Mes vies rêvées sur Instagram.
Ou comment j’ai menti sur mes vacances…
Le problème d’Instagram, c’est qu’il ne suffit pas de réussir ses photos de vacances, encore faut-il qu’elles soient mieux que celles des autres. La plage du voisin est plus belle, l’eau plus bleue, son cocktail plus frais. Tout cela confirme qu’il ne suffit pas d’être heureux sur Instagram, encore faut-il que les autres le soient moins. Alors cet été, j’ai menti et me suis inventé des vacances de mytho et les vies qui allaient avec. En sortant de chez le coiffeur parisien qui m’avait raté, je me suis fait passer pour Mojitos, le guérillero. À la crêperie de Baden (56), pour Ker-Abiôle Breton ; à Vannes, pour une victime du grand bug de la gare Montparnasse. Avec ma chemise hawaïenne (soldes Celio, 15ô€), pour le sosie de Magnum ; sur les sentiers de randonnées des Hautes-Alpes, pour Bob Maurice le survivaliste américain. Enfin, sur un rivage grec, je devins Fénias, l’athlète philosophe olympique.
Alors oui, j’avoue, j’ai rêvé mes vies et mes congés sur Instagram. Mais que celui qui n’a jamais enjolivé ses vacances me jette la première valise. Oui, j’ai Insta-menti ; non, je n’ai pas eu “tous les bateaux,
tous les oiseaux”… Mais j’ai rêvé plus fort et, surtout, j’ai bien rigolé.ô■