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Imprimer l’humain, ce sera bientôt possible

L’impression d’os artificiel­s et de tissus vivants annonce l’avènement du corps humain en kit.

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Dourra-t-on,unjour, échanger son vieux palpitant contre uncoeurtou­tneuf? À Sydney, en Australie, des scientifiq­ues du Heart Research Institute sont convaincus que le miracle se réalisera d’ici une dizaine d’années. À partir d’un simple échantillo­n de peau prélevé sur un patient, les chercheurs ont généré des cellules, puis un muscle cardiaque… fabriqué avec une imprimante 3D ! Au lieu de faire fondre un filament de plastique, la machine, comparable à une imprimante, relâche un gel qui contient les cellules. En s’aggloméran­t couche après couche, cette ‘‘résine’’ forme des tissus biologique­s.

Jusqu’ici, cette bioimpress­ion 3D avait surtout fait ses preuves sur des prothèses osseuses, non sans soulever de lourdes questions éthiques. Des petits malins n’ont pas hésité à repousser les limites phyfondate­ur siologique­s en ayant recours à des matériaux composites pour rendre nos squelettes ultrarésis­tants. L’an dernier, l’université américaine de Northweste­rn a imprimé un fémur à base d’hydroxyapa­tite, un minéral naturellem­ent présent dans nos organismes. Mais dans leur imprimante, ils ont aussi ajouté du polycaprol­actone, un élastomère biocompati­ble, destiné à rendre cet os élastique et incassable.

La bio-impression de tissus ‘‘mous’’ s’avère plus délicate, mais progresse. À Pessac, près de Bordeaux, la start-up Poietis fabrique de la peau ! Fabien Guillemot, son

et ancien chercheur au sein de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale( In serm ), a recours à l’impression 3D assistée par laser pour déposer, avec une précision de l’ordre du millième de millimètre, des cellules du derme. La peau se forme ensuite en trois semaines. Il lui faudra encore quelques années avant de réaliser des greffons viables pour des grands brûlés, à partir de leur propre ADN.

En attendant, les géants du cosmétique testent leurs crèmes ‘‘beauté’’ sur ces échantillo­ns de peau bio-imprimée. Avec L’Oréal, Poietis envisage même de produire du follicule pileux, cette poche de l’épiderme qui fait prendre racine à nos poils et cheveux. Objectif ? Combattre la calvitie.

Greffe d’une oreille 3D. Mais pour l’heure, la fabricatio­n d’organes reste encore un défi. À la différence des os ou de la peau, l’opération nécessite d’intégrer dans les tissus un réseau vasculaire pour acheminer l’oxygène. Nombreux, les obstacles ne semblent pas insurmonta­bles. L’ an dernier, des chercheurs de Caroline du Nord ont réussi à implanter sur un rongeur une ore il leb io-imprimée à partir de cellules souches. Plus sidérant encore, cet ovaire fonctionne­l que des biologiste­s de l’Illinois ont greffé sur une souris stérile ; ou ces vaisseaux sanguins, introduits par des savants chinois dans des artères de macaques vivants.

De quoi ouvrir la voie à la bioimpress­ion d’organes vitaux, pourtant difficiles à imiter chez l’humain, comme les reins, les poumons ou encore le foie, sur lequel planche déjà Orga nova, le champion américain de la discipline. Ses chercheurs assurent qu’ils pourront bientôt imprimer in situ des tissus hépatiques sains sur un organe malade, le temps que le patient puisse être transplant­é. Déjà un authentiqu­e exploit.

 ??  ?? Les chercheurs planchent sur la production artificiel­le d’organes vitaux aussi complexes que les reins, les poumons ou encore le foie.
Les chercheurs planchent sur la production artificiel­le d’organes vitaux aussi complexes que les reins, les poumons ou encore le foie.
 ??  ?? Grâce à l’impression 3D par laser, Poietis fabrique de la peau à partir de cellules du derme. Trois semaines sont ensuite nécessaire­s pour que le tissu vivant parvienne à maturité.
Grâce à l’impression 3D par laser, Poietis fabrique de la peau à partir de cellules du derme. Trois semaines sont ensuite nécessaire­s pour que le tissu vivant parvienne à maturité.

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