamama dans «Hekaya waraa koll bab»(une histoire derrière chaque porte).

Il parlait l’anglais et le français couramment et était habitué à jouer dans des pièces françaises lors de son séjour en France.

Il a été un candidat pour le rôle de "Khaled Safwan" dans le film "ElKarnak", mais en raison de son étrange accent qui l'a privé du rôle, le rôle est allé à l'artiste "Kamal ElChennawi".

"Gamil Rateb" a également travaillé dans le cinéma tunisien et français après sa participat­ion au cinéma égyptien.

Sa carrière en Egypte et en France lui a valu plusieurs distinctio­ns égyptienne­s et françaises, dont la Légion d’honneur de grade de chevalier en France en 2006.

Parmi ses oeuvres les plus notables citons «Lawrence d’Arabie» (Lawrence of Arabia), un film britanniqu­e réalisé par David Lean, sorti en 1962. Il est inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence dont le rôle est interprété par Peter O'Toole.

Pendant la Première Guerre mon- diale, l'officier du Royaume-Uni Thomas Edward Lawrence, en poste à la surveillan­ce du canal de Suez, conseille aux Arabes du chérif Fayçal ibn Hussein en Syrie de se révolter contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendan­te moderne.

Ce film est considéré comme un des chefs-d'oeuvre du cinéma : il a été récompensé par sept oscars, dont celui du meilleur film. Il a propulsé Peter O'Toole et Omar Sharif au rang de lé- gendes du cinéma. Il est aussi particuliè­rement bien classé dans le Top 100 de l'American Film Institute, où il se trouve être à la septième place. Le tournage a duré plus d'un an, de mai 1961 à octobre 1962. Une partie de ce tournage s'est déroulée à Almería en Espagne pour les scènes se passant dans le désert, ainsi qu’aux studios Texas Hollywood. La Place d'Espagne à Séville a été utilisée pour figurer le Quartier Général de l’Armée de la Grande-Bretagne. D’autres scènes furent tournées au Maroc (notamment à Agadir et Ouarzazate), ainsi qu'en Jordanie et en Syrie.

Gamil a aussi pris part au film «Adieu Bonaparte» de Youssef Chahine. En 1798, Bonaparte envahit l’Égypte et se pose en libérateur face à l’oppression turque. Il est accompagné du général Caffarelli, homme de coeur et d’esprit, qui se lie d’amitié avec deux jeunes Égyptiens. Au fur et à mesure, Bonaparte se révèle un conquérant sans scrupules et la résistance s’organise. Le général Caffarelli et ses deux disciples en feront partie.

Gamil était connu pour son rôle dans le film tunisien«Poussière de diamant». Abbes, vieil aristocrat­e, est agressé un soir dans la rue par un voyou. Il est secouru par une jeune inconnue, Kinza, dont il tombe éperdument amoureux.

Son dernier rôle a été attribué en 2018 à «Hier», un drame hongrois qui suit un propriétai­re de société d’ingénierie sur un site en Afrique du Nord.

Alors que la nouvelle de sa mort était annoncée, de nombreuses stars du monde arabe se sont rendues sur les réseaux sociaux pour se souvenir de Rateb. HendSabri, qui a rendu hommage au regretté acteur, a eu le «privilège» de travailler avec Ratebdans le drame égyptien «L’Aquarium». L’actrice a décrit l’acteur comme «un artiste rare qui a défié les frontières». Nancy Ajram, Zeina et Asser Yassine étaient également parmi ceux qui se sont rendus sur Twitter.

A noter que Gamil a été honoré lors de la septième édition du Festival du Film Africain de Louxor qui s'est déroulé du 16 au 22 mars 2018 ainsi que lors de la 29ème édition du Festival internatio­nal du film du Caire.

Ses récompense­s ont été les suivantes: Festival du film et des cultures méditerran­éennes de Bastia 1991 : prix d'interpréta­tion pour «Poussière de diamants», Biennale des cinémas arabes de l'IMA (Institut du monde arabe) 1992: prix d'interpréta­tion pour «Poussière de diamants», Magazine Visions 1992 : prix d'interpréta­tion pour «Poussière de diamants», Festival méditerran­éen des nouveaux réalisateu­rs de Larissa 2004 : prix d'interpréta­tion pour «La Danse éternelle», Festival internatio­nal du film de Dubaï 2011: récompense pour l'ensemble de sa carrière, la première catégorie de l’Ordre tunisien du mérite culturel.

L'écran du cinéma ou de la télévision n'oubliera pas les traits innocents, bons, complexes et diabolique­s en même temps deGamil Rateb qui a gravé les figures qu'il incarnait dans la conscience des téléspecta­teurs égyptiens et arabes. Le public n'oubliera pas le sourire sarcastiqu­e qui traduit la complexité du monde qui nous entoure et transmet la dialectiqu­e du mal, qui n'est pas sans principes inhérents, reflétant le parcours de la naissance du héros maléfique riche et profond, qui plonge dans la personnali­té, ne comptant pas seulement sur ses caractéris­tiques externes.

 ??  ?? Gamil Rateb décoré de l'Ordre de Chevalier de la Légion d'honneur ( photo archive)
Gamil Rateb décoré de l'Ordre de Chevalier de la Légion d'honneur ( photo archive)
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Egypt