Un ami qui vous veut du bien
Et il en pense quoi, Monsieur Normal ? Pas de la qualité du coton de ses sweats à capuche. Non, de la marche du monde. D’après sa page Facebook, le réseau social qu’il a créé en 2004, il se prononce pour le contrôle des armes à feu (après la récente tuerie de Las Vegas). Suivi par 97 millions d’amis, il se pose en ardent défenseur de l’idéal démocratique et de la diversité. Le 6 septembre, il organise un Facebook Live, chez lui, à Palo Alto (Californie). Sur son canapé, il a convié trois “dreamers”, ces jeunes gens sans papiers qui participent au dynamisme des États-Unis et que le président Donald Trump a dans le nez. Il discute avec eux à bâtons rompus, en direct. Quarante-cinq minutes d’échange, plus de 3 millions de vues sur Internet… En déroulant le fil d’actualité de Mark Zuckerberg se dessinent ainsi les contours idéologiques du
progressisme contemporain, incarné dans le mantra qu’il affiche en haut de page et qui sonne comme un slogan de campagne : “Bringing
the world closer together” (Rapprocher le monde ensemble).
En janvier, le jeune milliardaire a d’ailleurs débuté un tour des États-Unis, au cours duquel il a rencontré des pêcheurs en Alaska ou des cheminots dans le Nebraska. En faveur du revenu universel et de l’Accord de Paris sur le climat, il a embauché au sein de sa fondation – la Chan Zuckerberg Initiative – un certain Joel Benenson, ancien stratège d’Obama. Il dispose d’un média redoutable (Facebook) et d’un outil de surveillance ultraperformant (Facebook), que n’importe quel État rêverait de posséder pour contrôler sa population. De quoi développer un sentiment de toute-puissance dissimulé sous un banal tee-shirt Gap.