Ne jetez plus... réparez
Une pièce défectueuse, usée ou cassée, et le lavevaisselle est à mettre au rebut. Avec l’impression 3D à la demande, prolongez la durée de vie de vos appareils.
acques ne cache pas
sa fierté. “J’ai réussi à imprimer moimême un bouton de rechange pour mon
micro-onde”, ou comment trouver une utilité à un achat coup de coeur. Un an plus tôt, il avait jeté son dévolu sur un modèle d’entrée de gamme, la XYZprinting da Vinci Junior 1.0. Au début, l’imprimante 3D a servi essentiellement à réaliser “des choses inutiles”, avant que son four ne tombe en carafe. Pas de pièce en SAV, alors il s’est lancé, et ça a marché ! Non sans y passer une dizaine d’heures pour maîtriser les subtilités du logiciel de modélisation SketchUp.
Heureusement, il existe une solution pour vous éviter ce chemin de croix. Avec l’impression collaborative, ce sont les autres qui triment à votre place. “Nous disposons d’un réseau de 1 500 imprimeurs répartis dans la plupart des grandes villes françaises, soit quelque 4 000 machines qui n’attendent que vous”, explique Benjamin Pestel, jeune cofondateur du site Internet Freelabster.com. Cet entrepreneur français de 28 ans, passionné d’économie coopérative, a créé l’été dernier une plateforme de mise en relation entre particuliers et imprimeurs. Le principe est simple. Le demandeur formule une requête en précisant ses besoins : utilisation de la pièce souhaitée, ses cotes et éventuellement une photo de l’objet à reproduire. Les propriétaires d’imprimantes 3D enregistrés sur Freelabster.com répondent à l’annonce, selon leur disponibilité et, surtout, leur proximité. Au client de choisir son prestataire, en faisant jouer la concurrence. Comptez environ 5 euros pour un bouton de chaudière.
SAV simplifié. Enrayer l’obsolescence de nos appareils électroménagers, c’est aussi le défi des grandes enseignes. Sur son site Happy3d.fr, Boulanger donne accès gracieusement aux fichiers 3D des pièces détachées de ses propres produits (EssentielB et Listo) comme ceux des fabricants qu’il distribue en magasin (Deawoo, Whirlpool, Brandt, etc.). “Notre catalogue compte entre 250 et 300 références, précise Jean-Philippe Allain, responsable veille et innovation chez
Boulanger, dont la plupart ont été
conçues par des particuliers.” Une fois le plan adéquat identifié, il ne reste plus qu’à imprimer soi-même l’objet ou à se rendre en magasin, après avoir passé commande sur le site (deux boutiques à Paris, d’autres proposeront le service dans le courant de l’année). Coût total de l’opération : de 5 euros pour une petite pièce jusqu’à 30 euros pour les plus volumineuses.
De son côté, SEB (et ses appareils siglés Moulinex, Calor, Rowenta, Tefal et Krups) a opté pour une autre approche. Ici, pas de fichiers 3D en accès libre. Le client doit vérifier la disponibilité de ce qu’il cherche sur le site Web de la marque (bit.do/ c7Xyv). Si la pièce désirée n’est plus en stock, alors elle sera imprimée en 3D à la demande et labellisée comme telle. Pour le constructeur, l’objectif est d’allonger la durée de vie de ses appareils retirés de la vente depuis plus de quinze ans.
Reste la délicate question du droit. Peut-on reproduire impunément dans son garage n’importe quelle pièce de rechange ? “Oui, répond Maître Vivès-Albertini, avocate spécialisée dans les propriétés intellectuelles et les nouvelles technologies. Tant que cela reste dans le cadre privé et à usage non commercial.” Faites chauffer les machines !